Voir ses parents divorcer est toujours douloureux pour l’enfant. Mais avec quelques principes et beaucoup d’attentions, c’est un moment dont il peut sortir grandi.
Il arrive que les chansons sachent, bien mieux que les spécialistes, dire la détresse des enfants. Dans Double Enfance, Julien Clerc raconte l’histoire d’un petit garçon écartelé après le divorce de ses parents entre deux vies, elles aussi irréconciliables. Et conclut par cette phrase terrible : « Avant les autres j’aurais su que le seul sentiment qui dure c’est le chagrin d’une rupture ou je n’aurais jamais rompu. »
Un tel malheur est-il inévitable ? Non. Le divorce de ses parents est toujours pour un enfant une épreuve. Et cette épreuve est toujours, dans un premier temps, douloureuse. Mais elle peut très bien ne pas être destructrice. Et elle peut même devenir pour lui, si le divorce se passe (à peu près) bien et s’il est lui-même soutenu et accompagné, constructive.
Elle lui donne en effet l’occasion, d’une part, de mesurer la place qu’il occupe pour ses parents : être, lors de leur séparation, au centre de leurs préoccupations, l’assure à tout jamais qu’il compte. Et, d’autre part, de comprendre que, si les histoires d’amour ne sont pas éternelles, leur fin n’est pas pour autant une irrémédiable catastrophe, et que l’on peut, la tourmente passée, repartir vers la vie. Faut-il, pour qu’ils parviennent à ce résultat, que les parent soient Superman et Superwoman ? En aucun cas. Il faut seulement qu’ils essaient, malgré leur souffrance, de réfléchir – ensemble ou séparément – à quelques principes.