La garde alternée est à manier avec beaucoup de prudence. Le rôle de l’avocat est d’amener les parents à réfléchir aux implications concrètes de leur choix : distance école-lieux de vie, aspect matériel… On se rend souvent rapidement compte que le projet n’a pas suffisamment été réfléchi.
Nos interrogations pratiques remettent parfois en question le choix initial de parents qui n’arrivent pas à se projeter de manière concrète. En ce sens, nos questions les aident et peuvent leur éviter de se lancer dans une solution non viable sur le long terme ou toxique pour les enfants. On n’est pas là pour décider à leur place, mais pour les aider dans leur choix…
Un de nos juges aux affaires familiales propose à certains couples indécis une « garde alternée à l’essai ». Le juge renvoie l’affaire à six mois pour observer comment la garde alternée se met en place (ou ne se met pas). L’avantage de cette solution est que les parents reviennent en sachant généralement très clairement ce qu’ils veulent : « Ça a été l’horreur, nous avons très vite arrêté, le petit ne se sentait pas bien du tout… » ou au contraire, « Ce n’était pas la solution qu’on privilégiait, mais finalement on s’est organisé et ça fonctionne plutôt bien… »
La garde alternée ce n’est pas un concept, c’est du concret qu’il faut soumettre à l’épreuve du réel !