Parents séparés : comment utiliser le jeu pour parler de santé mentale aux enfants ?

Un parent séparé aide son enfant à parler de ses émotions grâce à un jeu ludique sur la santé mentale.

Pourquoi c’est important d’en parler

Quand on traverse une séparation, on sait à quel point les émotions peuvent être intenses : tristesse, colère, inquiétude, parfois même culpabilité. Nos enfants, eux, ressentent tout cela aussi – mais sans toujours trouver les mots pour l’exprimer.

Parler de santé mentale avec son enfant, ce n’est pas lui « mettre des idées en tête », c’est lui montrer que ce qu’il vit est normal, qu’il a le droit de ressentir des choses fortes, et surtout qu’il peut compter sur vous deux.

Le hic ? Aborder le sujet frontalement peut paraître intimidant. Heureusement, le jeu est une porte d’entrée magique : il aide les enfants à mettre des images, des histoires ou des couleurs sur leurs émotions, sans que cela devienne lourd ou gênant.

Des idées de jeux pour apprivoiser les émotions

Le jeu des émotions

Imprimez ou dessinez des cartes avec différentes émotions (joie, colère, peur, fierté, tristesse, surprise…). Demandez à votre enfant d’en tirer une et de raconter un moment où il a ressenti cette émotion.
C’est simple, rapide, et ça permet de normaliser toutes les émotions, même celles qu’on dit parfois « négatives ».

Le carnet des ressentis

Proposez à votre enfant de créer un petit carnet où il peut dessiner ou écrire ce qu’il ressent. Ce carnet peut voyager entre vos deux maisons : il devient alors un fil rouge rassurant, surtout pour les transitions.

L’atelier créatif

Les enfants s’expriment parfois mieux avec un pinceau ou de la pâte à modeler qu’avec des mots. Invitez-les à « dessiner leur journée », « modeler ce qui les inquiète » ou encore « peindre ce qui les rend heureux ». Vous serez surpris de ce qui sort !

Le dé des humeurs

Fabriquez un gros dé avec des visages qui expriment différentes émotions. Chaque soir, l’enfant lance le dé et raconte un moment de sa journée lié à l’émotion tombée.
Ça peut devenir un petit rituel avant le coucher.

Les jeux de rôle

Les enfants rejouent souvent les scènes du quotidien. En les observant « jouer à la maison » ou « à l’école », vous découvrirez ce qui les préoccupe et pourrez corriger certaines incompréhensions.


Ce que le jeu change pour les enfants de parents séparés

  • Le jeu rend les sujets difficiles moins effrayants.
  • Il évite à l’enfant de se sentir pris entre deux feux : il comprend qu’il peut parler librement sans « trahir » l’un de ses parents.
  • Il crée de la continuité entre les deux foyers si vous reprenez les mêmes rituels.
  • Il ouvre un canal d’expression même aux enfants plus réservés.

Conseils pratiques pour les parents séparés

  • Soyez à l’écoute : laissez votre enfant aller au bout de son récit sans l’interrompre.
  • Ne critiquez pas l’autre parent : le moment doit rester un espace de confiance.
  • Répétez régulièrement ces activités : même 10 minutes suffisent pour créer un climat de sécurité.
  • Tenez-vous au courant entre coparents : une application comme 2houses vous aide à partager ces rituels et à garder une cohérence éducative.

Pour aller plus loin


Conclusion

Parler de santé mentale à son enfant après une séparation n’est pas toujours évident. Mais à travers le jeu, on transforme ces discussions en moments de complicité et de partage. C’est une manière douce de montrer à votre enfant qu’il est écouté, qu’il a le droit de ressentir ce qu’il ressent… et qu’il est entouré de deux parents qui veulent son bien.

Burn-out parental : comment le reconnaître et retrouver de l’énergie quand on est coparent

un parent séparé fatigué observant ses enfants jouer, illustrant l’épuisement parental en coparentalité.

Quand être parent devient épuisant

Être parent, c’est souvent présenté comme du bonheur et de l’amour au quotidien. Mais dans la réalité, il arrive que ça ressemble plutôt à une course sans fin. Quand on est en garde partagée, dans une famille recomposée ou avec une communication compliquée avec l’autre parent, la fatigue peut s’accumuler jusqu’à devenir un vrai burn-out parental.

Si vous avez déjà eu l’impression de ne plus avoir d’énergie, de vous sentir à distance de vos enfants, ou de faire de votre mieux sans jamais y arriver… vous n’êtes pas seul.

C’est quoi le burn-out parental ?

Ce n’est pas juste être fatigué. C’est un épuisement profond, qui touche le corps, les émotions et même le cœur. En coparentalité, la pression est souvent encore plus forte :

  • jongler avec les plannings,
  • gérer les passages d’une maison à l’autre,
  • composer avec des échanges parfois tendus avec l’ex.

Les signes qui doivent alerter

  • Une fatigue qui ne disparaît jamais, même après une bonne nuit.
  • L’impression d’être là sans vraiment l’être avec vos enfants.
  • Le sentiment de ne jamais être à la hauteur, quoi que vous fassiez.
  • Moins de plaisir dans le rôle de parent, qui devient une série de tâches à cocher.
  • Le regret de la vie d’avant, avant la séparation ou avant l’arrivée des enfants.

Pourquoi les coparents sont plus exposés ?

Parce qu’il y a des défis supplémentaires :

  • Des plannings compliqués et parfois des règles différentes dans chaque maison.
  • La pression (souvent sur les réseaux sociaux) de montrer qu’on “gère bien”.
  • Le stress lié aux conflits, aux procédures ou aux échanges difficiles.
  • La solitude, surtout pendant les jours sans enfants.
  • La culpabilité : vouloir compenser la séparation en s’oubliant soi-même.

Comment savoir si vous êtes en burn-out parental ?

Posez-vous ces questions :

  • Est-ce que je suis vidé·e par les changements de planning ou de style parental ?
  • Est-ce que je me sens moins proche de mes enfants après un retour de chez l’autre parent ?
  • Est-ce que je sacrifie mon calme et ma santé pour éviter les disputes ?
  • Est-ce que je me dis souvent que je ne suis pas assez bon·ne parent ?

Si vous vous reconnaissez, il est peut-être temps de lever le pied et de prendre soin de vous.

Les conséquences du burn-out parental

  • Pour vous : anxiété, fatigue chronique, voire dépression.
  • Pour vos enfants : ils ressentent vos tensions et peuvent être déstabilisés.
  • Pour la coparentalité : moins de patience, plus de disputes.
  • Pour la famille recomposée : difficultés à créer du lien avec le beau-parent ou les beaux-enfants.

Comment retrouver de l’énergie ?

1. Prendre soin de soi (même un peu)

Ne gardez pas vos jours sans enfants uniquement pour rattraper les courses ou le ménage. Offrez-vous aussi un moment rien qu’à vous : une promenade, un café tranquille, un livre…

2. Chercher du soutien

Parler à d’autres coparents, rejoindre un groupe ou consulter un professionnel peut vraiment aider. Le simple fait de partager ses difficultés soulage.

3. Oublier la perfection

Il n’existe pas de coparentalité parfaite. L’important, c’est la stabilité pour vos enfants, pas d’être irréprochable.

4. Prévoir des transitions plus douces

Après un échange, organisez une activité calme : un film, un jeu simple, un dîner léger… et évitez les discussions tendues juste après la remise des enfants.

5. Être plus indulgent avec soi-même

Vous n’êtes pas un super-héros. Rappelez-vous que vous faites de votre mieux, et que c’est déjà énorme.

En conclusion

Le burn-out parental existe, et il touche beaucoup de coparents. Mais ce n’est pas une fatalité. En vous accordant des moments pour vous, en cherchant du soutien et en arrêtant de viser la perfection, vous pouvez retrouver de l’énergie et redécouvrir le plaisir d’être parent.

Ressources utiles

UNAF – Union nationale des associations familiales

Psycom – Comprendre le stress et l’épuisement parental