Lorsque l’on refait sa vie, on est conduit à présenter un jour son nouvel amour à ses enfants. Un rite de passage très délicat… Vade-mecum pour une première rencontre sans fausse note.
Un examen de passage
La peur de voir son nouveau conjoint rejeté par ses enfants est aujourd’hui chevillée au corps de chaque personne qui s’apprête à faire l’expérience de la recomposition familiale. Ont-ils digéré la séparation ? Vont-ils accepter cet homme ou cette femme ? Sont-ils prêts à cohabiter ? « Il y a chez les parents une attente de validation par leurs enfants de leurs choix amoureux, constate la psychologue Maryse Vaillant (1).
C’est un phénomène massif, qui traduit notre grande difficulté à être adulte. Quand on est père ou mère, il est important d’être à la fois libre et responsable de ses engagements. Mais ce qui se passe souvent, c’est que l’on y renonce pour se placer sous la tutelle de ses enfants ! »« Ce phénomène est, selon moi, une caractéristique de notre époque, et découle directement du non-respect de l’ordre des générations, ajoute la psychanalyste Sylviane Giampino (2). En faisant de leurs enfants leurs référents, les parents les placent en situation d’autorité sur eux. Un renversement très angoissant pour l’enfant : d’abord, parce qu’il ne peut pas savoir ce qui est bon pour son père ou sa mère ; ensuite, parce que lorsque sa parole a des effets dans la réalité, cela renforce son illusion de toute-puissance et nourrit son angoisse et sa culpabilité. »