Divorce : Les enfants souffrent mais croient encore au mariage

mariage et les enfants de divorcés - 2houses

Plus d’un enfant de divorcé sur deux souffre de la séparation de ses parents… La bonne nouvelle en revanche, c’est que la plupart d’entre eux s’en remettent et croient encore au grand amour.

Voici une étude qui risque sinon de faire culpabiliser du moins de troubler quelques-uns des 130.000 couples qui divorcent chaque année en France. Selon une enquête réalisée par l’Union des Familles en Europe (UFE), plus de six enfants de divorcés sur dix (63%) assurent avoir énormément souffert de la séparation de leurs parents. On avait déjà étudié les conséquences du divorce sur la santé des petits mais c’est la première fois que l’on s’intéresse à leur « ressenti ». Pour Dominique Marcilhacy, porte-parole du l’UFE, il s’agit avant tout de démontrer qu’il faut « arrêter de banaliser le divorce et s’intéresser un peu plus au point de vue des enfants ». En France, 2,9 millions de mineurs ne vivent plus entre leurs deux parents.

Sentiment d’abandon et d’isolement durable

En effet, pour 59% des 1.137 adultes interrogés en 2010, cette rupture a créé un sentiment durable d’abandon et d’isolement. Surtout, 56% des enfants disent avoir été affectés dans leurs études, 41% dans leur vie professionnelle et 88% dans leur personnalité.
Parmi les autres résultats intéressants de cette étude, ceux qui montrent que plus les « enfants » grandissent, plus ils « pardonnent » à leurs parents d’avoir divorcé. Ainsi, si 48% des 18-24 ans affirment souffrir de la séparation, ils ne sont plus que 15% après 56 ans.

Les enfants de divorcés ne divorcent pas davantage

Autre enseignement important de l’étude de l’UFE : les enfants de divorcés ne divorcent pas plus que les autres. Et la séparation de leurs géniteurs n’empêche pas les trois quarts d’entre eux (précisément 72%) à croire au grand amour et à 82% de croire au mariage.
Cependant, même si les parents retrouvent une vie amoureuse stable, le nouveau conjoint n’est pas forcément le bienvenu : ainsi, 58% des belles-mères et 46% des beaux-pères récoltent une opinion négative.

source: France Soir

Quand un parent ment à son enfant sur son autre parent ….

le mensonge des parents envers les enfants - 2houses

Récemment j’ai reçu un papa qui est venu consulter uniquement pour savoir comment réagir quand son fils lui raconte les dires erronés de sa maman le concernant. Le mensonge est une arme très couramment utilisée dans le contexte de séparation/divorce. C’est une forme de manipulation que les femmes autant que les hommes affectionnent. Afin de rendre simple la lecture de cet article, je vais partir de ce papa mais j’insiste pour que chacun prenne en compte le fait que cela n’est pas le fait des femmes uniquement.

Mr A. se questionne beaucoup sur comment faire face aux mensonges que son ex compagne raconte à leur fils. Il est démuni. Il ne sait pas quoi lui dire quand celui-ci lui dit « papa, maman m’a dit que tu ne t’es jamais occupé de moi. Elle dit aussi que tu ne m’as jamais amené à l’école et que tu rentrais tard le soir…etc ». Mr A. est pris entre le marteau et l’enclume. Doit-il dire à son fils que sa maman raconte des bêtises et, par là même, disqualifier la maman. Ou au contraire, doit-il se taire et laisser son fils croire qu’il a été un père négligent et absent ?

Dans les deux cas, son fils est lésé et finira par penser que l’un des deux parents est moins compétent et moins fiable. Cela entrainerait, si la situation devenait récurrente, une absence de confiance en les deux  parents. L’enfant ne saura plus vers qui se tourner car il aura toujours un doute sur qui ment. C’est ainsi que naissent des difficultés chez les enfants telles qu’une faible estime de soi, une absence de confiance en l’autre qui fait que l’enfant, puis plus tard l’adulte, est fier de dire qu’il sait se débrouiller seul. Or, se débrouiller seul s’accompagne systématiquement d’un grand sentiment de solitude et donc de détresse.

Cette situation où l’enfant est au milieu de mensonges n’est donc pas anodine. Elle doit être évitée le plus possible.

En réponse à Mr A., je commencerai par lui dire que lorsqu’un enfant ose dire à son papa que maman a dit ceci ou cela sur lui, c’est d’abord un bon signe. C’est que l’enfant fait  suffisamment confiance à son père pour lui dire des choses difficiles. Il compte également sur lui pour l’aider à se forger une opinion. L’enfant vient ici déposer son incompréhension. Et, il s’agit de faire de son mieux pour ne pas le décevoir.

Un enfant s’identifie à ses DEUX parents, pas uniquement à l’un. Même quand il est en colère ou rejette l’un des deux, il s’identifie, … par opposition, mais il s’identifie quand même. C’est justement pour cette raison qu’Mr A. est piégé. Que dire ? La vérité au risque de rajouter un nouveau malaise dans la tète de son fils ou laisser son fils se mettre en désaccord avec ses souvenirs.

Tout d’abord, il faut RÉTABLIR LA VÉRITÉ. L’enfant ne doit pas se retrouver avec un bug dans le continuum de son histoire. Le laisser avec des mensonges sur son passé, c’est comme faire un bug informatique. C’est transformer l’histoire, les émotions, tenter d’effacer, et remplacer. Or, l’enfant, même s’il se laisse prendre par le mensonge, se retrouve à vivre en décalage avec lui-même, comme en parallèle.

On doit donc rétablir la vérité, mais PAS N’IMPORTE COMMENT !! On ne peut donc pas dire que maman (papa) ment !! Malheureusement, c’est le reflexe de la majorité des parents. Il ne s’agit pas ici de se culpabiliser et de s’en vouloir. Un parent n’est pas un psy ou un pédiatre. Il n’est pas naturellement formé pour se défendre d’attaque mensongère de l’autre parent.

On tente alors de faire preuve de créativité. Au lieu de dire maman a menti, on dit « je suis étonné, écoute je n’ai pas les mêmes souvenirs que ceux de maman. Moi, je me souviens très bien de ces vendredis où… et de ces parties de ballon… et de ces déjeuners entre garçons. Tu t’en souviens ? ». Le « tu t’en souviens ? » est important car on fait appel à sa mémoire, à son histoire et non plus à une vérité érigée. L’enfant fait l’effort d’aller chercher en lui ce qui lui appartient. Il est fort probable qu’il ne souvienne pas (car trop petit) mais ce n’est pas grave, il aura eu votre version qui correspond à qui il est !  Vous pouvez aussi faire appel aux photos et aux vidéos pour passer un bon moment avec l’enfant autour de votre relation. Attention, ne pas lancer l’air de rien des petites phrases du type « tu vois que j’ai raison. Tu vois bien qu’on a fait des trucs ». Non, on partage simplement des souvenirs ensemble car c’est aussi l’occasion « d’être ensemble ».

Ainsi, on dément ce que maman a dit sans la dénigrer, on dit que ce sont des souvenirs différents et non pas une vérité. Chacun reste intacte aux yeux de l’enfant.

Je sais que cela demande un grand effort de ne pas rendre à l’autre sa méchanceté, mais il s’agit ici de préserver l’enfant.

Autre exemple, un papa dit à son enfant que maman n’a pas voulu la résidence alternée (RA) alors que lui, la voulait désespérément. Ici, le papa omet de dire qu’il est parti, alors qu’il n’y était pas contraint, à 60 km empêchant par conséquent la mise en place de ce mode de garde. Ici, également, on ne dira pas à son enfant que papa ment ou manipule. On dira « papa a raison ! Je n’étais pas d’accord avec la RA car ton papa habite à 60 km. Cela voudrait dire – ou 2 heures de route A/R pour aller à l’école – ou te retrouver dans deux écoles. Dans les deux cas, ça aurait été trop difficile et fatiguant pour toi. Qu’en penses-tu ? En tout cas, si maman et papa habitent un jour plus prêt l’un de l’autre, on en rediscutera car cela deviendra possible ».

Il est donc plus constructif pour l’enfant que vous fassiez une sorte de petite entourloupe par rapport au mensonge ou à la manipulation plutôt que de le nommer. Tout est une question de présentation.

Enfin, et pas des moindres, l’enfant, lorsqu’il répète les dires de son autre parent devient un messager. Le messager est toujours le moins protégé. Il se retrouve à devoir gérer les réactions des parents : la colère, l’indignation, la honte, le dégout… etc. Et puisqu’il est le messager, il pense qu’il en est responsable ! Maitrisez donc votre réaction, votre expression ? Tentez de montrer à votre enfant que cela ne vous atteint pas plus que cela. En dédramatisant, vous l’aidez ainsi à ne plus se sentir pris dans un conflit de loyauté, entre sa mère et son père. Montrez-vous plus intelligent que celui qui dénigre, détruit et utilise l’enfant pour faire du mal ou gagner une procédure juridique. 

par Elodie Cingal, psychothérapeute .

Le divorce, avantage estival

avantages du divorce - 2houses

« C’est l’été ! Mon fils est triste, car il ne verra pas ses copains. Mais je ne m’inquiète pas : dans deux heures, il les aura oubliés. C’est le bonheur de l’enfance : les tristesses express. Et surtout, il pense aux vacances : « C’est super que vous soyez séparés avec maman car, comme ça, je pars encore plus ! » Il a prononcé cette phrase avec une mine subitement illuminée.

 
Moi, je ne lui avais jamais mis cette idée en tête. Je ne fais pas partie de la catégorie des parents aux mœurs douteuses, qui vantent ainsi les mérites du divorce. Mais on voit souvent dans les médias des familles réjouies, rafistolées, comme si le bonheur, aujourd’hui, était un patchwork. Les séparations se sont donc transformées en avantages. C’est alors que j’ai repensé au début des années 1980. Je me suis souvenu d’un enfant qui avait des parents divorcés quand j’étais au CP. À l’époque, c’était peu courant. Voire très rare.Ma mère m’avait dit : « Il faut être très gentil avec lui. » Je me souviens avoir pensé : « Ah oui, c’est un peu comme s’il était malade. » À nos yeux, il venait d’une autre planète. Les enfants de divorcés étaient des échantillons d’un autre monde, quelque chose d’étrange et de hors normes. On n’osait rien dire, cela nous paraissait fou, l’idée d’avoir deux maisons et, pire que tout, cela voulait dire : passer des soirées seul avec son père. Ces enfants-là, à l’époque, ils avaient toujours l’air un peu tristes. Portant sur leur dos le poids de leur différence. C’est bien simple, on était en plein succès du film E.T., et, pour moi, cela ne faisait pas de doute : les parents d’E.T. étaient forcément divorcés. Tout cela a donc bien changé. Et peut-être même que, dans quelques années, on devra être très gentils avec les enfants dont les parents sont encore ensemble ! « Quoi ? Tu n’as qu’une seule maison ? Tu ne te trimballes pas à droite et à gauche tout le temps ? Quel ennui ! »

Tout ce que nous vivons est lié aux modèles de notre enfance. Alors je me pose une question : ma génération vit sa vie sentimentale avec le souvenir que la séparation est une chose exceptionnelle, mais comment vivra celle de mon fils avec tant d’exemples de familles recomposées ? Si un jour il se marie, pourra-t-il croire un seul instant à l’union pour la vie ? Peut-être que son avenir sentimental sera composé d’amours changeantes. Ce sera alors comme un été permanent. »

Par Psychologies.com

Divorce : les enfants jugent leurs parents

divorce vu par les enfants - 2houses

Ils ont entre 8 et 37 ans, des parents divorcés, et de très mauvais souvenirs. Histoires d’erreurs qui font mal..

Léa, Antoine, Claire… Ils sont encore petits ou déjà adultes, et leurs parents ont divorcé il y a deux, dix ou trente ans. Nous leur avons demandé de nous raconter. L’avant-divorce, les mots qui font mal et ceux qui n’ont pas été dits, les erreurs, les maladresses, les attitudes qui blessent…

Nous leur avons proposé de laisser le champ libre aux reproches. Ils ont d’abord eu du mal à se livrer. Par peur de voir resurgir des souvenirs qu’ils ont voulu oublier. Parfois, souvent, c’est la colère qui les a submergés. « Je leur en veux de ne m’avoir rien expliqué » ; « Je ne leur fais plus confiance »…

Le divorce est toujours une épreuve, pour les parents comme pour les enfants, mais certaines règles simples peuvent empêcher d’en faire un traumatisme. Banalisé dans les chiffres (40 % des mariages se soldent par un divorce d’après les chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).), les parents doivent savoir qu’il n’est pas prêt de l’être dans l’esprit des enfants.

Marianne, 27 ans : « Ils ont oublié que nous avions besoin de chacun d’eux »
« Aînée de trois filles, j’avais 12 ans quand mes parents ont divorcé par consentement mutuel. Ma mère a toujours dit à mon père qu’il pouvait venir nous voir quand il le voulait. Sauf qu’il est parfois passé devant la maison, mais ne s’est jamais arrêté. Pour les enfants que nous étions, c’était terriblement douloureux ; nous sentions qu’il ne s’intéressait pas à nous.
Dans leur tristesse, mes parents ont oublié que leurs enfants n’y étaient pour rien et qu’ils avaient besoin de la présence de chacun d’eux. J’aurais aimé qu’ils nous expliquent ce que notre avenir allait être après leur divorce, la relation qu’ils prévoyaient de vivre – ou pas – avec nous. En tant qu’aînée, il me fallait répondre aux questions de mes sœurs inquiètes et rester solide face à elles. Les adultes ont tendance
à s’inquiéter davantage pour les plus petits, en pensant que les “grands” assumeront mieux… Ce n’est pas si vrai… »

Juliette, 28 ans : « Le soir, je priais pour qu’ils ne se tuent pas »
« Mes parents ont divorcé quand j’avais 8 ans. Le soulagement, après deux ans de disputes terribles. Le soir, je priais pour qu’ils ne se tuent pas. Même si je n’ai jamais vu mes parents se battre physiquement, pour l’enfant que j’étais, deux personnes qui s’insultaient autant finiraient forcément par s’entretuer.
Alors je priais, et parfois, pensant que la disparition de l’un d’eux était inéluctable, je tentais d’imposer mon choix : “Si l’un doit mourir, je préférerais que ce soit papa.” Le lendemain, je citais maman, selon l’humeur du jour. Cela explique sans doute qu’après leur séparation j’ai tant culpabilisé.
Aucun n’était mort, mais le départ définitif de mon père revenait au même. C’était de ma faute… Je ne reproche pas à mes parents d’avoir divorcé. C’était la seule chose à faire. Mais je leur en veux de m’avoir laissé tomber pendant ces deux années. J’ai tout fait pour disparaître à leurs yeux et ils ne m’ont pas cherchée. Je leur en veux aussi de ne jamais m’avoir reparlé de cette période.
Si ma mère m’avait expliqué pourquoi cette haine et ce divorce, cela m’aurait épargné ces années à culpabiliser et à penser que j’avais “tué” mon père. »

Clotilde, 37 ans : « J’avais un sentiment de honte vis-à-vis des autres enfants »
« Mes parents ont divorcé quand j’avais 2 ans et se sont fait une guerre sans merci pendant vingt ans, à coup de procès. Je garde un souvenir d’incompréhension totale, d’abandon. De honte, aussi, vis-à-vis des autres enfants. Je n’en parlais pas, je ne pensais qu’à m’effacer. J’en veux à mes parents de ne m’avoir jamais rien expliqué et d’avoir utilisé leurs enfants comme monnaie d’échange. Ils ont tenté de diviser la fratrie, ils se sont insultés à travers nous…
Ma mère me laisse quand même une image positive : celle d’une femme qui s’est beaucoup battue pour garder ses enfants auprès d’elle. En grandissant, j’ai appris à me construire sur mes failles… Le seul point positif, c’est que j’ai su en tirer un puissant désir d’équilibre dans ma propre vie affective et familiale : je vis depuis quinze ans avec le même homme, nous avons des enfants, mais nous ne sommes pas mariés. »

Léa, 19 ans : « Mon père ne pense plus qu’à son confort » 
« Mes parents sont divorcés depuis bientôt quatre ans. Mon père est parti pour une autre femme. Le plus douloureux, c’est de le voir s’en prendre à ma mère pour de l’argent ; c’est de le voir ne penser qu’à lui, qu’à son confort de vie et pas à ses enfants ; c’est de le voir embrasser une autre femme que celle avec laquelle il a passé vingt ans ; c’est de le voir ne plus me regarder avec amour…
A l’inverse, si ma mère a fait une erreur, c’est peut-être d’avoir trop pensé à ses enfants et pas assez à elle. S’il y a du bon dans ce divorce, c’est notre rapprochement et la nouvelle complicité qui nous unit, elle et moi, puis le soutien que j’ai pu trouver auprès de la famille maternelle et des amis… »

Maxime, 12 ans : « Je n’arrivais pas à imaginer ce que ça allait devenir » 
« Avant, j’entendais des copains dire : “Le divorce, c’est pas si mal, tu as deux fois plus de cadeaux, deux maisons…” Mais quand ça m’est arrivé, il y a un an et demi, je me suis dit qu’ils ne devaient pas beaucoup aimer leurs parents pour dire des choses pareilles ! Moi, j’ai eu très mal !
Parce que j’étais habitué à vivre avec eux et que je n’arrivais pas à imaginer ce que ça allait devenir. Ça me faisait peur. Sur le coup, mes parents ne pouvaient pas m’expliquer, c’était trop compliqué. Ce qui est difficile aussi, c’est entre l’annonce de la séparation et le déménagement : on les voit vivre ensemble, mais on sait qu’ils sont divorcés.
Heureusement, ça n’a pas duré trop longtemps. Après, mes parents m’ont expliqué que j’allais vivre chez chacun une semaine sur deux, j’étais rassuré. Puis avec mon petit frère, on a vu qu’on n’était pas les seuls dans cette situation… On s’est bien habitués.
Si des enfants lisent cet article, je voudrais leur dire que ça fait mal au début, mais qu’il faut juste un peu de temps pour s’adapter et pour arriver à voir ce qu’il y a de bon. Moi, je suis très content de ma nouvelle vie. Nos parents s’occupent bien de nous, même séparément. »

Léna, 8 ans : « Je suis contente qu’ils se parlent bien » 
« Mes parents ont divorcé quand j’avais 1 an. Avant, je demandais tous les jours : « C’est quand que vous vous remarierez ? », mais maintenant, je comprends que c’est pas vraiment possible. Puis ils ont trouvé quelqu’un d’autre, et ça tient bien.
Le problème avec les parents quand ils divorcent, c’est qu’ils veulent absolument trouver quelqu’un d’autre. Alors, quelquefois, ils consacrent plus de temps à leur vie amoureuse qu’à leurs enfants. Si j’avais un conseil à leur donner, c’est de continuer à être autant qu’avant avec leurs enfants. Et de leur laisser du temps pour s’entendre avec la nouvelle personne.
Eux, ils sont amoureux, ça leur paraît facile, mais nous, il faut qu’on s’habitue… Mais sinon, je suis contente que mes parents se parlent bien, même si je sais qu’ils s’entendent pas parfaitement, c’est important pour moi : comme ça, je peux passer des moments avec eux deux. »

Pierre-Antoine, 21 ans : « Ils ont cru faire notre bien en nous prenant pour des cons » 
« Mes parents ont divorcé il y a trois ans, à la surprise générale ! Ils se disputaient très peu, même si, avec du recul, je me rends compte qu’ils partageaient peu de chose… Quelques jours après mes 18 ans, ils nous ont réunis ma sœur et moi, et ma mère nous a annoncé la nouvelle : “Nous venons de divorcer, votre père va déménager. Vous pourrez bien sûr aller chez lui quand vous le souhaiterez.”
L’horreur. Je croyais que c’était une blague ou un cauchemar. Ma sœur a demandé des explications et ils ont répondu, calmement, que cela faisait plus de cinq ans qu’ils y pensaient, mais qu’ils attendaient qu’on soit “grands”. En gros, c’était mon cadeau pour mes 18 ans…
Ils ont cru nous “protéger” : tu parles ! J’aurais préféré qu’ils aient passé des années à s’engueuler avant. Là, j’avais l’impression d’être pris en traître. Ç’a été ça, leur plus grosse erreur : de croire faire notre bien en nous prenant pour des cons. Je ne leur fais plus confiance, je les vois très peu ; en tout cas, je refuse de les voir ensemble, comme ils l’ont plusieurs fois proposé, pour Noël et pour mon anniversaire : ça serait comme collaborer à leur jeu pitoyable de la famille. »

par Anne-Laure Gannac

Gérer son fils ainé quand on est seule à la maison

mère célibataire et adolescent à la maison - 2houses

L’aîné, surtout s’il est à l’âge de l’adolescence, risque fort de pâtir du divorce, surtout si les parents ne restent pas vigilants et le laissent prendre une place qu’il ne doit pas prendre.
Voici quelques points de repères pour gérer la relation mère-fils, à l’adolescence.


Mère-fils : un dialogue subtil ?

Si votre fils aîné adolescent vit avec vous, il risque de vouloir prendre symboliquement la place de son père. Il voudra vous consoler, vous protéger, vous aider aussi. Si vous êtes une mère complaisante qui laisse s’installer son fils dans cette situation ambiguë, celui-ci risque de ne pas pouvoir se développer harmonieusement et restera fixé affectivement sur vous. 
Si vous êtes restée seule, la tentation est grande de s’appuyer sur son fils, pour en faire son confident et son appui, et ainsi le mettre dans une place de remplaçant affectif du père. Cette attitude plus féminine que maternelle, empêchera l’adolescent de grandir et bloquera son accès à la maturité affective.

En effet, un enfant ou un adolescent qui se sent responsable de sa mère ou de ce qui lui arrive, se retrouve dans un rôle d’adulte qui n’est pas sa vraie place ; ce lourd fardeau de responsabilités est inadéquat et déséquilibrant pour lui, qui n’est pas encore adulte.

Toute attitude surprotectrice de la mère est invalidante pour l’adolescent, qui ne peut pas prendre son autonomie affective. C’est ainsi que l’on peut voir de grands adolescents, devenus jeunes adultes qui vivent encore chez leur mère, incapables de s’investir dans une relation durable avec une femme.

C’est pourquoi il est si important que la mère refasse sa vie quand elle se sentira prête et qu’elle le pourra, ce qui lui permettra d’être moins focalisée sur ses enfants, d’avoir sa vie de femme et d’être une mère épanouie.

A l’adolescence, le garçon a fortement besoin de l’appui de son père, parce qu’il représente pour lui son modèle masculin et qu’il l’aide à construire son identité d’homme par le biais d’activités et de temps partagés ensemble. D’autres hommes, tels un oncle, un ami, ou un professeur que l’adolescent admire, peuvent également tenir ce rôle de modèle.

C’est pourquoi, il est important, d’une part, qu’il entretienne des relations régulières avec son père, mais aussi que sa mère ne le couve pas et le laisse faire ses choix, lui donne suffisamment de liberté pour qu’il puisse vivre d’autres expériences en dehors de la maison.

La mère doit éviter de critiquer le père ou le déprécier même si elle a de sérieux griefs contre son ex-mari. Dévaloriser le père, c’est détruire une partie de son fils, cela revient à le couper en deux, c’est l’empêcher de devenir un homme.

Le rôle du père est aussi fondamental : il représente la loi et il est le tiers qui empêche la fusion mère-enfant si néfaste pour son développement affectif. Il est aussi celui qui initie à la vie sociale. C’est pourquoi l’attitude d’un père responsable et aimant, maintenant de bonnes relations avec son fils est capitale pour son devenir d’adulte.

Si le grand adolescent demande à aller vivre chez son père, la mère ne doit pas l’en empêcher, surtout si le père remplit son rôle d’éducateur et de modèle et qu’il manifeste de l’affection et de l’intérêt pour son fils. Par ailleurs, le fils doit prendre quelque distance avec sa mère à l’adolescence pour se construire. Cet éloignement est une phase normale de l’accès à l’autonomie. 

 En résumé, votre fils aîné ne doit ni devenir votre confident, ni votre béquille affective. N’essayez pas d’en faire un  » homme parfait « , sans les défauts de son père ! Pour s’épanouir dans la vie, il a besoin que sa mère refasse la sienne et de pouvoir aussi compter sur la présence et l’affection de son père. Le plus fondamental : il ne doit en aucun cas être l’enjeu affectif de conflits non liquidés entre ses deux parents.

Par Marie Delambre

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Éducation : quand le divorce brouille les cartes

éducation et le divorce une source de conflits - 2houses

Comment parler d’une même voix quand on ne vit plus sous le même toit ? Comment rester cohérent quand l’amour conjugal a fait son temps ?

Benoît, 48 ans, enseignant, père de deux filles de 17 ans et 15 ans, le constate avec tristesse : ses enfants et lui ont fait l’amère expérience du conflit d’autorité, si fréquent lors des séparations. « Quand nous étions mariés, nous étions d’accord sur toutes les questions d’éducation. Lorsque nous avons divorcé, tout est devenu source de conflit. Pour moi, ce n’est pas une question de conflit d’autorité, c’est un problème de couple qui s’exprime à travers l’exercice de l’autorité, parce que c’est le dernier lien, le seul moyen de maintenir le contact. »

Une balle de ping-pong

Béatrice Copper-Royer, psychologue clinicienne, n’est pas surprise d’un tel témoignage : « Un rapport de force s’établit entre les parents, surtout si le divorce est conflictuel. Chacun a peur que l’autre prenne le dessus sur l’enfant. » Cette rivalité dont il est l’enjeu entraîne forcément des conséquences, quel que soit son âge : « Quand les enfants sont très petits et sans autonomie psychique, ils se vivent comme des balles de ping-pong lancées d’un parent à l’autre. C’est très dévastateur et déstabilisant. » En effet, coincés entre papa et maman, ils ne savent pas, et ne peuvent pas savoir, où se situe la « bonne parole ». Leurs parents sont deux références, deux points d’étayage indispensables. Si chacun met en doute le discours et les décisions de l’autre, c’est la catastrophe. Non seulement l’enfant ne sait plus où se situer, mais l’affrontement parental le renvoie à une négation de lui-même, en tant qu’être issu de ses deux parents.

Béatrice Copper-Royer emploie le terme de « maltraitance » pour qualifier l’atteinte portée aux enfants. Serge Tisseron, pédopsychiatre, parle lui de « conflit de désaveu d’autorité » pour les cas les plus graves : « Ce que les parents doivent réaliser, c’est que celui qui désavoue l’autre sape sa propre autorité, car l’enfant perd confiance non seulement dans le parent désavoué, mais aussi dans celui qui désavoue. Il ne peut renier un de ses deux parents. En conséquence, il peut renier les deux ! C’est tout le système éducatif intériorisé par l’enfant qui est détruit, il ne peut plus s’appuyer sur quoi que ce soit, il n’a plus de boussole intérieure. »

Au quotidien, cela entraîne des réactions telles que le refus d’obéir, les fugues, les crises de rage, les échecs scolaires – espace idéal pour contester les demandes parentales… À l’adolescence, les problèmes peuvent prendre une tournure plus radicale. Leila, bientôt 18 ans, ne supporte plus aucune parole adulte : « Ma mère me dit des horreurs sur mon père. Lui ne dit rien, mais je sais ce qu’il en pense. Ils m’explosent la tête. Les adultes, en fait, ils font n’importe quoi. » La jeune fille enchaîne les quatre cents coups avec ses copines, sèche les cours…

La spécificité psychique de la séparation pour l’enfant (et encore plus pour l’adolescent) tient dans ce parent absent qui prend une dimension fantasmatique : son « fantôme » occupe tout l’espace. Une ambivalence qui provoque agressivité, opposition, mais aussi culpabilité : comment éprouver des sentiments hostiles à l’égard de ses parents ? Certains enfants retournent cette violence contre eux-mêmes : scarifications, conduites à risques, tentatives de suicide forment la triste litanie des atteintes que les psys tentent de panser. « Les enfants eux-mêmes entrent parfois dans un système de manipulation, souligne Béatrice Copper-Royer. Ils espèrent inconsciemment en tirer deux bénéfices : d’une part, obtenir quelque chose du conflit – une autorisation, un objet, de l’argent (“Papa, lui, il est ok”) ; d’autre part, paradoxalement, parvenir à maintenir un contact entre ses parents à son égard, même dans le conflit (“Tout, plutôt que mes parents m’ignorent”). » Serge Tisseron abonde dans le même sens : « Les enfants, quel que soit leur âge, font en sorte qu’aucun des parents ne parvienne à régler le problème seul. Ainsi, ils sont obligés de se parler, même si c’est pour se disputer. »

Au-delà de ces manipulations inconscientes s’ajoute un écueil : celui de l’absence d’autorité. De nombreux pères et mères séparés ont peur de perdre l’amour de leurs enfants en les frustrant, en étant autoritaires. Ils craignent parfois que ceux-ci choisissent de ne plus les voir, préfèrent vivre avec « l’autre », et versent alors dans une attitude que le pédopsychiatre Daniel Marcelli qualifie de « séducation », cajolant pour faire respecter la consigne ou renonçant tout simplement à la faire appliquer. Comment l’autre parent peut-il alors faire valoir son autorité ? Il est forcément perdant à exiger, ordonner, punir… « J’ai le mauvais rôle toute la semaine et, quand les filles vont chez leur mère, c’est la fête, rien n’est grave, les devoirs sont faits ou non. Le lundi, c’est dur… résume Benoît. Je n’arrive pas à en parler avec mon ex-femme (“Tu les as toute la semaine, à toi les emmerdements, moi j’en profite le week-end”). » Pourtant, éviter de tomber dans le piège est moins difficile qu’il n’y paraît. Même s’il est des cas où les seules intelligence et bonne volonté ne suffisent plus (cas pathologiques, violences conjugales, perversité, etc.), il faut d’abord parvenir à se sentir suffisamment adulte pour s’oublier un instant au profit de ses enfants.

Chacun son contrat

Bien entendu, pas question de critiquer l’autre parent devant eux. La seule conduite à suivre reste la concertation pour les grandes décisions (choix d’études, établissements scolaires, etc.) et que chacun règne chez lui. « L’un et l’autre doivent passer un contrat pour chaque maison : “Ici, ça se passe comme ça, chez ton père (ou ta mère), c’est différent”, conseille Béatrice Copper-Royer. Il s’agit d’affirmer tranquillement la règle de vie chez soi et se dire que, de toute façon, ce qui se passe chez l’autre nous échappera toujours. »

Les enfants ne souffrent pas de passer de l’un à l’autre, « à condition que les règles soient explicites », remarque Serge Tisseron. « Au début, ça m’exaspérait de voir mon fils arriver à la maison le tee-shirt en tire-bouchon, raconte Soizic, 36 ans, divorcée et mère de Clarence, 8 ans. Puis j’ai réussi à relativiser. Dans le fond, quand il part en vacances chez mes parents, je suis tout aussi exaspérée (les chaussettes dans les sandales), et je ne dis rien… » Selon Serge Tisseron, c’est là le bon chemin : « Pour les enfants, cela devient un enrichissement formidable, un espace de liberté, car ils sont alors nourris d’influences diverses, qui ne peuvent que leur ouvrir l’esprit… » Et dans le fond, nous leur devons bien cela.

Le point de vue de Claude Halmos

Les parents séparés peuvent dire leurs difficultés

Divorcer, ne plus être en couple et rester cependant des parents cohérents est souvent le parcours du combattant. Même si l’on essaie de faire au mieux, il y a toujours des ratés qui, même anodins, peuvent être graves pour les enfants, car ceux-ci ne connaissent pas la nuance. Un désaccord mineur, une petite incohérence, et l’idée de couple parental peut s’écrouler en même temps que les repères et les règles dont ce couple était garant. Personne n’est plus d’accord ? Chacun fait ce qu’il veut ? Pourquoi ne ferions-nous pas de même ? Et la vie se met à marcher sur la tête… Il faudrait donc que les parents se concertent, mais surtout parlent à leurs enfants. Et disent (sans jamais entrer dans la confidence) leurs difficultés de parents séparés : « Se séparer quand on s’est aimés n’est pas facile. Depuis, par rapport à vous, on se trompe souvent, on n’est pas toujours cohérents. Mais on a tous les deux, parce qu’on vous aime, le souci de vous éduquer pour que vous puissiez réussir votre vie. Quand ça ne va pas, parlez-nous ! »

Christilla Pellé Douel

Pourquoi les pères divorcés obtiennent rarement la garde des enfants ?

pères divorcés et la garde des enfants - 2houses

Après un divorce, la résidence principale des enfants est très rarement confiée au père. Une discrimination que dénoncent leurs associations et que tentent de corriger les magistrats. 

La « résidence » a remplacé la « garde » des enfants dans le vocabulaire du divorce. « C’était très réducteur car cela signifiait qu’il y en avait un qui gardait l’enfant et que l’autre l’avait perdu », explique Me Béatrice Ghelber, avocate spécialiste en droit de la famille. Mais ce changement de terminologie traduit-il une plus grande égalité entre père et mère? Ça se discute.

« Le taux de discrimination à l’encontre des pères est très élevé, sans que cela dérange personne »: Gérard Révérend, président de l’association Les papas=les mamans, est en colère. Pour en comprendre la raison, il suffit de regarder les chiffres. Selon le ministère de la Justice, en 2009, dans 8% des cas, la résidence principale des enfants a été confiée au père après un divorce, contre 74,6% à la mère et 16,9% aux deux parents, enrésidence alternée.  

Et plus les enfants sont jeunes, plus l’écart se creuse, d’après Me Nicole Milhaud, avocate honoraire, qui indique que « jusqu’à 4-5 ans, les magistrats hésitent souvent à séparer l’enfant de sa mère. » Me Myriam Lasry acquiesce: « Les juges ont encore plus tendance à confier les tout-petits aux mères. La loi reprend de la vigueur quand les enfants grandissent, à partir de 6-7 ans. »

La justice comme reflet sociétal

Pourtant, la loi traite les deux parents à égalité, ne se souciant que de l’intérêt de l’enfant. Le reste relève de la décision de juges « parfois orientés », selon Me Nicole Milhaud.

C’est ce qu’a ressenti Antoine (le prénom a été changé). Sa petite fille de deux ans a été confiée en résidence principale à son ex-femme et il n’a obtenu un mercredi et un week-end sur deux ainsi que la moitié des vacances qu’après une enquête sociale et psychologique. A l’entendre, ses compétences de père ont été d’emblée mises en question par la justice.

Marc Juston, juge aux affaires familiales à Tarascon (Bouches du Rhone), nuance. « Si la résidence principale est très souvent confiée aux mères, c’est que les parents se mettent d’accord, sans même l’intervention du juge ». Et de citer une enquête du ministère de la Justice, publiée dans Infostat justice de janvier 2009, qui indique que, après les divorces par consentement mutuel prononcés entre 1996 et 2007, la résidence des enfants a été fixée chez la mère dans 71,8% des cas, en alternance dans 21,5 % des cas et chez le père dans 6,5% des cas seulement. Ces chiffres ne sont pas si éloignés de ceux des divorces pour faute, lorsque le juge fixe la résidence. Elle est alors donnée à 84% à la mère, à 11% au père et à 4,4% aux deux parents en alternance – la résidence alternée nécessite une communication entre les parents plus difficile en cas de conflit.

« Les juges ne sont pas contre les pères, insiste Marc Juston. Certes, ils accordent le plus souvent la résidence principale à la mère, mais ils ne vont pas au-delà du contrat social. On est encore dans un schéma où il est acquis que la mère doit garder son enfant et que le père doit se battre pour obtenir davantage. Le juge ne peut perdre le contact avec la société. »

La parité en question

Pourquoi en est-on encore là? « Soyons honnêtes, dans la majorité des cas, ce sont encore les femmes qui s’occupent le plus des enfants », souligne Me Nicole Milhaud. Qui y voit aussi une réaction: « Après avoir contraint les femmes à la soumission, on a voulu les aider ».

On renvoie les femmes à leur supposée fonction naturelle

« On renvoie les femmes à leur supposée fonction naturelle », s’insurge Gérard Révérend. Il admet néanmoins qu’il est souvent « difficile de faire accepter à un certain nombre de féministes, qui se battent pourtant pour la parité, que l’égalité doit exister dans les deux sens. Elles ont l’impression qu’on veut leur retirer des droits, alors que c’est tout le contraire. »

Même discours chez Me Béatrice Ghelber, qui explique que c’est par engagement féministe qu’elle défend l’association SOS Papa, parce qu' »on considère trop souvent que les enfants sont la propriété des mères. » Et que la place des hommes auprès d’eux n’est pas naturelle.

La résidence alternée comme solution?

Selon Gérard Réverend, seuls 20% des pères demandent d’eux-mêmes la résidence principale. « C’est ce modèle du père qui travaille plus à l’arrivée de l’enfant pour augmenter les revenus du foyer, alors que la femme travaille moins pour passer plus de temps auprès d’eux », explique-t-il. Et de poursuivre, avec une pointe de provocation: « La « réaction du milieu judiciaire dans son ensemble renforce ce modèle de Vichy ». La jurisprudence évolue lentement; lui voudrait un coup de pied dans la fourmilière.

Du côté des magistrats, on continue d’essayer de trouver les meilleures solutions. « Aujourd’hui, on parle de temps partagé, on cherche à équilibrer, en donnant par exemple plus de vacances au père lorsqu’il ne voit pas assez ses enfants », témoigne Me Milhaud. Pour Marc Juston aussi, il est important, « dans l’intérêt de l’enfant », qu’il n’y ait pas un parent principal et un secondaire, que « chacun ait un vrai rôle éducatif et qu’aucun ne devienne le parent du week-end. La résidence alternée permet cela. »

C’est dans cet esprit que le législateur a doté les magistrats d’un nouvel outil, dans sa loi du 4 mars 2002 relative à l’autorité parentale (art. 373-2-9): la médiation familiale. Et ce pour rétablir la communication entre les parents, par l’intermédiaire d’un professionnel compétent en psychologie et en droit. Et de les amener à un accord. Mais, plutôt que la simple alternance, une semaine sur deux, « qui ne convient pas à tous les enfants ni tous les parents », le juge Juston préfère une égalité adaptée à chaque situation. En donnant par exemple au père la résidence du vendredi soir au lundi matin, du mardi soir au jeudi matin et la moitié des vacances.

De même, Gérard Révérend penche pour des solutions tierces. Pour faire du sur-mesure, et non du prêt-à-porter. 

source

Divorcé : Déclaration d’impôts (Canada)

déclarations d'impôts au canada - 2houses

I. Crédit d’impôt pour frais de garde d’enfants

Ce crédit d’impôt fait partie des mesures fiscales prises à l’intention des familles. Il est établi en fonction de votre revenu familial, c’est-à-dire, votre revenu et celui de votre conjoint, s’il y a lieu.

Pour avoir droit à ce crédit d’impôt, vous devez:

  • répondre aux conditions d’admissibilité;
  • produire votre déclaration de revenus et remplir l’annexe C.

Pour connaître le taux du crédit auquel vous avez droit, consultez le barème fourni à l’annexe C de votre déclaration de revenus.

– Conditions d’admissibilité

– Frais de garde admissibles

– Frais de garde non admissibles

– Versements anticipés

II. Déductions relatives à une pension alimentaire

Si vous avez payé ou remboursé une pension alimentaire à un conjoint ou à un ex-conjoint, ou si vous avez engagé certains frais judiciaires ou extrajudiciaires en lien avec une pension alimentaire, vous pourriez avoir droit aux déductions suivantes, selon le cas.

Montant déductible pour une pension alimentaire payée

Si vous versez une pension alimentaire à un conjoint ou à un ex-conjoint, vous pouvez, sous certaines conditions, la déduire de votre revenu. De plus, comme cette pension n’est pas défiscalisée, la personne qui la reçoit doit l’inclure dans son revenu.

Lorsque l’entente écrite ou le jugement déterminant votre pension alimentaire ne précisent pas quelle est la somme attribuée pour le bénéfice exclusif du conjoint ou de l’ex-conjoint, la somme totale constitue une pension alimentaire pour enfant. Cette pension est alors défiscalisée et vous ne pouvez pas la déduire de votre revenu.

Pour plus de renseignements, voyez les instructions concernant la ligne 225 dans le Guide de la déclaration de revenus (TP-1.G) ou consultez la sous-section Pensions alimentaires.

Déduction pour frais judiciaires ou extrajudiciaires

Vous pouvez, sous certaines conditions, demander une déduction dans votre déclaration de revenus si vous avez payé des frais judiciaires ou extrajudiciaires

  • pour faire déterminer votre droit initial de recevoir une pension alimentaire ou pour faire réviser votre droit de recevoir une pension alimentaire;
  • pour faire déterminer votre obligation initiale de payer une pension alimentaire ou pour faire réviser votre obligation de payer une pension alimentaire;
  • pour faire percevoir une pension alimentaire.

Notez que vous ne pouvez pas déduire les frais payés pour obtenir un jugement de divorce ou de séparation.

Pour plus de renseignements, voyez le point 8 des instructions concernant la ligne 250 dans le Guide de la déclaration de revenus(TP-1.G).

Déduction pour remboursement de pension alimentaire

Vous pouvez demander une déduction si vous avez remboursé une pension alimentaire et que vous respectez toutes les conditions suivantes :

  • le remboursement a été fait dans l’année visée par la demande ou dans l’une des deux années précédentes;
  • le remboursement fait suite à une ordonnance d’un tribunal;
  • vous n’avez pas déduit ce remboursement dans une année passée;
  • vous avez inclus un montant équivalent, à titre de pension alimentaire, dans votre revenu de l’année visée par la demande ou dans celui d’une année passée.

Pour plus de renseignements, voyez le point 12 des instructions concernant la ligne 250 dans le Guide de la déclaration de revenus(TP-1.G) ou consultez la publication Les incidences fiscales d’une séparation ou d’un divorce (IN-128).

III. Modification de votre état civil

Votre déclaration de revenus contient des renseignements sur vous. Vous devez y indiquer, entre autres, votre situation le 31 décembre, soit

  • sans conjoint ou conjointe;
  • avec conjoint ou conjointe.

Si votre état civil a changé depuis votre dernière déclaration de revenus, vous devrez indiquer la date de ce changement.

Note : Si vous étiez séparé le 31 décembre en raison de la rupture de votre union, mais que la rupture a duré moins de 90 jours, vous êtes considéré comme ayant un conjoint au 31 décembre.

IV. Montant pour personnes à charge

Vous pouvez demander un montant qui réduira votre impôt à payer si vous aviez, au cours d’une année, une ou des personnes à votre charge (autres qu’un enfant aux études postsecondaires à temps plein).

Pour plus de renseignements, voyez les instructions concernant le montant pour autres personnes à charge (partie C de l’annexe A) à la ligne 367 dans le Guide de la déclaration de revenus (TP-1.G).

V. Montants pour enfant aux études post secondaires

Montant pour enfant mineur aux études post secondaires

Vous pouvez demander un montant qui réduira votre impôt à payer si, au cours d’une année, vous aviez un enfant à charge et que celui-ci

  • avait moins de 18 ans tout au long de cette année;
  • poursuivait à temps plein des études secondaires à la formation professionnelle ou des études postsecondaires.

Pour plus de renseignements, voyez les instructions concernant le montant pour enfant mineur aux études postsecondaires (partie A de l’annexe A) à la ligne 367 dans le Guide de la déclaration de revenus(TP-1.G).

Montant transféré par un enfant majeur aux études post secondaires

Si, au cours d’une année, vous étiez le père ou la mère d’un enfant âgé de 18 ans ou plus au 31 décembre de cette année, ce dernier peut vous transférer un montant à titre de contribution parentale reconnue si les deux conditions suivantes sont remplies :

  • il poursuivait à temps plein des études secondaires à la formation professionnelle ou des études postsecondaires;
  • il a complété au moins une session d’études qu’il a commencée au cours de l’année.

Pour plus de renseignements, voyez les instructions concernant le montant transféré par un enfant majeur aux études postsecondaires (partie B de l’annexe A) à la ligne 367 dans le Guide de la déclaration de revenus (TP-1.G).

VI. Montant pour personne vivant seule

Vous pouvez demander un montant qui réduira votre impôt à payer si,pendant toute une année, vous avez occupé ordinairement et tenu une habitation dans laquelle vous viviez, selon le cas,

  • seul;
  • uniquement avec une ou des personnes mineures;
  • uniquement avec votre ou vos enfants majeurs poursuivant à temps plein des études secondaires à la formation professionnelle ou des études postsecondaires.

Pour plus de renseignements, voyez les instructions concernant le montant pour personne vivant seule à la ligne 361 dans le Guide de la déclaration de revenus (TP-1.G).

Montant additionnel pour personne vivant seule (famille monoparentale)

Vous pouvez demander un montant additionnel pour personne vivant seule (famille monoparentale) si vous avez droit au montant pour personne vivant seule et que,

  • à un moment de l’année visée par la demande, vous avez vécu avec un enfant majeur qui peut vous transférer un montant pour enfant majeur aux études postsecondaires ou pourrait vous transférer un tel montant s’il n’avait pas eu de revenu;
  • pour le mois de décembre de cette année, vous n’aviez pas le droit de recevoir le paiement de soutien aux enfants versé par la Régie des rentes du Québec.

Pour plus de renseignements, voyez les instructions concernant le montant additionnel pour personne vivant seule (famille monoparentale) à la ligne 361 dans le Guide de la déclaration de revenus (TP-1.G).

VII. Partage du patrimoine familial

Les sommes que vous accumulez dans un plan d’épargne-retraite pendant votre mariage font partie du patrimoine familial. Ces sommes doivent être partagées en cas de divorce ou de séparation. Ce partage aura des effets sur la déclaration de vos revenus dans les cas suivants :

  • le transfert de biens à un conjoint;
  • le transfert de fonds détenus dans un REER ou dans un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR);
  • le transfert de fonds détenus dans un régime de pension agréé (RPA);
  • les versements à un régime enregistré d’épargne-retraite (REER)

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