L’étude sur les enfants du divorce menée par l’ Union des Familles en Europe a été rendue publique le 2 février 2011. C’est la première fois qu’une grande enquête est menée auprès de personnes ayant connu le divorce de leurs parents au cours de leur enfance.
Comment ces enfants ont-ils vécu le divorce de leurs parents ?
Même lorsque le divorce a été prononcé par consentement mutuel, l’annonce de la séparation a été un moment difficile à passer pour la plupart des répondants. Ils auraient aimé qu’on leur parle et qu’on leur explique pourquoi les parents en sont arrivés là. Souvent, les parents étaient trop concentrés sur leur propre malheur et sur la question de leur échec pour prendre le temps d’écouter la souffrance des enfants. Comme l’a expliqué le pédiatre Pascal Pillet dans un rapport du Défenseur des Enfants, « L’enfant devient spectateur de la séparation, il est oublié, secondaire par rapport à ce qui se joue entre les parents et peut être maltraité par omission ».
Selon les résultats de l’enquête, 38% des adultes interrogés pensent que la séparation de leurs parents aurait pu être évitée. Enfants, ils ont vécu cette situation comme un gâchis et pensent qu’une plus grande communication dans le couple aurait sauvé la cellule familiale.
Les conséquences du divorce sur la vie des enfants
La souffrance que les enfants ont ressentie lors du divorce de leurs parents a des effets sur le long terme, notamment au niveau des études et de la vie professionnelle. Des études menées par l’Insee en 1992 et 1997 montrent que, pour un même niveau social, les enfants de divorcés réussissent moins bien au bac que les enfants dont les parents sont ensembles. Les personnes ayant répondu à l’enquête de l’ Union des Familles en Europe expliquent leur échec scolaire par un manque de moyen financier pour poursuivre des études longues mais aussi un contexte familial trop perturbé pour se concentrer sur leurs devoirs ainsi que des problèmes d’orientation.
Les personnes interrogées affirment également que le divorce de leurs parents a eu une influence sur leur personnalité. Beaucoup d’entre eux souffrent d’un déficit de confiance en soi. Dans un rapport du Défenseur des Enfants publié en 2008, la psychologue Catherine Mathelin-Vanier explique que « Dans un conflit très violent, une véritable guerre, une image cataclysmique de lui-même est donné à l’enfant. Il pense qu’il est la moitié d’un salaud puisque son autre parent est ce salaud dont on lui parle sans cesse ».
Claire Frayssinet via Vivolta.com