5 clés pour donner confiance à son enfant

donner confiance à leurs enfants - 2houses

Peur du noir, stress, crises de colère… Les parents sont à même d’aider leurs enfants à dépasser ces zones de turbulence émotionnelle sans le secours de professionnels. C’est la conviction de la psychologue Lise Bartoli, qui, dans L’Art d’apaiser son enfant, propose des outils simples et ludiques.

Les pères et mères d’aujourd’hui n’ont plus confiance dans leur savoir-faire parental, déplore la psychologue et hypnothérapeute Lise Bartoli. Par manque de temps, peur de mal dire ou mal faire, ils se précipitent chez le psy à la moindre difficulté et transmettent leur anxiété à leur enfant, qui ne peut pas, de ce fait, aller mieux. » Pourtant, selon la thérapeute, ils sont les mieux placés pour décoder ses petites perturbations – colères, baisse d’appétit, troubles du sommeil… – et l’encourager à les dépasser. C’est dans cet esprit que Lise Bartoli, qui a conçu une méthode inspirée de son expérience de mère et d’hypnothérapeute, propose dans son dernier livre des outils à destination des parents, pour les aider à aider leurs enfants. Relaxation, visualisation, lecture, création de contes… Autant de pratiques simples et ludiques qui permettront aux 4-12 ans de trouver, dans leur inconscient, la réponse à leurs difficultés – stress, angoisse de séparation ou de rivalité, peur de l’échec.

Certains parents préféreront la visualisation, d’autres le conte… L’idéal serait, lorsque l’on se sent soi-même calme et détendu, d’utiliser ces deux clés, mais pas le même jour. Si une séance ne suffit pas, on pourra la renouveler, et même, une fois la technique « rodée », inviter l’enfant à pratiquer seul relaxation et visualisation. « Pas question de transformer les parents en thérapeutes, précise Lise Bartoli. Il s’agit simplement de les aider à désamorcer un problème avant qu’il devienne pathologique. » Dans ce cas, la durée et l’intensité du symptôme – visible au mal-être persistant de l’enfant – exigent bien entendu le recours à une consultation auprès d’un professionnel.

Faire appel à sa «partie-qui-sait-tout»

L’inconscient, expliquait le psychiatre américain Milton H. Erickson*, est un « grand magasin de solutions et de ressources » dans lequel l’individu s’approvisionne pour résoudre ses problèmes. Il contient notre histoire familiale sur plusieurs générations, et une part de l’inconscient collectif, c’est-à-dire toutes les expériences humaines depuis la nuit des temps. L’enfant possède lui aussi une « partie-qui-sait-tout », comme l’a rebaptisée Lise Bartoli. Elle connaît ses angoisses, ses désirs, ses sentiments, mais aussi la solution à ses difficultés. « Un enfant excessivement timide est incapable d’expliquer pourquoi il a peur d’aller vers les autres, observe-t-elle. Le questionner à ce sujet le met mal à l’aise, le raisonner s’avère insuffisant. Pour modifier en profondeur son comportement, il faut aller sur le terrain de l’inconscient. La méthode est ludique, directe et efficace, car elle s’adresse à sa part créative, qui détient sa capacité de transformation positive. »

Il s’agit ici de matérialiser cette « partie-qui-sait-tout », pour la rendre plus familière et la convoquer facilement. L’enfant peut choisir un animal, un personnage, un petit objet ou un « jumeau ». Le parent l’invite ensuite à demander conseils et solutions à cette « partie-qui-sait-tout » pour affronter ses petites difficultés. Puis demande à son enfant, mais sans le forcer à répondre, ce que celle-ci lui a conseillé. La thérapeute constate à quel point les parents qui utilisent cette méthode sont surpris par la richesse et la pertinence des solutions proposées. De fait, ils retrouvent leur confiance de parents, et la confiance dans les ressources de leur enfant en est renforcée.

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Par Anne Lanchon pour Pyschologies.com

Nous ne comprenons rien aux ados. Pourquoi ?

la communication avec les ados - 2houses

Tribu inquiétante et menaçante, les adolescents sont souvent considérés comme des aliens venus d’une autre planète. Or leurs comportements étranges peuvent être décodés, et nos réactions d’adultes aussi. Analyse d’un malentendu.

Parce que nous sommes jaloux

Comment accepter sereinement de voir son propre enfant devenir séduisant et mener une vie sexuelle ? « Lorsque nous disons que les adolescents ont des comportements étranges, avance Serge Hefez, psychiatre et psychanalyste, nous parlons de nous, de notre peur de vieillir, de notre angoisse de séparation avec ces futurs adultes. Cela vaut pour tous : médias, institutions, thérapeutes… »

Et cette peur s’exprime par des jugements négatifs, des rejets violents des adolescents, ce que Philippe Gutton, psychiatre, psychanalyste et directeur de la revue trimestrielle Adolescence, n’hésite pas à appeler « la provocation adulte ». Si on y ajoute une demande excessive faite aux ados d’être en forme, de s’intéresser à tout, de ne pas se mettre en colère, d’être performant à l’école – bref, de correspondre pleinement à l’attente adulte, sans laisser place à l’expression naissante de son individualité et de son individuation –, le clash et l’incompréhension sont au bout du chemin.

Yasmine, 19 ans, en est un bel exemple : « Mes parents sont divorcés. Jusqu’en troisième, tout se passait à peu près bien, normal, quoi… Ma belle-mère était plutôt sympa. Et puis j’ai grandi vachement vite. En un an, je me suis retrouvée avec une taille de 1,76 m et une poitrine imposante. Son attitude à elle a complètement changé. Elle est devenue agressive, elle faisait des réflexions sur mes fringues, mes copains… Mon père a fait celui qui ne s’apercevait de rien. Je ne l’ai pas supporté, je n’ai plus voulu aller chez lui le week-end. Et bien sûr, ç’a entraîné des engueulades monstres avec ma mère. Du coup, je me suis réfugiée dans mon monde. Je m’enfermais dans ma chambre, je ne voulais plus leur parler, et au lycée, ç’a été la chute libre… »

L’irruption de la « génitalité » (la sexualité) dans le corps et le psychisme des enfants provoque en effet une profonde modification chez les parents. Pour Philippe Gutton, comme pour Serge Hefez, François Marty et bien d’autres psychanalystes et psychiatres, cette notion est fondamentale. « Nul ne peut échapper à ce bouleversement des rapports, conscients et inconscients », insiste Serge Gutton, auteur de Moi, violent ? .

Toute l’ambivalence des attitudes adultes est là : dans le désir de conserver l’adolescent dans son statut d’enfant, tout en se plaçant inconsciemment dans une position de rivalité et de haine. Ce que Serge Hefez symbolise par l’histoire de Blanche-Neige, victime d’une belle-mère désireuse de faire disparaître la jeune fille afin de conserver son propre statut de séductrice.

Parce que ils font tout pour ne pas être compris

La période de l’adolescence est pour les jeunes celle de la création du moi, un moi autonome, différent de celui de leurs parents. Un moment de transformation si profond, si bouleversant que Philippe Gutton n’hésite pas à le comparer au processus de création artistique. L’apparition de cette nouvelle personne au sein de la famille ressemble ainsi à l’arrivée d’un étranger qui s’imposerait sans y être invité : « l’autre » surgit soudain.

Mais où est donc passé cet enfant que l’on a élevé et dont nous étions si proches ? Le voilà qui impose des conduites bizarres, s’essaie à de nouveaux comportements vestimentaires ou capillaires, se montre désagréable, se tient mal, fume comme un pompier, ricane à tout bout de champ, écoute sa musique à fond. Autant de provocations pour l’entourage adulte – les frères et sœurs perçoivent, eux, ces changements avec humour ou agacement, mais jamais comme une remise en question d’eux-mêmes.

Le langage devient lui aussi vecteur et expression de cette recherche. « Incapable de mettre des mots sur ce qu’il ressent, l’adolescent tente de temporiser, en tordant le sens de ceux qu’il employait jusque-là, explique Philippe Gutton. Alors que l’adulte tient à la signification littérale, lexicale des mots, qu’il veut plaquer sur le désordre qu’il entend. » Dès lors, le « malentendu » s’installe.
Maxime, 16 ans, en rigole : « J’adore parler à toute vitesse en verlan avec mes copains au téléphone, surtout devant mes parents. C’est trop cool, ça les “vénère” [énerve, ndlr]. » Juliette, 14 ans, ne supporte pas d’être obligée de parler « genre vieux » avec sa famille : « J’aime bien parler normal, comme nous. Mais mon père, quand je dis à ma mère : “Comment t’es trop bien habillée”, il me reprend : “Parle correctement !” Il crie, tout ça. Trop bête… »

Le paradoxe est là : les adolescents testent, tentent, cherchent, avancent par bonds et retours en arrière, se créent en se faisant opaques, mystérieux, par référence permanente à des territoires inconnus des adultes. Mais c’est au travers même de cette incompréhension voulue, de cette provocation qu’ils recherchent la preuve de leur existence en tant que moi. Car il s’agit d’obtenir une réponse, une réaction, une résistance, qui permette de vérifier que le changement est en cours.

Et de trouver les clés à l’incompréhension qu’eux-mêmes vivent à leur propre égard : pour eux, cette transformation est source d’interrogation, de sentiment de « familière étrangeté », pour plagier l’expression des surréalistes.

Parce que notre incompréhension les construit

Il ne s’agit plus pour les adultes de se placer dans une proximité trop grande, une éternelle « compréhension », source d’angoisse pour les ados. Ainsi Oriane, 15 ans, qui fait vêtements communs avec sa mère… celle-ci ayant imposé ce système pour de prétendues raisons d’économies. La jeune fille avoue rêver d’un « bout d’étagère à moi, avec que mes trucs à moi ». Il ne s’agit pas non plus de se figer dans une rigidité comportementale, sous prétexte que les adolescents ont besoin d’un « cadre » solide, mais au contraire de trouver des terrains de rencontre, d’échange.

Comment faire pour donner au jeune le soutien dont il a besoin, tout en lui offrant la possibilité de va-et-vient nécessaires à sa prise d’individualité (passages famille-hors famille), comment ne pas « le laisser dehors, ni le tenir enfermé » ? Comment lui offrir assez de souplesse pour que cette transformation majeure du « pubertaire » s’accomplisse ?

La réponse n’est jamais toute faite. Mais les spécialistes posent tous un préalable : les adultes doivent sortir de la fusion, ne pas se projeter sur leurs adolescents, trouver la bonne distance (ni trop, ni trop peu) et ne pas se sentir cause – c’est-à-dire coupable, car l’origine des deux mots est identique – de toutes ses difficultés. Celles-ci sont, pour une part, inévitables et nécessaires. Elles font partie de l’apprentissage. Les ados sont des êtres qui échappent aux adultes. C’est normal, et souhaitable.

Et leur changement s’opère d’autant plus harmonieusement que les adultes les entourant refusent d’entrer dans le jeu pernicieux de l’étiquetage… qui excite aussitôt le désir des jeunes de répondre par la « provoc ». Ce n’est pas de tout repos… mais cela en vaut la peine. Ne pas poser de questions intrusives, mais rester ouvert à la discussion sur un sujet d’actualité, par exemple, ou sur l’expression d’une révolte par rapport à l’autorité scolaire…

Pour Serge Hefez, « les adolescents attendent des adultes qu’ils parlent avec eux de tas de choses : de politique, de leurs propres souvenirs de jeunesse… A partir de ce moment, le jeune entre dans un bain de langage qui entoure la relation. Un ado qui parle de problèmes de société, d’actualité, qui cherche la discussion – même si elle passe par l’affrontement – est un ado qui va bien ». Parce que l’adolescence, c’est aussi cette magnifique période de la vie où tout arrive pour la première fois, celle du regard neuf sur le monde, celle de tous les possibles, celle de la pureté des sentiments (au sens où ils n’ont pas encore été usés par les années), des sensations fortes et aussi de la légèreté.

Les ados nous offrent une occasion de renouer avec cette part enfouie de nous-même, de remonter à notre propre source, sans retomber dans l’envie et la nostalgie de nos jeunes années. N’en ayons plus peur et ils en sortiront grandis…
(Christilla Pellé-Douël)

Elisabeth, 45 ans, mère de Shani, « Chez nous, ça passe beaucoup par la verbalisation »

« On a traversé des épisodes très classiques. Avec Shani, nous étions dans une opposition très nette. Je crois que les premiers signes sont apparus vers 12-13 ans. Il y a eu des velléités de maquillage, auxquelles j’ai mis le holà très vite, mais à 12 ans, elle a eu le droit d’aller à une fête jusqu’à minuit. Evidemment, je savais où et avec qui. Entre nous, il y a un contrat de confiance. Nous le respectons toutes les deux. Si je dis oui, je ne change pas d’avis. Si elle le rompt, elle sait que c’est fini.

L’autre pierre angulaire, c’est l’autonomie : je l’incite à se prendre en charge et à assumer les conséquences de ses actes. Je lui explique par exemple tous les dangers d’une consommation excessive d’alcool et ceux du cannabis. Et il n’y a pas, pour l’instant, de signes de transgression. Je n’interdis rien arbitrairement. J’explique toujours mes raisons, même si elles sont émotionnelles. Chez nous, ça passe beaucoup par la verbalisation. On s’engueule souvent. Mais pour moi, l’essentiel est de toujours accepter le dialogue, de laisser la porte ouverte. »

Shani, 17 ans, en terminale, « C’est nul, ce cliché sur l’apathie des ados ! »

« C’est vrai, il y a des moments durs dans l’adolescence. Au début, j’avais du mal à parler avec ma mère. Je criais pas mal. C’est quand même la période où on n’est pas très bien dans sa peau. On cherche, on essaie de trouver une personnalité à soi, on se découvre. Moi, je voulais plus de liberté sans être obligée de rendre des comptes. Aujourd’hui, ça va vraiment mieux. On communique bien, j’ai des rapports vraiment de confiance avec ma mère et je crois que c’est réciproque. J’adore discuter avec elle, de tout et de rien. Le contrat première embauche, le conflit israélo-palestinien, la politique… comme mes amis, je suis intéressée par de nombreux sujets, et j’ai des passions comme le théâtre ou la danse.

Il nous arrive souvent d’avoir des débats sur des sujets d’actualité. Ce que j’aime, c’est la diversité des opinions. C’est nul, ce cliché sur l’apathie et l’inculture des ados ! Ce qui est un peu difficile, c’est parfois d’avoir l’impression que, comme on est entiers, pas très nuancés, les adultes ne nous prennent pas au sérieux. »

par  Christilla Pellé Douel

source: Psychologies.com

Les enfants avant tout par « Un papa »

un enfant et papa toujours important - 2houses

Mon témoignage est un peu à contre courant des divorces énoncés sur votre site. Néanmoins, que les statistiques donnent une image meilleure du divorce ne peut que me réjouir. Tout comme la loi qui rend en grande partie obsolète le divorce par faute. Il y a déjà assez de colère dans un couple qui se sépare, et l’amour et la haine ne sont pas du domaine du raisonnable, alors les blessures de l’un de l’autre… A quoi bon rajouter une peine supplémentaire aux enfants ?

Nous avons une petite fille partie trois fois aux urgences, pour crise de spasmophilie. Mon ex-épouse a mis cela sur le compte des problèmes d’acariens, puis une autre fois sur le fait que je fume. Au final, l’allergologue a conseillé qu’elle ait rapidement une aide psychologique. Chose que je souhaitais depuis le début. Après avoir tenté bien des astuces données par mon psy, j’ai vu à quel point le déni de l’autre était d’une force redoutable. Cette psychothérapie de couple où j’espérais soit un rebondissement du couple, soit un divorce pas trop nul, s’est arrêtée sur une porte qui claque. L’ultime tentative pour une médiation fut un refus catégorique. Les moyens de la guerre donc, et d’une guerre qui n’en finit plus. Pour faire la guerre, il faut être au moins deux, et on ne peut pas décréter la paix tout seul.
Vous disiez dans cet article, que la mère est, après le divorce, tout à la fois la garante d’une autorité parentale, mais aussi celle par qui l’image du père existe encore au-delà du père. Je sais que cela arrive heureusement. Dans la recherche systématique de la casse de l’image du père, je sais que l’on me dit qu’un jour, trop en faire se retourne contre soi. Je ne voudrais pas que mes enfants et surtout la plus petite, soient tristes à nouveau. Tout cela est bien vain.
Il m’est assez difficile de comprendre toutes les motivations qui font que certains pères laissent leurs enfants. Baissent-ils les bras devant la loi ? Dans l’adversité ? Dans la lâcheté ?
La fin de mon témoignage, c’est un vœu à l’adresse des hommes et des femmes, pour que nos orgueils, nos blessures, ne soient jamais plus importants que le devenir de nos enfants.

Un papa.

Source: Psychologies.com

Il ne veut plus voir son père ou sa mère

enfant refuse de voir un de ses parents - 2houses

Lorsqu’un enfant refuse de voir l’un de ses parents, il convient de s’interroger sur ses motivations réelles et de tenter de rétablir leurs liens, car il en a besoin pour construire son identité, conseille le professeur de psychologie Gérard Poussin.

Comment réagir lorsque l’enfant d’un couple séparé refuse de voir son autre parent, celui qui ne l’héberge pas le plus souvent ? La réponse est délicate, car elle met en cause notre propre vécu de la séparation. Demandez-vous, pour commencer, si l’enfant n’exprime pas ainsi son soutien au parent resté seul, surtout s’il le voit souffrir tandis que l’autre a refait sa vie ? Nous-même, ne le vivons-nous pas comme une revanche ? « La manipulation parentale n’est pas toujours consciente, remarque Gérard Poussin, psychologue clinicien et professeur de psychologie, mais elle est à bannir pour l’équilibre de l’enfant, qui porte en lui son père et sa mère, et risquerait de se sentir scindé en deux s’il n’est pas autorisé à aimer l’autre parent. »

Un autre problème se pose à l’adolescence, lié au désir d’autonomie et au rejet de l’autorité. Si un parent se montre trop rigide ou trop intrusif, l’enfant peut être tenté d’habiter chez le plus laxiste, quitte à noircir le tableau : « Maman est invivable », « Papa se désintéresse de moi »… « L’idéal serait, conseille Gérard Poussin, que les parents discutent pour cerner les motivations réelles de l’adolescent (Se sent-il rejeté par son beau-parent ? A-t-il simplement envie de sortir tous les samedis soir ?) et réfléchissent ensemble au moyen de maintenir le lien. » Si les parents ont du mal à communiquer, une médiation familiale peutêtre profi table. Enfin, ne négligez pas d’éventuelles situations de maltraitance. Interrogez-le à ce sujet, recueillez l’avis d’un tiers pour vérifi er qu’il ne fabule pas et mettez-le en sécurité au besoin. Dans tous les cas, il importe de repérer les signes précurseurs (désinvestissement scolaire, violences verbales ) avant que la relation se dégrade. Lorsqu’un enfant refuse de voir son parent, il est souvent trop tard.

Par Anne Lanchon via Psychologies.com

Enfants du divorce : quelles influences sur leur vie ?

enfants du divorce

L’étude sur les enfants du divorce menée par l’ Union des Familles en Europe a été rendue publique le 2 février 2011. C’est la première fois qu’une grande enquête est menée auprès de personnes ayant connu le divorce de leurs parents au cours de leur enfance.

Comment ces enfants ont-ils vécu le divorce de leurs parents ?

Même lorsque le divorce a été prononcé par consentement mutuel, l’annonce de la séparation a été un moment difficile à passer pour la plupart des répondants. Ils auraient aimé qu’on leur parle et qu’on leur explique pourquoi les parents en sont arrivés là. Souvent, les parents étaient trop concentrés sur leur propre malheur et sur la question de leur échec pour prendre le temps d’écouter la souffrance des enfants. Comme l’a expliqué le pédiatre Pascal Pillet dans un rapport du Défenseur des Enfants, « L’enfant devient spectateur de la séparation, il est oublié, secondaire par rapport à ce qui se joue entre les parents et peut être maltraité par omission ».

Selon les résultats de l’enquête, 38% des adultes interrogés pensent que la séparation de leurs parents aurait pu être évitée. Enfants, ils ont vécu cette situation comme un gâchis et pensent qu’une plus grande communication dans le couple aurait sauvé la cellule familiale.

Concernant l’arrivée dans la famille de beaux-parents, les situations sont très diverses. 46% des personnes interrogées n’ont pas acceptées un beau-père et 58% ont refusées l’arrivée d’une belle-mère. D’ailleurs, 34% des mères restent seules après le divorce afin de protéger leurs enfants ou par peur d’être à nouveau confrontées à une séparation.

La présence des grands-parents est un élément très important au moment du divorce. Ils sont un élément stable de la famille et peuvent jouer le rôle de courroie de transmission entre les enfants et les parents qui parfois se déchirent. Cependant, presque 35% des grands-parents auraient contribué à enliser la situation.

Une situation dramatique a touché presque la moitié des personnes interrogées lors du divorce de leurs parents : elles ont du faire un choix affectif entre les deux parents. 40% des enfants n’ont presque par gardé de lien avec le parent qui n’avait pas la garde. Ce sont aussi 71% des enquêtés qui ont souffert du fait que leurs parents se discréditent entre eux.

Les conséquences du divorce sur la vie des enfants

La souffrance que les enfants ont ressentie lors du divorce de leurs parents a des effets sur le long terme, notamment au niveau des études et de la vie professionnelle. Des études menées par l’Insee en 1992 et 1997 montrent que, pour un même niveau social, les enfants de divorcés réussissent moins bien au bac que les enfants dont les parents sont ensembles. Les personnes ayant répondu à l’enquête de l’ Union des Familles en Europe expliquent leur échec scolaire par un manque de moyen financier pour poursuivre des études longues mais aussi un contexte familial trop perturbé pour se concentrer sur leurs devoirs ainsi que des problèmes d’orientation.

Les personnes interrogées affirment également que le divorce de leurs parents a eu une influence sur leur personnalité.  Beaucoup d’entre eux souffrent d’un déficit de confiance en soi. Dans un rapport du Défenseur des Enfants publié en 2008, la psychologue Catherine Mathelin-Vanier explique que « Dans un conflit très violent, une véritable guerre, une image cataclysmique de lui-même est donné à l’enfant. Il pense qu’il est la moitié d’un salaud puisque son autre parent est ce salaud dont on lui parle sans cesse ».

Adultes, certaines valeurs leur semblent indispensables au quotidien et notamment en matière de relation amoureuse. La fidélité, la communication mais aussi le partage de valeurs communes dans le couple sont pour eux le moyen de ne pas imiter l’échec de leurs parents. Plus étonnant, la foi religieuse est également un élément déterminant dans le choix d’un partenaire. Mais même si ces adultes ont beaucoup souffert de la séparation de leurs parents, ils croient toujours au grand amour et pensent que la princesse ou le prince charmant existe !
Claire Frayssinet via Vivolta.com

Adolescents et divorce, attention fragiles.

adolescents et divorce - 2houses

Sous leurs allures fières et rebelles, les ados ou préados cachent une grande vulnérabilité, qu’un divorce ne vient pas arranger.

Selon une étude récente, 2 adolescents sur 5 ayant eu à vivre un divorce, souffriraient d’un état dépressif.
En général, les conséquences du divorce dépendent notamment de l’âge et de la personnalité de l’ado, mais surtout de la qualité de la relation parents enfants.
L’adolescent considéré à tort comme « le grand », cache derrière sa carapace une grande fragilité, qui peut être bouleversée par la survenue du divorce.

Quels sont les signes d’un éventuel état dépressif ?

Ils sont de différentes natures, en premier lieu, surveiller l’humeur notamment un état de tristesse plus ou moins latente , de lassitude et de désintérêt général, accompagnée d’irritabilité, de troubles de concentration. Il faut être vigilant aussi concernant les insomnies prolongées et les troubles de l’alimentation , pouvant s’aggraver vers un état anorexique.

Bien sûr, au niveau du comportement, des vols, fugues, agressions, ou absences répétées au lycée sont des signaux d’alerte . Au contraire, il peut y avoir une tendance au repli sur soi et à l’isolement qu’il faut prendre très au sérieux, si elle s’installe.

Cette désocialisation, accompagnée de comportements régressifs comme le besoin de jouer à des jeux immatures, de se mettre à fréquenter des plus jeunes que soi, le refus de grandir, le besoin de rester collés à sa mère tout en passant sa vie au crible, peut déboucher sur une véritable crise qu’il faudra soigner.

L’hyper maturité apparente d’un ado peut être aussi un signe :

Il s’agit d’un autre type de réaction, dite paradoxale, en effet certains ados vont pour éviter leur propre souffrance, développer une attitude surprotectrice face à leur mère, en inversant ainsi les rôles. L’ado qui materne, protège et console sa mère, prend sur lui et ressentira ces manques violemment plus tard, entraînant d’incessants conflits ou reproches.

La désidéalisation des parents alliée à une attitude cynique face à l’amour sont des tentatives de fuite face à la réalité, souvent difficile d’un divorce :

Une attitude désabusée prolongée face à l’amour et au mariage, peut être une manière d’effacer la déception liée à la séparation des parents. L’adolescent peut adopter par réaction, un regard qui se veut lucide et mature sur la situation, mais en conclure que lui, ne se mariera jamais, ou que le véritable amour entre un homme et une femme n’existe pas.
Cette pseudo distanciation, qui se veut mature, cache en fait une grande détresse, qui peut envahir sa vision du monde, et lui faire voir  » tout en noir « .

Comment protéger le jeune adulte ? 

Qu’on se rassure, dans bien des cas, le divorce, ne peut laisser qu’une trace de blessure personnelle et de mauvais souvenirs. Mais il faut rester vigilant aux perturbations graves pouvant entraîner des séquelles ultérieures.

Dans tous les cas : il ne faut pas nier ou sous-estimer que l’ado est autant attaché au lien entre ses parents qu’à ses parents eux-mêmes, et que le divorce entraîne, pour lui aussi, un processus de deuil, long et souvent douloureux de la relation parentale . Bien définir les limites entre parents et ados et rester proches, ouverts au dialogue et surtout, rester à sa place de parents !

par Marie Delambre

Divorce : les enfants jugent leurs parents

divorce vu par les enfants - 2houses

Ils ont entre 8 et 37 ans, des parents divorcés, et de très mauvais souvenirs. Histoires d’erreurs qui font mal..

Léa, Antoine, Claire… Ils sont encore petits ou déjà adultes, et leurs parents ont divorcé il y a deux, dix ou trente ans. Nous leur avons demandé de nous raconter. L’avant-divorce, les mots qui font mal et ceux qui n’ont pas été dits, les erreurs, les maladresses, les attitudes qui blessent…

Nous leur avons proposé de laisser le champ libre aux reproches. Ils ont d’abord eu du mal à se livrer. Par peur de voir resurgir des souvenirs qu’ils ont voulu oublier. Parfois, souvent, c’est la colère qui les a submergés. « Je leur en veux de ne m’avoir rien expliqué » ; « Je ne leur fais plus confiance »…

Le divorce est toujours une épreuve, pour les parents comme pour les enfants, mais certaines règles simples peuvent empêcher d’en faire un traumatisme. Banalisé dans les chiffres (40 % des mariages se soldent par un divorce d’après les chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).), les parents doivent savoir qu’il n’est pas prêt de l’être dans l’esprit des enfants.

Marianne, 27 ans : « Ils ont oublié que nous avions besoin de chacun d’eux »
« Aînée de trois filles, j’avais 12 ans quand mes parents ont divorcé par consentement mutuel. Ma mère a toujours dit à mon père qu’il pouvait venir nous voir quand il le voulait. Sauf qu’il est parfois passé devant la maison, mais ne s’est jamais arrêté. Pour les enfants que nous étions, c’était terriblement douloureux ; nous sentions qu’il ne s’intéressait pas à nous.
Dans leur tristesse, mes parents ont oublié que leurs enfants n’y étaient pour rien et qu’ils avaient besoin de la présence de chacun d’eux. J’aurais aimé qu’ils nous expliquent ce que notre avenir allait être après leur divorce, la relation qu’ils prévoyaient de vivre – ou pas – avec nous. En tant qu’aînée, il me fallait répondre aux questions de mes sœurs inquiètes et rester solide face à elles. Les adultes ont tendance
à s’inquiéter davantage pour les plus petits, en pensant que les “grands” assumeront mieux… Ce n’est pas si vrai… »

Juliette, 28 ans : « Le soir, je priais pour qu’ils ne se tuent pas »
« Mes parents ont divorcé quand j’avais 8 ans. Le soulagement, après deux ans de disputes terribles. Le soir, je priais pour qu’ils ne se tuent pas. Même si je n’ai jamais vu mes parents se battre physiquement, pour l’enfant que j’étais, deux personnes qui s’insultaient autant finiraient forcément par s’entretuer.
Alors je priais, et parfois, pensant que la disparition de l’un d’eux était inéluctable, je tentais d’imposer mon choix : “Si l’un doit mourir, je préférerais que ce soit papa.” Le lendemain, je citais maman, selon l’humeur du jour. Cela explique sans doute qu’après leur séparation j’ai tant culpabilisé.
Aucun n’était mort, mais le départ définitif de mon père revenait au même. C’était de ma faute… Je ne reproche pas à mes parents d’avoir divorcé. C’était la seule chose à faire. Mais je leur en veux de m’avoir laissé tomber pendant ces deux années. J’ai tout fait pour disparaître à leurs yeux et ils ne m’ont pas cherchée. Je leur en veux aussi de ne jamais m’avoir reparlé de cette période.
Si ma mère m’avait expliqué pourquoi cette haine et ce divorce, cela m’aurait épargné ces années à culpabiliser et à penser que j’avais “tué” mon père. »

Clotilde, 37 ans : « J’avais un sentiment de honte vis-à-vis des autres enfants »
« Mes parents ont divorcé quand j’avais 2 ans et se sont fait une guerre sans merci pendant vingt ans, à coup de procès. Je garde un souvenir d’incompréhension totale, d’abandon. De honte, aussi, vis-à-vis des autres enfants. Je n’en parlais pas, je ne pensais qu’à m’effacer. J’en veux à mes parents de ne m’avoir jamais rien expliqué et d’avoir utilisé leurs enfants comme monnaie d’échange. Ils ont tenté de diviser la fratrie, ils se sont insultés à travers nous…
Ma mère me laisse quand même une image positive : celle d’une femme qui s’est beaucoup battue pour garder ses enfants auprès d’elle. En grandissant, j’ai appris à me construire sur mes failles… Le seul point positif, c’est que j’ai su en tirer un puissant désir d’équilibre dans ma propre vie affective et familiale : je vis depuis quinze ans avec le même homme, nous avons des enfants, mais nous ne sommes pas mariés. »

Léa, 19 ans : « Mon père ne pense plus qu’à son confort » 
« Mes parents sont divorcés depuis bientôt quatre ans. Mon père est parti pour une autre femme. Le plus douloureux, c’est de le voir s’en prendre à ma mère pour de l’argent ; c’est de le voir ne penser qu’à lui, qu’à son confort de vie et pas à ses enfants ; c’est de le voir embrasser une autre femme que celle avec laquelle il a passé vingt ans ; c’est de le voir ne plus me regarder avec amour…
A l’inverse, si ma mère a fait une erreur, c’est peut-être d’avoir trop pensé à ses enfants et pas assez à elle. S’il y a du bon dans ce divorce, c’est notre rapprochement et la nouvelle complicité qui nous unit, elle et moi, puis le soutien que j’ai pu trouver auprès de la famille maternelle et des amis… »

Maxime, 12 ans : « Je n’arrivais pas à imaginer ce que ça allait devenir » 
« Avant, j’entendais des copains dire : “Le divorce, c’est pas si mal, tu as deux fois plus de cadeaux, deux maisons…” Mais quand ça m’est arrivé, il y a un an et demi, je me suis dit qu’ils ne devaient pas beaucoup aimer leurs parents pour dire des choses pareilles ! Moi, j’ai eu très mal !
Parce que j’étais habitué à vivre avec eux et que je n’arrivais pas à imaginer ce que ça allait devenir. Ça me faisait peur. Sur le coup, mes parents ne pouvaient pas m’expliquer, c’était trop compliqué. Ce qui est difficile aussi, c’est entre l’annonce de la séparation et le déménagement : on les voit vivre ensemble, mais on sait qu’ils sont divorcés.
Heureusement, ça n’a pas duré trop longtemps. Après, mes parents m’ont expliqué que j’allais vivre chez chacun une semaine sur deux, j’étais rassuré. Puis avec mon petit frère, on a vu qu’on n’était pas les seuls dans cette situation… On s’est bien habitués.
Si des enfants lisent cet article, je voudrais leur dire que ça fait mal au début, mais qu’il faut juste un peu de temps pour s’adapter et pour arriver à voir ce qu’il y a de bon. Moi, je suis très content de ma nouvelle vie. Nos parents s’occupent bien de nous, même séparément. »

Léna, 8 ans : « Je suis contente qu’ils se parlent bien » 
« Mes parents ont divorcé quand j’avais 1 an. Avant, je demandais tous les jours : « C’est quand que vous vous remarierez ? », mais maintenant, je comprends que c’est pas vraiment possible. Puis ils ont trouvé quelqu’un d’autre, et ça tient bien.
Le problème avec les parents quand ils divorcent, c’est qu’ils veulent absolument trouver quelqu’un d’autre. Alors, quelquefois, ils consacrent plus de temps à leur vie amoureuse qu’à leurs enfants. Si j’avais un conseil à leur donner, c’est de continuer à être autant qu’avant avec leurs enfants. Et de leur laisser du temps pour s’entendre avec la nouvelle personne.
Eux, ils sont amoureux, ça leur paraît facile, mais nous, il faut qu’on s’habitue… Mais sinon, je suis contente que mes parents se parlent bien, même si je sais qu’ils s’entendent pas parfaitement, c’est important pour moi : comme ça, je peux passer des moments avec eux deux. »

Pierre-Antoine, 21 ans : « Ils ont cru faire notre bien en nous prenant pour des cons » 
« Mes parents ont divorcé il y a trois ans, à la surprise générale ! Ils se disputaient très peu, même si, avec du recul, je me rends compte qu’ils partageaient peu de chose… Quelques jours après mes 18 ans, ils nous ont réunis ma sœur et moi, et ma mère nous a annoncé la nouvelle : “Nous venons de divorcer, votre père va déménager. Vous pourrez bien sûr aller chez lui quand vous le souhaiterez.”
L’horreur. Je croyais que c’était une blague ou un cauchemar. Ma sœur a demandé des explications et ils ont répondu, calmement, que cela faisait plus de cinq ans qu’ils y pensaient, mais qu’ils attendaient qu’on soit “grands”. En gros, c’était mon cadeau pour mes 18 ans…
Ils ont cru nous “protéger” : tu parles ! J’aurais préféré qu’ils aient passé des années à s’engueuler avant. Là, j’avais l’impression d’être pris en traître. Ç’a été ça, leur plus grosse erreur : de croire faire notre bien en nous prenant pour des cons. Je ne leur fais plus confiance, je les vois très peu ; en tout cas, je refuse de les voir ensemble, comme ils l’ont plusieurs fois proposé, pour Noël et pour mon anniversaire : ça serait comme collaborer à leur jeu pitoyable de la famille. »

par Anne-Laure Gannac

Les souffrances des enfants du divorce

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Selon une étude de l’Union des familles en Europe, 48 % d’entre eux affirment que la séparation a perturbé leur vie amoureuse.

 A l’heure de la banalisation du divorce, la souffrance des enfants a-t-elle été oubliée ? Alors que 2,9 millions de mineurs vivent avec un seul parent et que près d’un mariage sur deux se termine par une rupture, il s’agit de «réussir son divorce» et de «préserver le couple parental».

Un credo illusoire, selon l’Union des familles en Europe.«Comment vit-on vraiment le divorce de ses parents ?», s’est interrogée l’association, qui prône la défense des intérêts des familles et souhaite contrebalancer les thèses actuelles sur le «divorce heureux».

Dans une enquête, elle a posé la question à 1137 personnes, âgées de 18 ans à plus de 56 ans, «victimes» d’une rupture parentale.

Pour l’écrasante majorité (88 %), cette séparation a eu des effets à long terme sur leur personnalité. Certains disent avoir peur d’être abandonné, manquer de confiance, souffrir de dépression. «J’ai un sentiment de culpabilité étouffant», se plaint un sondé. «J’ai peur que tout s’écroule du jour au lendemain», ajoute un autre. «Je ne fais pas confiance aux hommes», constate une troisième. Quelques éclaircies nuancent néanmoins ce tableau. «Je sais m’adapter à toutes les situations», «cela m’a permis de mûrir plus vite», avancent les plus optimistes.

«Le divorce a rendu une poignée d’entre eux plus coriaces. Mais c’est presque devenu un tabou de dire que les enfants souffrent énormément du divorce de leurs parents, s’insurge Dominique Marcilhacy, porte-parole de l’association, aujourd’hui, tout le monde défend la même thèse : si les parents vont bien, les enfants vont bien. Tenir un autre discours serait trop culpabilisant. Avec plus de 55 % de divorces prononcés par consentement mutuel, on entretient le mythe du divorce heureux.

Mais cette procédure ne règle en rien les conflits des parents.» Comme le soulignait le sociologue Paul Archambault dans une enquête pour l’Ined publiée en 2002, le séisme du divorce joue aussi un rôle dans la réussite scolaire des enfants. «La durée des études est réduite en cas de dissociation parentale» , relevait le chercheur. Ce sondage tend à le confirmer. 56 % des personnes interrogées évoquent des études écourtées, des conditions matérielles peu propices à la course aux diplômes ou encore des difficultés de concentration. Pour 41 % d’entre eux, l’onde de choc se répercute jusque dans leur vie professionnelle. Les plus pressés de s’extraire de la vie familiale ont pris le premier travail venu. Les plus affectés disent qu’ils traînent encore leur manque de confiance au bureau. Quelques-uns ont fait le choix d’un métier de «réparation», comme la médiation, pour panser leurs propres blessures.

 

«Certains s’en sortent très bien»

Enfin, 48 % des personnes interrogées projettent l’ombre de la séparation jusque dans leur propre vie sentimentale. «Beaucoup rêvent d’une union solide et, paradoxalement, peinent à s’engager» , selon le pédopsychiatre Stéphane Clerget. Si la détresse des enfants de divorcés ne fait plus les gros titres, elle se confesse plus en plus souvent dans les cabinets de pédopsychiatres. «Le nombre de consultations autour de la question du divorce a explosé depuis une quinzaine d’années, souligne Stéphane Clerget. Désormais, les rendez-vous ont même lieu en amont de la séparation.» Les enfants vont-ils mieux pour autant ? «Certains s’en sortent très bien. Pour cela, il faut avant tout qu’ils gardent le lien avec leurs deux parents et que des derniers arrêtent de les impliquer dans leurs disputes» , résume Stéphane Clerget. Une ligne de conduite apparemment difficile à tenir. 40 % des sondés indiquent ne pas avoir maintenu de lien régulier avec le parent qui n’avait pas la garde, généralement le père.

Quant aux querelles, elles ont la vie dure. 61 % des ex-conjoints continueraient à ferrailler sur la question sensible de la pension alimentaire. Dans cette ambiance, près de la moitié des enfants de divorcés avouent qu’ils ont dû faire un choix affectif entre leurs deux parents. Plus des deux tiers ont entendu leur père ou mère refaire régulièrement le procès de l’absent. Un souvenir cuisant. «Ne pas dénigrer l’autre parent et tenir l’enfant à l’écart des disputes» : c’est la leçon qu’ils retiennent tous de cette expérience malheureuse.

 

 
source: article de lefigaro.fr par Agnès Leclair
article original: http://www.uniondesfamilles.org/enquete-enfants-du-divorce.htm

Divorce: le 7 pièges à éviter

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Fort de plus de 40 ans d’expérience en matière de droit de la famille, Henry Gornbein a concilié les 7 déclarations à ne jamais susurrer à l’oreille de votre avocat si vous désirez un divorce réussi.

1. Je m’en fiche de ce que cela me coûte. Je vous donnerai n’importe quoi pourvu que je ne donne rien à mon mari/ma femme. « On regrette souvent ce que l’on dit sous le coup de la passion et de la colère. C’est particulièrement parlant lorsque l’on reçoit la facture finale (…) Il vaut mieux que vous dépensiez l’argent que nous avez gagné pour votre famille, pour l’éducation de vos enfants, ou pour les vacances. Les divorces sont déjà assez chers, économiquement et émotionnellement, sans que vous ayez besoin d’ajouter la quête de vengeance dans cette équation ».

2. J’aimerais que mes amis viennent avec moi durant l’entretien avec mon avocat. « A moins que la tierce partie soit associée à votre cas, cela coupe la relation privilégiée entre l’avocat et son client. Si un ami ou un amant est présent, et que l’affaire se complique (…) les secrets peuvent s’échapper et être révélés lors d’une déposition ou devant la Cour ».

3. Mon ami ou mon voisin m’a conseillé de faire ça… « Il n’y a rien de pire que des amis ou voisins qui vous conseillent de faire telle ou telle chose. Chaque divorce est différent. (..) En plus, vos amis ne vous racontent en général qu’une partie de leur histoire, et vous vous retrouvez alors désinformés. Pensez à cela. Il y a cinq variables dans un divorce. Tout d’abord, votre personnalité et les raisons pour lesquelles vous souhaitez ou non divorcer. Ensuite, votre conjoint et ses désirs. En trois, votre avocat, ses motivations et son expérience. En quatre, l’avocat de votre époux/épouse. Et en cinq, le juge. Changez l’une de ces variables et vous obtiendrez un résultat différent. »

4. J’ai hâte d’en finir avec tout ça. « Dire cela crée immédiatement un désavantage. Si vous laissez savoir à l’autre que vous être désespéré, et que son avocat le sait aussi, alors le divorce risque de vous coûter bien plus et vous allez le regretter dans le futur. (…) Ne vous pressez pas, un divorce est l’un des moments les plus critiques de votre vie. »

5. On m’a promis que je verrai plus les enfants et que je paierai moins. Je veux juste signer les papiers. « Faites attention, quelqu’un qui veut vous faire signer rapidement les papiers cache souvent quelque chose. Il est important que vous vous assuriez que votre avocat a bien compris votre cas, et qu’il va vous protéger et vous défendre si nécessaire ».

6. Montrer trop votre parti pris. « J’ai des clients qui viennent me voir et commencent à utiliser des termes calomnieux d’ordre racial, religieux ou ethnique. Je pense que c’est mauvais. Cela démontre une facette très peu attirante du client ».

7. Ne jamais dire jamais. « Ne dites jamais que votre conjoint peut tout avoir. Ne dites jamais qu’il ne va rien avoir. Ne dites jamais que vous allez laisser vos enfants. Chaque affaire connaît ses hauts et ses bas, mais dire « jamais » est la pire chose que vous pouvez faire. Bien sûr, il y a des exceptions à toutes les règles, surtout dans un divorce. Gardez l’esprit ouvert. Rappelez-vous que votre avocat est là pour vous conseiller et vous aider à regarder devant vous et à reconstruire votre vie ».

 

 

source: Aufeminin.com