Les médias véhiculent souvent une image assez idyllique de la famille recomposée. Des personnalités en vue, dans les pages « people » des magazines, nous expliquent que dans leur tribu tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, aucun nuage à l’horizon !
Bien sûr il y a de beaux succès, et l’on s’en réjouit, mais quand même, on se demande pourquoi et par quel stratagème, recomposer une famille se devrait d’être complètement simple.
Car, et vous me pardonnerez cette « Lapalissade », avant une famille qui se recompose, il y a deux familles qui se décomposent. Et dans ces moments de séparation et de ruptures, personne n’est épargnée et chacun vit son lot d’émotions pénibles : tristesse, regret, ressentiment, culpabilité, agressivité, amertume… Les enfants sont bien secoués, leurs repères vacillent. Pour les plus jeunes les fantasmes d’abandon se réactivent avec plus ou moins de force et il faut accepter, assimiler, que quand on voit maman, on ne voit pas papa, et inversement.
C’est donc à la suite de toutes ces turbulences qu’une famille va se recomposer.
Beau challenge, plein de vie et d’espérance, mais où les différents protagonistes ne sont pas à égalité : Le couple qui se reforme est dans la joie et le projet. Les enfants qui sont nés de leurs précédentes unions les suivent sur un autre tempo et avec un enthousiasme mitigé. Ils doivent s’adapter, faire avec, et d’ailleurs ont-ils le choix ?
Béatrice Copper-Royer pour famille.blog.lemonde.fr