10 règles pour une coparentalité saine
La dislocation familiale est un phénomène de société qui se banalise. Il reste néanmoins source de souffrances pour les adultes, de traumatisme et d’incompréhension pour les enfants. Le dialogue entre parents est souvent devenu difficile. Si les enfants peuvent comprendre et accepter une réorganisation familiale, ils souffrent souvent de ne plus sentir leurs parents présents, disponibles et attentifs. Pour éviter souffrances et perturbations, le maintien du “pont parental” est essentiel. Or comment bien communiquer sans en même temps transporter dans cette communication ses propres douleurs, souffrances, ressentiments et ses émotions ? Ce guide, concis, est un bon point de départ vers une communication constructive…
1. N’obligez pas votre enfant à choisir son camp
Demander à votre enfant de couper les ponts avec les membres de votre ex-belle-famille est souvent la première fissure que crée le divorce. Autoriser et encourager l’enfant à entretenir les liens avec les grands-parents, tantes, oncles, cousins et cousines aussi bien du côté maternel que paternel peut contribuer à l’estime qu’il aura de lui-même ainsi qu’à son sentiment de sécurité et d’appartenance.
Quand l’enfant revient d’une visite, que ce soit avec l’autre parent ou ses proches, évitez les comparaisons et compétitions, l’enfant à tout autant besoin du parent qui fait le mieux les devoirs que de celui qui fait le mieux les spaghettis.
2. Privilégiez un discours positif lorsque vous parlez de votre ex à votre enfant
C’est vrai c’est tentant… Votre mariage n’a pas fonctionné comme vous l’aviez espéré. Vous êtes sans aucun doute blessé, déçu et en colère. Mais rappelez vous, vous êtes l’adulte. Les enfants ont besoin de respecter leurs parents. Ceci les aide à respecter l’autorité en général et à grandir en se faisant respecter. Même si votre ex- conjoint vous dénigre, ne répondez pas, ne répliquez pas. Ça ne fera que diminuer le respect que votre enfant vous porte. Vous vous dites que si vous ne vous défendez pas, votre enfant vous trouvera faible. En réalité, c’est le combat sans fin qui affectera le respect.
3. Épargnez-lui les détails
Dire à votre enfant comme votre vie est devenue dure et difficile ne fera que l’embrouiller et pèsera encore un peu plus sur ses épaules. Donner trop d’informations à votre enfant peut être une façon subtile (ou pas) de lui demander de l’aide. Plutôt que d’entrer dans de grandes explications sur les raisons pour lesquelles il y a peu d’argent sur votre compte, abordez le sujet plus simplement : “nous avons besoin d’être intelligents sur la façon dont nous dépensons notre argent maintenant.” Comme l’adulte, vous aurez besoin de trouver la meilleure façon de payer vos factures. Même si cela signifie obtenir un emploi, prendre un prêt, ou demander à quelqu’un de vous aider financièrement jusqu’à ce que vous puissiez faire les changements nécessaires.
4. Ne faites pas de votre enfant votre messager
Il existe de nombreuses façons de communiquer entre ex-conjoints. Certains
choisissent le téléphone, d’autres envoient des SMS ou des e-mails. D’autres pourraient continuer à communiquer par l’intermédiaire de leurs avocats. Toutes ces méthodes peuvent fonctionner aléatoirement mais utiliser l’enfant comme “messager” ne fonctionne pas. Il existe aujourd’hui des outils qui facilitent la communication et l’organisation. 2houses.com en est un exemple ; il propose une plateforme qui règle les aspects pratiques de la coparentalité, sans heurt. Aussi, les règles de votre maison peuvent différer de celles en application chez votre ex-conjoint. C’est normal. “C’est de cette façon que maman/papa a choisi de faire les choses. Ici, on va faire les choses différemment.” Si vous êtes à l’aise avec les règles que vous définissez, les chances pour que votre enfant le soit aussi augmentent. Expliquez que vous faites les choses pour son bien car vous vous souciez de lui.
5. Détachez-vous de votre ex-conjoint
C’est évident vous êtes divorcés, le mariage c’est fini. Certaines personnes qui ne peuvent vivre leur relation dans l’amour la continuent dans la haine. Vous ou votre conjoint (ou les 2) avez renoncé au mariage. Si vous pensez n’avoir pas eu le choix en ce qui concerne le divorce, posez-vous une question :
“Souhaitez-vous vraiment être engagé dans une relation avec quelqu’un
qui ne vous apprécie pas et ne vous met pas en valeur ?”
Plus tôt vous accepterez la séparation, plus tôt vous arrêterez de souffrir. Certaines personnes croient à tort que si elles souffrent suffisamment, leur ex-conjoint reviendra (et les sauvera). C’est un fantasme douloureux avec lequel il faut vivre. Et même si votre ex-conjoint rebroussait chemin, ce n’est pas le fondement d’une relation saine.
6. Définissez les limites et les attentes de vos enfants
Fixez des limites saines de comportement dans votre maison. Si vous n’êtes pas sûr de ces limites dans les circonstances actuelles de la séparation, demandez conseil à quelqu’un de compétent quant à l’éducation des enfants. Ne craignez pas la fuite de votre enfant vers le domicile de votre ex-conjoint parce que vous avez établi des limites. Certains enfants sont tout à fait aptes à monter les parents les uns contre les autres mais ne tombez pas dans ce piège. Partagez vos attentes en ce qui concerne vos enfants, le réveil, l’école, les devoirs, les tâches, l’heure du coucher. Vos attentes doivent être claires et raisonnables.
7. Restez ouvert à la communication
Soyez à l’écoute. Ne jugez pas votre enfant et ne lui dites pas comment il
doit se sentir. Acceptez comment il se sent maintenant, tout en soulignant qu’il ne pourra pas toujours se sentir de cette façon. Le temps changera les choses. Faites-lui savoir que vous serez toujours là pour lui. Ne posez pas de questions qui amèneraient votre enfant à pointer du doigt votre ex-conjoint. Demandez à votre enfant s’il préfère parler de ces choses-là avec un adulte neutre, impartial comme un thérapeute ou un ami de la famille.
8. Soyez adulte et responsable
Choisissez qui vous voulez devenir après ce divorce. Fixez-vous des objectifs à
court, moyen et long terme pour vous et votre famille. Vous avez la possibilité
de prendre un nouveau départ. Laissez le passé derrière vous, fini de se plaindre ou de blâmer. Le présent est important ; décidez, à compter d’aujourd’hui, qui vous voulez être et ce qu’il faut pour y arriver.
9. Mettez votre enfant en confiance et en sécurité
Quelle que soit la fréquence à laquelle vous voyez votre enfant, faites de votre
habitation un havre de paix et de sécurité. Votre maison doit être un lieu où votre enfant est respecté, soigné, un lieu où l’on montre l’amour et l’acceptation et où l’on enseigne les responsabilités. Peu importe que vous sentiez qu’il n’y a pas assez de sécurité chez votre ex-conjoint, celle que vous créez ne deviendra que plus importante.
10. Apprenez à rebondir
La résilience est ce qu’un parent peut donner de plus précieux à son enfant. Lui montrer que même dans les moments difficiles, vous et votre enfant pouvez passer à travers les difficultés sans vous effondrer. Enseignez-lui que rien n’arrive sans raison. Développez en lui la capacité de voir le bon dans chaque chose et événement.