Conseils : à chaque âge ses interdits

Qu’est-ce que l’autorité parentale ?

Comment exercer une autorité pondérée, sereine et efficace ? Premier secret : la congruence. Autrement dit, bannir le :  » Fais ce que je dis, fais pas ce que je fais !  »  » L’éducation, c’est l’exemple « , répétait inlassablement Françoise Dolto. Illusoire en effet d’espérer imposer des règles et des lois qu’on ne respecte pas soi-même. Deuxième principe : la clarté et la continuité.

Dans son livre “Quels repères donner à nos enfants ?” (1), le psychologue Jean-Luc Aubert insiste sur ce point. Dire non trente fois par jour, formuler toujours les mêmes interdictions est certes un rôle ingrat. Seulement, aucun enfant n’intègre des règles floues, fluctuantes, ambiguës, aléatoires, arbitraires ou formulées d’une façon équivoque, sans conviction de leur bien-fondé. S’il doute de la détermination de ses parents à les faire appliquer, c’est raté !

Troisième impératif : le respect des places de chacun. L’autorité doit s’appuyer sur la différence d’âge. Les enfants, même très matures, ne sont pas des adultes miniatures. Les traiter en pseudo-égaux, en copains, en confidents ne fait que les angoisser. Le fossé des générations les aide à se structurer. Ces principes sont valables quel que soit l’âge de l’enfant. Seule la nature des interdits à poser évoluera. Plus facile à dire qu’à faire, pensez-vous ? Vrai. C’est pourquoi nous avons choisi quelques scènes types de la vie quotidienne. Non pour donner des solutions miracles, il n’y en a pas. Seulement quelques repères.

1- Albin Michel, Questions de parents, 1997.

L’enfant de moins de 2 ans

Quand l’enfant commence à marcher et touche à tout – phase d’exploration –, les premiers interdits doivent être formulés pour garantir sa sécurité. Encouragez-le aux découvertes mais signalez-lui les dangers. N’hésitez pas à dire fermement non : même s’il ne vous répond pas encore, il vous comprend très bien.

L’enfant de 2 à 3 ans

Il dit non à tout
 » Il dit non pour faire oui « , avait coutume de dire Françoise Dolto. C’est la phase de séparation-individuation. Si, quoi que vous lui proposiez, l’enfant refuse systématiquement, c’est pour mieux prendre ses distances et affirmer son identité. Il faut donc se réjouir et non se catastropher. Efforcez-vous d’être souple, de déjouer son obstination en attirant son attention sur une autre activité, la rigidité et le rapport de force conduisant à l’échec. Quand vous lui interdisez de traverser la rue en courant ou de toucher à la prise électrique, expliquez-lui que c’est pour le protéger, non pour lui imposer arbitrairement votre volonté.

Il tape les autres enfants, il mord, il casse leurs jouets
Soyez très ferme :  » Il est défendu de faire du mal aux autres et à soi-même !  » L’interdit de la violence est fondamental. C’est la  » charpente psychique  » grâce à laquelle l’enfant sera un adulte respectueux des lois et de l’ordre social, rappelle le thérapeute Patrick Delaroche. Mais ne le punissez pas par la loi du talion. Mordre un enfant pour lui montrer ce que ça fait est plus proche du sadisme que de l’autorité bien comprise ! Mieux vaut simplement lui expliquer que les coups font mal.

Il refuse de manger
Bouder la nourriture est un moyen de pression assez fréquent. L’enfant a le chic pour titiller ses parents là où ils sont vulnérables. Plus vous réagirez par la colère, plus vous essayerez de le forcer ou de l’amuser en  » faisant l’avion « , plus il refusera. N’en faites pas un enjeu, sinon les repas risquent de devenir des corvées au lieu d’être des moments conviviaux. Faites la trêve, mangez de bon appétit devant lui, variez les plats et les goûts que vous lui proposez et laissez-le manger à sa faim.

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Par Psychologies.com