Le jour J approche et la tension monte. Vertige devant le programme qu’il vous reste à réviser, angoisse de la feuille blanche, panique à l’idée d’affronter à l’oral un examinateur particulièrement pointilleux à votre égard, sentiment angoissant de jouer en un examen toute votre vie… Chômage et exclusion aidant, la pression sociale et familiale s’est amplifiée. Si bien que nombre d’entre vous s’imaginent déjà pointer à l’ANPE en cas d’échec !
L’enjeu est devenu tel que la réussite scolaire se paye, pour certains, au prix fort. Ce que montre le psychanalyste Alain Braconnier, dans son livre Classes préparatoires. Des étudiants pas comme les autres (Bayard Editions/Fondation de France, 1998.) Il y décrit des jeunes « accros » à leurs études, coupés de leurs désirs, vivant dans une grande solitude affective…Heureusement, des outils existent pour vous aider à préparer et aborder un examen dans les meilleures conditions. PNL, sophrologie, thérapie comportementale et cognitive, analyse transactionnelle, relaxation et visualisation : certaines nécessitent l’accompagnement d’un thérapeute ; d’autres peuvent être utilisées seules, après un stage ou avec l’aide d’un livre.
Les révisions
Retrouvez le calme
Vous vous imaginez sans doute qu’en passant le bac ou votre concours d’entrée à Sciences-po, vous jouez votre avenir professionnel. En plaçant ainsi la barre très haut, vous augmentez votre anxiété. Pour la contrer, « ajustez l’intensité de l’émotion à la réalité que vous allez affronter », conseille Eric Albert, psychothérapeute, dans Le Bac sans stress (Bayard Editions, 1998). Vous pouvez, par exemple, imaginer toutes les solutions possibles en cas d’échec, ou penser aux personnes de votre entourage qui ont réussi une belle carrière sans être diplômées…
Il s’agit de prendre du recul par rapport à vous-même, pour passer à une représentation moins angoissante de la réalité : « Si je n’ai pas mon examen, c’est ennuyeux, mais pas dramatique pour mon avenir. » Complétez ce travail par une pratique régulière de la relaxation. Son but : vous permettre de contrôler les conséquences du stress sur votre corps (tremblements, palpitations, sueurs, etc.) et votre esprit (obsessions, angoisses, etc.). Différentes méthodes existent, que vous pouvez pratiquer seul à l’aide de livres et de cassettes, ou en groupe (club de sport, yoga).
Ces exercices ne parviennent pas à calmer vos nerfs ?
Quelques séances de thérapie comportementale et cognitive peuvent vous aider, grâce à la technique de « désensibilisation à la situation phobique ». « On analyse le problème et on repère ce qui déclenche l’anxiété, explique Frédérique Petit, psychologue comportementaliste. Je propose d’abord une relaxation. Puis, je fais visualiser à la personne la situation anxiogène, en lui demandant comment elle se sent un mois avant l’examen, trois semaines, deux semaines avant…
L’exercice est suivi de la visualisation d’une scène de détente. Au cours d’une même séance, on fait alterner les deux. L’objectif est de casser l’association examen/anxiété, pour la remplacer par un couple examen/détente. »
Mobilisez toutes vos ressources
« J’aide les personnes à rechercher et à modéliser leurs stratégies gagnantes dans des domaines autres que les études, explique Marie-Cristine Groh, psychothérapeute, animatrice d’un stage « PNL et préparation aux examens » au Dôjô. Puis, on voit comment elles peuvent être transposées à la préparation des examens, afin de se motiver, réviser efficacement, s’organiser… »
Exemple : Eric n’arrivait pas à gérer son temps et sa masse de travail. Régulièrement, il se décourageait et abandonnait tout. « Or il était passionné de kendo. Je lui ai demandé de nous décrire comment il vivait intérieurement une leçon de kendo. Il nous a expliqué qu’il distinguait “ce qu’il savait faire” et “ce qu’il avait à améliorer”, puis se concentrait sur ce second volet et le travaillait jusqu’à ce qu’il puisse le classer dans le “je sais faire”. Je lui ai alors proposé de noter toutes ces étapes et de les transposer au travail de révision. Il a repris confiance en lui. Sa difficulté, dans le domaine scolaire, était de ne jamais voir ses acquis et donc de se dévaloriser constamment. »