Voyager seul avec votre enfant : 15 conseils indispensables pour en profiter !

Voyager seul avec un enfant

Il existe de nombreuses raisons imaginables pour lesquelles une mère ou un père voyage seul avec son ou ses enfants. Au-delà de la coparentalité, même les parents qui vivent ensemble dans le cadre d’un concubinage sont amenés à voyager seuls avec les enfants à un moment donné. Que ce soit parce que vous déménagez et que votre partenaire conduit le camion, qu’un seul d’entre vous a eu droit à des vacances ou que vous allez faire un voyage spécial exclusivement entre mère et fille. Lors d’un voyage seul avec un enfant (ou même avec plusieurs), il est important de bien s’imprégner du fait qu’il manque le soutien d’un autre adulte. Non seulement il aide à porter les bagages, mais il trouve aussi rapidement les lingettes nécessaires, l’idée du jeu qui sauve ou encore entend votre potentielle colère le soir lorsque vous vous couchez. Une bonne préparation est dès lors le mot d’ordre et voici précisément 15 conseils pour que votre voyage ne rime pas avec galère !

Vérifiez la validité des passeports

Avant chaque voyage, et pas seulement lorsque vous voyagez seul avec un enfant à l’étranger, vous devez vérifier les passeports. Se retrouver coincé quelque part et devoir faire face aux autorités au lieu de profiter du voyage n’est pas amusant et doublement stressant. Renseignez-vous à l’avance sur le passeport dont vous avez besoin pour que vos enfants puissent se rendre sur votre lieu de vacances. En général, un passeport pour enfant suffit. Pour certains pays, comme les États-Unis, votre enfant a besoin d’un passeport en bonne et due forme.

Veillez à la protection vaccinale pour les voyages longue distance

Avant un voyage longue distance avec un enfant, une visite dans un service de santé publique ou une consultation auprès d’un médecin spécialisé en médecine tropicale s’avère pour ainsi dire obligatoire. Le médecin parcourra l’itinéraire avec vous et vérifiera quels vaccins sont nécessaires. Dans certains pays, par exemple, la vaccination contre le paludisme n’est nécessaire que si vous voyagez à l’intérieur des terres ou si vous quittez certaines villes.

Scannez les documents de voyage

Numérisez ou photographiez tous les documents de voyage importants. Vous pouvez ensuite enregistrer les fichiers dans votre Dropbox ou dans votre boîte aux lettres électronique. Si vous perdez les originaux sur la route, vous pouvez ainsi facilement vous rabattre sur des copies.

Préparez les bagages de manière ingénieuse

Il peut être tentant d’emballer toute la chambre d’enfant, surtout si vous ne faites que tout mettre dans le coffre (après tout, il vous manque les bagages d’un deuxième adulte). Mais moins vous vous encombrez, plus votre voyage sera agréable,  soyez-en assuré ! Voyagez léger, car en tant que parent seul moins équivaut sans conteste à plus. Emportez le moins possible avec vous. Moins vous avez de choses en votre possession, moins vous avez besoin de temps pour sortir les choses, les ranger, les emballer et les déballer. En particulier lors d’un voyage avec un bébé ou un enfant, chaque minute libre compte. Ce n’est pas grave si l’enfant ne paraît pas 100% propre. Dans les pays chauds, un pain de savon peut faire des merveilles !

Si vous voyagez avec des enfants qui marchent seuls, une main doit rester libre. Les sacs à dos et les porte-bébés sont donc préférables aux valises à roulettes et aux poussettes, pour lesquelles vous avez besoin de vos mains. Un sac à main dans lequel vous pouvez transporter les documents les plus importants et la monnaie pour le bus vaut son pesant d’or.

Les enfants, dès l’école maternelle, sont parfaitement capables de porter leur propre petit sac à dos ou de tirer une petite valise à roulettes. Vous n’êtes pas un héros ou une héroïne si vous chargez vous-même tous vos bagages et que vous n’êtes pas en mesure de surveiller les enfants.

Anticipez le voyage pour le vivre avec calme

Voyager seul avec des enfants peut être stressant, surtout si vous êtes accompagné d’un bébé ou d’un enfant de moins de deux ans. Si les parents ne peuvent pas dormir pendant des jours avant le voyage parce qu’ils sont inquiets, qu’ils sont nerveux et qu’ils s’attendent au pire, les enfants le sentent et risquent de se comporter de telle sorte que c’est exactement ce qui va se passer. Il est préférable de surmonter ses craintes étape par étape et de se préparer à toutes les éventualités.

Pour le coup, il n’y a pas que les aéroports qui disposent de sites web de nos jours. Vous pouvez aussi vérifier les aires d’autoroute chez vous pour voir si elles sont adaptées aux enfants et s’il y a des toilettes avec des tables à langer. Partez en voyage aussi préparé que possible et soyez en mesure de faire face à tout retard ou contretemps. Si quelque chose ne va pas, vous serez (avec un peu de chance) en capacité de réagir. Si tout se passe bien, vous serez doublement reconnaissant.

Prévoyez suffisamment de nourriture

La dernière chose dont les parents qui voyagent seuls ont besoin, c’est d’une fringale ou d’un évanouissement dû à une hypoglycémie, que ce soit pour eux-mêmes ou pour les enfants. En tant que parent isolé, vous devez être au top de votre forme à tout moment, alors mettez dans votre boîte à gants ou votre sac de voyage suffisamment de barres de céréales, de mélanges de fruits secs ou de fruits frais pour vous permettre de tenir au moins pendant la durée du voyage (mieux vaut d’ailleurs prévoir quelques heures de plus). Bien sûr, il est tout aussi important de boire suffisamment.

Sur la route, privilégiez toujours la sécurité

Si un long voyage vous attend, pensez à la manière dont vous pourrez vous y rendre en toute sécurité. Dans la mesure du possible, laissez la voiture derrière vous et prenez le train. Ne montez dans la voiture avec de jeunes enfants que si vous êtes un conducteur prudent et si vous connaissez parfaitement le fonctionnement de votre véhicule. Vous devriez au moins savoir où se trouve le triangle de signalisation, comment ouvrir le capot et la procédure à suivre pour faire le plein.

Plus votre enfant est petit, plus il est probable que vous devrez vous occuper de quelque chose tout en conduisant, qu’il s’agisse d’une sucette échappée ou d’une crise de colère parce que vous n’êtes « toujours pas arrivé ». Un petit enfant ou même des frères et sœurs qui se disputent peuvent être une distraction extrême pour le conducteur de la voiture et devenir ainsi un danger. Même si ce n’est généralement pas l’endroit le plus sûr pour un enfant, il est préférable qu’il prenne place sur le siège passager si son âge le permet. Attention, dans le cas des sièges auto pour bébé, l’airbag doit être désactivé.

Pour un voyage en voiture, n’oubliez pas de prévoir des pauses

Si le trajet dure plus d’une ou deux heures, essayez à tout prix de faire plusieurs pauses relativement longues si vous voyagez seul avec des enfants. Une pause où les enfants peuvent vraiment se défouler et prendre l’air dure au moins une demi-heure. Attention, ne laissez en aucun cas les enfants de moins de quatre ans manger seuls lorsque vous conduisez. Il est très facile pour un enfant de s’étouffer ou de renverser sa boisson, source de stress pour vous, le conducteur, et mettre en danger tous les passagers.

Pensez à garder dès que possible les enfants en mouvement

Plus votre enfant est autorisé à courir, s’ébattre et faire de la gymnastique pendant l’arrêt ou l’escale, plus il sera calme et heureux pour le reste du voyage. Si vos enfants ne se mettent pas en mouvement d’eux-mêmes (les plus grands ont parfois du mal à le faire), mettez-les au défi de faire une course, donnez-leur une corde à sauter ou jouez au chat. Ce qui est bon pour les enfants ne peut que l’être pour vous !

Parlez à d’autres familles

Les professionnels du voyage gardent un œil sur les autres familles dès l’enregistrement à l’aéroport ou à l’hôtel, trouvent une place à côté des tentes familiales s’ils vont camper, et choisissent une table près du coin jeu. Vous préférez la paix et la tranquillité ? Ils ne doivent pas nécessairement être vos meilleurs amis, mais vous pouvez confier vos bagages à d’autres parents si vous devez aller d’urgence aux toilettes avec les enfants. Soyez conscient que d’autres parents ne frapperont pas immédiatement au mur le soir lorsque votre enfant court dans la chambre d’hôtel. Sans compter que d’autres parents sont souvent accompagnés de gentils enfants avec lesquels vos charmants bambins auront certainement plaisir à jouer pendant un moment.

Ne rechignez pas à solliciter de l’aide si besoin

Il n’y a pas de honte à accepter l’aide des autres, même si de nombreuses mères semblent le penser. « Je vais me débrouiller », sourient-elles ainsi ironiquement en soulevant des valises de 20 kilos du carrousel à bagages tout en jonglant avec un enfant qui hurle dans leurs bras. Que feriez-vous si vous voyiez une maman voyageant seule avec des enfants qui semble avoir besoin d’aide ? Exactement, vous avez la réponse ! Les employés des hôtels et des compagnies aériennes sont accessibles et ne rechignent jamais à aider leurs clients. Dans la plupart des pays, même de parfaits inconnus dans la rue sont heureux de prêter main forte à un parent.

Si vous êtes en train de crier sur les enfants avec un visage pincé ou de balancer nerveusement vos bagages, vous risquez de vous en rendre compte trop tard ou pas du tout ! Alors, n’hésitez pas à demander de l’aide, à appuyer sur le bouton d’appel dans l’avion ou de vous renseigner un minimum avant de faire une dépression nerveuse !

Accordez-vous un peu de temps de repos

À un moment donné, tout adulte a besoin d’un peu de repos ou du moins d’une courte pause. Malheureusement, il est rare de pouvoir convaincre les jeunes enfants de se taire ou de faire quelque chose de leur propre chef à ce moment précis. Un lecteur DVD portable ou un smartphone qui permet aux enfants (et à vous) de regarder des films, d’écouter des comptines, de jouer à des jeux ou de lire des livres pendant le voyage est le meilleur ami des parents qui voyagent seuls.

S’il ne s’agit pas d’un appareil technologique, apportez quelque chose d’autre qui pourra occuper les enfants de manière fiable pendant un certain temps. Vous pouvez aussi songer à réserver un hébergement qui propose une garderie (adaptée à l’âge des enfants). Si vous n’aimez pas les vacances en centre de villégiature ou les hôtels tout compris, les terrains de camping offrent de nombreux compagnons de jeu sans animateurs. De nombreux exploitants de terrains de camping proposent également des programmes horaires gratuits pour les enfants, du moins en haute saison, où les plus âgés peuvent s’amuser seuls.

Gardez bien à l’esprit que vous n’êtes pas seul

Vous voyagez seul ? Avec un enfant ? Alors vous n’êtes pas seul ! Bien sûr, en tant que seul adulte, c’est vous qui êtes responsable et qui conduisez, mais cela ne veut pas dire que vous êtes seul pour le reste du voyage. Faites part à votre bébé de votre incertitude à l’aéroport (« Oh là là, où se trouve la bonne porte ? regardons… »). N’hésitez pas à demander l’aide de votre enfant de trois ans (« Maintenant, nous devons trouver la sortie numéro 3. Où est-ce qu’il y a écrit trois ? ») et laissez votre écolier vous indiquer la bonne sortie d’autoroute ou prendre la responsabilité du plan de la ville. Lorsque les enfants sont autorisés à « aider » leurs parents, non seulement ils en sont fiers, mais ils apprennent aussi beaucoup de choses, ne serait-ce que le fait que maman ou papa ne sont pas parfaits non plus.

La coparentalité d’un enfant autiste : comment l’accompagner au mieux ?

Coparentalité d'un enfant autiste

Plus encore qu’un autre, un enfant autiste a besoin de toute l’attention de ses parents pour grandir et s’épanouir. Lorsque le couple se sépare, trouver un équilibre entre les deux parents n’est jamais simple. Or, cet équilibre est primordial pour un enfant autiste. Ses besoins spécifiques doivent absolument être pris en compte.

Vous vous demandez quelle solution de garde choisir pour votre enfant ? Vous trouverez dans cet article des éléments pour orienter votre réflexion. Découvrez également des conseils pour vous aider dans la mise en place de la coparentalité d’un enfant autiste. Si vous et votre co-parent êtes tous deux impliqués et prêts à coopérer, vous pourrez accompagner votre enfant au mieux dans cette nouvelle phase de sa vie.

La coparentalité d’un enfant autiste : un double défi

Élever un enfant n’est jamais simple, même pour un couple soudé. En cas de séparation, il est toujours délicat de mettre en place l’équilibre subtil de la coparentalité. Lorsque l’enfant a des besoins spécifiques, comme c’est le cas pour un enfant autiste, les parents sont confrontés à un défi supplémentaire.

La coparentalité : un équilibre toujours difficile à trouver

La séparation est un moment toujours délicat à traverser. Bien souvent, il y a de la rancune et de la colère des deux côtés. Or, la relation entre vous et votre ex-conjoint ne prend pas fin avec le divorce ou la séparation. Le couple amoureux disparaît, mais le duo parental doit continuer à exister.

Pour le bien-être de l’enfant, il faut réussir à mettre de côté les sentiments négatifs envers votre co-parent. Le but est de créer une nouvelle relation totalement centrée sur l’enfant. Choix du mode de garde, mise en place du calendrier, répartition des dépenses, définition du rôle de chacun : les décisions à prendre sont nombreuses. Il est tout naturel de mettre plusieurs mois pour trouver un équilibre.

Votre enfant a également besoin de temps pour trouver ses marques dans cette nouvelle organisation. Certains s’y adaptent rapidement, tandis que pour d’autres cela prend plus de temps.

Les besoins spécifiques de l’enfant autiste

L’autisme est un trouble du développement qui se caractérise par différents symptômes :

  • des difficultés dans les interactions sociales ;
  • des troubles de la communication ;
  • des hypersensibilités sensorielles (toucher, ouïe…) ;
  • des intérêts spécifiques et restreints ;
  • des comportements répétitifs ;
  • des difficultés d’adaptation…

En tant que parent, vous savez bien que chaque enfant autiste est unique. L’autisme est un spectre : chez un individu, chaque symptôme peut être plus ou moins marqué.

De façon générale, un enfant autiste a un fort besoin de stabilité, de repères et de routines. Le bouleversement de la séparation est d’autant plus difficile à vivre pour lui. De plus, il a du mal à verbaliser ses ressentis, et à exprimer un mal-être. Vous pouvez donc avoir des difficultés à détecter sa souffrance face à la situation.

Un risque plus élevé de divorce pour les parents d’enfants autistes

L’arrivée d’un enfant vient toujours bouleverser l’équilibre du couple. Quand cet enfant est différent, le bouleversement est encore plus grand.

Face à cette situation, les parents ne réagissent pas toujours de la même façon. Renoncer à l’enfant idéal tel qu’on l’avait imaginé est difficile, et chacun le fait à son rythme et à sa manière.

De plus, vous savez qu’élever un enfant autiste au quotidien peut être épuisant. Il demande souvent une attention de chaque instant. Pour certains enfants, les journées sont ponctuées de crises difficiles à gérer pour eux comme pour vous. De nombreux enfants autistes présentent également des troubles du sommeil plus ou moins importants, ce qui provoque une grande fatigue chez les parents.

Tous ces facteurs conduisent malheureusement souvent à l’éclatement du couple. Il n’existe pas de statistiques sur le nombre de divorces chez les parents d’autistes, mais certaines associations avancent le chiffre de 80%.

Quelle solution de garde pour un enfant autiste ?

Au moment de la séparation, le choix du mode de garde est toujours un enjeu important. Ces dernières années, la garde alternée à 50/50 entre les deux parents devient progressivement la norme. Elle permet en effet de préserver l’intérêt de l’enfant en assurant un lien de qualité avec ses deux parents. Mais cette solution est-elle compatible avec les besoins spécifiques de votre enfant autiste ?

La garde partagée : est-ce possible pour un enfant autiste ?

En général, la garde partagée est sans doute la meilleure solution pour les enfants en cas de séparation. Cela leur permet de garder un contact proche avec chacun de leurs deux parents. Toutefois, les solutions de garde de type 50/50 avec résidence alternée sont extrêmement contraignantes pour un enfant autiste.

En effet, votre enfant a besoin de repères fixes pour se sentir en sécurité : des objets toujours à la même place, des routines qui ne changent jamais, les mêmes aliments préparés de la même façon et à la même température… Changer de maison tous les deux à sept jours est donc à chaque fois un énorme bouleversement pour lui. De plus, la plupart des enfants autistes gèrent très mal les transitions.

Bien entendu, chaque enfant étant unique, tous n’auront pas le même niveau de difficulté. Il est possible qu’un enfant autiste s’adapte assez bien à ces changements réguliers, tandis que chez un autre cela générera une angoisse importante et des crises répétées.

Les juges aux affaires familiales attribuent généralement la garde exclusive d’un enfant autiste à l’un des deux parents, généralement la mère. Si cela permet de lui assurer une vie stable, cette situation l’éloigne également inexorablement de son autre parent.

Si vous et votre ex-conjoint vous entendez suffisamment bien, la garde partagée peut être une solution envisageable si votre enfant est suffisamment grand. Elle demande une excellente communication et une profonde implication de chacun dans la coparentalité de votre enfant autiste.

Dans la majorité des cas, il est préférable d’éviter les calendriers de garde à alternance rapide, qui impliquent trop de transitions épuisantes pour l’enfant. Un calendrier une semaine sur deux est généralement plus adapté.

Le « nesting », une solution pour la coparentalité d’un enfant autiste

Dans le cadre d’un accord de garde partagée classique, c’est l’enfant qui change de domicile régulièrement pour se rendre chez chacun de ses parents. Le principe du nesting est totalement inverse : le domicile de l’enfant est fixe, et ce sont les parents qui s’y installent à tour de rôle.

Ce mode de résidence présente des inconvénients. Il impose notamment aux parents d’avoir un logement chacun en plus de celui de l’enfant, ce qui implique des coûts supplémentaires. De plus, il est nécessaire que vous et votre co-parent vous entendiez très bien.

Le nesting permet de donner à l’enfant une très grande stabilité. Cette solution est donc particulièrement intéressante pour un enfant autiste. Le fait de vivre toujours au même endroit lui permet de conserver tous ses repères et ses routines. Dans l’idéal, le domicile de l’enfant est celui qu’il habitait déjà avec ses parents avant la séparation.

Cette solution peut être transitoire. Elle donne alors la possibilité à votre enfant de s’adapter en douceur au changement. Il s’habitue progressivement aux habitudes forcément différentes de chacun de ses parents. Cela le prépare à mieux accepter le passage à un mode de résidence alternée classique avec deux logements différents.

Les avantages de la garde alternée pour les parents d’enfants autistes

Le quotidien avec un enfant autiste présente évidemment des moments de joie et de douceur. Vous savez néanmoins à quel point il est également fatigant. Si votre enfant présente des symptômes importants, le parent qui s’en occupe doit être dans une attitude d’hypervigilance permanente.

Enchaîner les rendez-vous avec les spécialistes pour la prise en charge de votre enfant peut également se transformer en un marathon quotidien. La fatigue est bien présente, et le temps disponible pour se ressourcer est très limité.

Se retrouver parent solo d’un enfant autiste peut donc rapidement vous conduire à l’épuisement, voire au burnout. En revanche,si les deux parents sont impliqués dans la prise en charge de l’enfant, une solution de garde partagée permet à chacun de se reposer et de prendre du temps pour soi.

Comment mettre en place une coparentalité qui respecte les besoins d’un enfant autiste ?

Comme pour tout enfant, il est important que les deux parents d’un enfant autiste jouent un rôle dans sa vie à chaque fois que c’est possible. Mais comment créer une relation de coparentalité d’un enfant autiste qui respecte ses besoins spécifiques ?

Mettez l’intérêt de l’enfant plus que jamais au centre de la relation

Le principe même de la relation de coparentalité est de se centrer sur l’enfant, son intérêt et son bien-être. C’est encore plus vrai dans le cas d’un enfant autiste, plus vulnérable encore qu’un autre. Il est indispensable que vous et votre co-parent mettiez de côté vos différends pour vous concentrer sur votre enfant.

Si cela s’avère trop difficile, il peut être intéressant de vous faire accompagner par des professionnels. Un(e) psychologue peut aider chaque parent à mieux vivre la situation. Un(e) médiateur(trice) familial(e) permet à chacun de s’exprimer et peut aider à mettre en place cette relation de coparentalité apaisée.

Expliquez la situation à votre enfant

Ce n’est pas parce que votre enfant ne s’exprime pas qu’il ne comprend pas ce qui se passe. Beaucoup d’enfants autistes, même ceux qui ne parlent pas, ont des capacités intellectuelles parfaitement normales. Ils ont besoin d’explications tout autant qu’un autre enfant.

Il est important de bien insister sur le fait que ses deux parents continuent à l’aimer, et que vous êtes associés pour assurer son bien-être.

Certains enfants ont une compréhension verbale très développée, et comprendront dès la première explication. Pour d’autres, il sera nécessaire de répéter beaucoup, à chaque transition par exemple.

Conservez au maximum les repères de votre enfant dans les deux maisons

Votre enfant autiste est sans doute très attaché à ses repères, qui sont indispensables à son équilibre. Vous devez donc vous mettre d’accord pour que l’environnement et les habitudes de vie de votre enfant soient le plus proche possible dans les deux maisons.

Il peut par exemple être bénéfique d’acheter tous les objets du quotidien en double, afin qu’il ou elle les retrouve dans les deux foyers : jouets, vaisselle, matériel éducatif… Il est également possible de définir un certain nombre d’objets qu’il ou elle transporte à chaque transition.

Au-delà des objets, votre enfant doit conserver au maximum ses habitudes et son rythme de vie entre les deux maisons. Dans la mesure du possible, veillez à établir des routines identiques, et à respecter les mêmes horaires. Pensez également à lui proposer dans les deux foyers ses aliments et produits de soin habituels.

Utiliser une application telle que celle proposée par 2houses peut permettre de centraliser toutes les informations sur les goûts et les habitudes de votre enfant. Cela permettra à vous et à votre co-parent d’avoir un accès permanent à toutes ces informations sans devoir sans cesse déranger l’autre.

Si votre enfant est gardé par une tierce personne en journée (grands-parents, assistante maternelle…), il est primordial que cet accueil ne varie pas en fonction des tours de garde. Cela constituera un repère rassurant supplémentaire pour votre enfant.

Favorisez des transitions en douceur

Les enfants autistes vivent souvent mal les transitions entre deux lieux ou deux activités. Ces situations leur causent une grande anxiété. Les transitions doivent donc se faire le plus doucement et sereinement possible.

Essayez de vous organiser pour que votre enfant puisse prendre son temps, et établissez une routine rassurante que vous répéterez à chaque transition.

Anticipez également les changements de résidence. Vous pouvez par exemple afficher un calendrier compréhensible pour l’enfant, avec des repères de couleur. Vous barrerez chaque jour qui passe afin d’aider votre enfant à se repérer dans le temps et à se rendre compte que la fin de votre tour de garde approche.

Mettez en place une bonne communication entre parents

Une communication efficace entre les parents est indispensable à la santé d’un enfant autiste. En effet, il peut avoir beaucoup de difficultés à exprimer ses ressentis. Dans certains cas, il en est même totalement incapable. Il ne pourra pas indiquer qu’il se sent mal ou ressent une douleur.

Il est donc indispensable que vous puissiez échanger avec votre co-parent un maximum d’informations sur l’état de santé de votre enfant. Vous pourrez ainsi être plus attentif au moindre signe indiquant un problème. Cela implique des moments de dialogue très réguliers, idéalement à chaque transition.

Soyez à l’écoute de votre enfant

Enfin, soyez toujours à l’écoute des ressentis de votre enfant. Vous et votre co-parent êtes sans doute les personnes qui le comprennent le mieux. S’il n’est pas capable de s’exprimer verbalement, soyez attentif à ses changements de comportement. Une augmentation des comportements d’autostimulation ou l’apparition de gestes violents doivent par exemple vous alerter.

Vous et votre ex-conjoint devez être toujours prêts à réagir rapidement en cas de mal-être de votre enfant. Cela passera éventuellement par un renforcement de sa prise en charge par les professionnels pour l’aider à traverser cette période. Cela peut également vous conduire à modifier les conditions de garde : calendrier différent, voire passage à une garde exclusive avec droit de visite le temps que votre enfant soit prêt pour la garde alternée.