Lors d’un divorce avec enfants, on a souvent l’impression d’avoir un million de choses à gérer simultanément. Dans ce contexte, vous seriez peut-être soulagé(e) qu’il existe une solution clé en main pour la garde de votre enfant. Pourtant, ce n’est pas le cas ! Vous et votre ex-conjoint(e) allez devoir créer votre propre coparentalité sur mesure. Cela peut sembler compliqué, mais il faut vraiment voir cette possibilité comme une chance ! Vous allez pouvoir mettre en place une solution qui sera véritablement adaptée à votre situation unique. C’est le meilleur moyen pour que les choses se passent bien et que votre enfant s’épanouisse au mieux !
La garde des enfants après un divorce : des solutions au cas par cas
La loi française fixe très peu de règles pour la gestion des enfants en cas de séparation ou de divorce. Si cela se passe devant le tribunal, le juge est libre de décider ce qu’il veut en matière de planning de garde. Si les ex-conjoints décident de se séparer sans passer par un jugement, ils peuvent décider librement de l’organisation à mettre en place. Ils doivent toutefois garantir que l’intérêt de l’enfant est préservé.
La situation unique de chaque famille
Une séparation n’est jamais facile à vivre. Lorsque des enfants sont concernés, cela devient encore plus compliqué à gérer. Jusque là, vous assumiez ensemble leur entretien et leur éducation dans un même foyer. Désormais, vous allez devoir le faire chacun de votre côté : c’est la coparentalité. S’occuper d’un ou plusieurs enfants quand on est seul(e) n’est jamais simple. Cela implique de revoir complètement votre planning et vos habitudes. Pour les enfants, s’adapter à cette nouvelle situation est également un défi. Certains y arriveront sans difficulté majeure, tandis que ce sera très difficile pour d’autres.
La façon dont votre coparentalité va s’organiser dépend bien entendu de ces facteurs. Elle est également fortement influencée par la dynamique de votre famille avant la séparation, et par la qualité de votre relation avec votre ex-conjoint(e).
Chaque situation est totalement unique. Heureusement, la loi offre une souplesse qui permet de s’adapter au mieux à tous les cas de figure.
Les modalités de la garde que vous allez devoir fixer
Lors de la séparation, vous êtes face à différentes décisions. Elles vont encadrer la façon dont vous et votre coparent allez partager l’entretien et l’éducation des enfants. Tout d’abord, il est nécessaire de déterminer le mode de garde. Si vous optez pour la garde partagée, vous devrez fixer le calendrier de garde à appliquer. Il vous faudra aussi déterminer la façon dont les dépenses partagées seront réparties entre vous et votre coparent. Enfin, vous devrez au fil du temps créer votre propre coparentalité en fonction de votre personnalité !
Le choix du mode de garde dans un divorce avec enfants
Ce qui va définir la mise en place de cette nouvelle relation est avant tout le choix du mode de garde. Dans un divorce conflictuel, c’est le juge qui va prendre cette décision. Si les choses se passent bien entre vous, vous pouvez également définir vous-même le mode de garde.
La garde exclusive avec droit de visite et d’hébergement
Dans certaines situations, l’un des deux parents assure la garde de l’enfant la plus grande partie du temps. On parle alors de résidence principale. Généralement, l’autre parent se voit attribuer un droit de visite et éventuellement un droit d’hébergement. Cela signifie qu’il a le droit de passer régulièrement du temps avec son enfant, et de l’accueillir à son domicile en cas de droit d’hébergement.
La solution la plus répandue est celle où le parent dit « non-gardien » s’occupe de son enfant un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires. Dans le cas d’une coparentalité longue distance, les visites peuvent parfois être beaucoup plus espacées, et se limiter à un ou deux séjours par an.
La garde exclusive est encore souvent décidée par le juge. Des parents peuvent aussi choisir cette solution si elle correspond mieux à la situation de chacun. C’est par exemple le cas si l’un d’entre eux est souvent absent toute la semaine, et ne peut donc pas s’occuper régulièrement de son enfant.
La garde partagée
La garde exclusive a été la norme pendant longtemps en cas de divorce. Les enfants étaient généralement confiés à la mère, et le père s’en occupait un weekend sur deux.
Peu à peu, les études en psychologies de l’enfant ont montré que le contact avec ses deux parents est nécessaire pour son équilibre. Des pères séparés ont milité pour avoir une place plus importante dans la vie de leurs enfants. Ces mouvements ont abouti à l’apparition du concept de la garde partagée, qui concerne de plus en plus de couples séparés.
Dans la garde partagée, la même importance est accordée aux deux parents. L’enfant passe beaucoup de temps chez chacun d’entre eux. La répartition du temps de garde peut se faire à 50/50, ou parfois à 60/40.
Une multitude de calendriers possibles pour la garde partagée
Vous avez opté pour la garde partagée ? Vous avez maintenant le choix entre un grand nombre de plannings de garde ! Pour choisir lequel mettre en place, vous allez devoir tenir compte de l’âge et des besoins particuliers de votre enfant. Vous devrez aussi considérer votre propre emploi du temps et celui de votre coparent.
Les différents plannings existants
Dans les plannings de garde partagée, on distingue souvent les calendriers dits « à alternance rapide » et les calendriers plus classiques. Les premiers impliquent que l’enfant passe très souvent d’un parent à l’autre, afin d’assurer des séparations les plus courtes possibles. On trouve par exemple dans cette catégorie le planning 2-2-3, le 2-2-5-5 ou encore le 3-4-4-3. Ces solutions permettent aux deux parents d’être pleinement présents dans le quotidien de l’enfant. En revanche, elles sont contraignantes en termes d’organisation.
Parmi les calendriers classiques, le plus répandu est celui dans lequel l’enfant passe en alternance une semaine chez chaque parent. Il est également possible de ralentir encore le rythme pour que les changements se fassent seulement toutes les deux semaines.
Enfin, les parents séparés peuvent créer leur propre calendrier totalement personnalisé. Le but est de répondre au mieux aux besoins de l’enfant tout en s’adaptant aux contraintes des parents, notamment professionnelles. Il est par exemple possible de décider que l’enfant passe plus de temps avec l’un des deux parents l’été. L’autre parent l’hébergera alors plus souvent le reste de l’année.
Les critères de choix du calendrier de garde
Face à tous les plannings possibles, il n’est pas toujours facile de prendre une décision ! Pour cela, vous allez devoir prendre en compte différents critères.
L’âge de l’enfant a une grande influence sur sa capacité à accepter d’être séparé longtemps de l’un de ses parents. Plus l’enfant est jeune, plus on préconise un calendrier à alternance rapide. Au fur et à mesure qu’il grandit, il est possible de le faire évoluer.
Bien entendu, vous devez également adapter le calendrier à vos contraintes et à celle de votre coparent. Vous pourriez par exemple privilégier un calendrier dans lequel les jours de garde en semaine sont fixes. C’est par exemple le cas du planning 2-2-5-5. Il sera également bien adapté si votre enfant a beaucoup d’activités extrascolaires en semaine.
Bien entendu, le choix du planning est amené à évoluer dans le temps ! Vous devrez sans doute le modifier quand votre enfant va grandir, ou quand votre situation personnelle va changer : nouveau travail, déménagement, création d’une famille recomposée…
Différentes possibilités pour la répartition des dépenses partagées
Une fois réglée la question du mode de garde, l’autre enjeu majeur après une séparation est la question financière. Comment partager les dépenses liées à l’entretien et à l’éducation de votre enfant ? Encore une fois, il n’y a pas de règle générale applicable à toutes les familles. Vous allez devoir trouver le bon équilibre en fonction des moyens financiers de chacun.
La pension alimentaire
Quand l’un des parents a la garde exclusive de l’enfant, l’autre lui verse généralement une pension alimentaire. Cela lui permet de contribuer aux frais quotidiens liés à l’enfant : nourriture, vêtements, école… En revanche, la pension alimentaire ne couvre pas les dépenses exceptionnelles : voyages, activités de loisir… Vous et votre coparent devez donc vous mettre d’accord sur la répartition des montants concernés.
Le cas de la garde partagée
Lorsque la garde est partagée, il n’y a pas toujours de pension alimentaire. Dans ce cas, c’est souvent aux coparents de définir totalement la part de chacun dans les dépenses. Vous allez donc devoir tout discuter, créer un accord et vous organiser pour que chacun paye sa part ! Des applications peuvent vous aider dans la gestion de ce budget commun.
Créer sa propre coparentalité
La relation de coparentalité est un équilibre délicat. D’un côté de la balance, on trouve la volonté d’assurer le bonheur de votre enfant et de garder de bonnes relations. De l’autre, les rancunes liées à l’échec de votre couple pèsent parfois lourd. Il va vous falloir du temps pour trouver la bonne façon de communiquer avec votre coparent. Cela passera inévitablement par la mise en place d’un accord de coparentalité.
Trouver la bonne distance avec votre coparent
La relation avec votre coparent va forcément dépendre de la personnalité de chacun et de l’histoire de votre couple. Certains ex-conjoints se limiteront aux contacts strictement nécessaires pour assurer l’éducation de l’enfant. Ils pourront même échanger la plupart des informations par le biais d’une application. Cela leur permettra de se voir le moins possible.
À l’autre extrémité du spectre, on trouve des coparents qui deviennent de véritables amis. Certains continuent à organiser des activités et à partir en vacances en famille. Il arrive même que les nouveaux conjoints s’insèrent dans cette relation et que les deux familles se voient très souvent.
Entre ces deux extrêmes, vous allez trouver au fil du temps la distance qui convient à votre situation unique. Bien entendu, les choses évolueront sans cesse !
L’accord de coparentalité
Pour que tout se passe au mieux entre vous et votre coparent, il est indispensable de créer un accord de coparentalité. Il s’agit de définir ensemble le rôle de chacun et l’organisation à mettre en place. Essayez d’anticiper au maximum les situations futures : indisponibilité d’un parent au moment de sa garde, dépenses exceptionnelles…
Mettez bien toutes vos décisions par écrit. Créer cet accord de coparentalité peut sembler fastidieux. Pourtant, cela va vous obliger à vous projeter concrètement dans votre nouveau rôle de coparents. C’est donc la base d’une relation saine et apaisée sur le long terme.
Des choix de vie innovants pour préserver le lien avec les enfants après un divorce
Les études le montrent : même lorsque les parents séparés s’entendent bien et coopèrent, la séparation a un impact sur les enfants. Ils éprouvent souvent un sentiment d’insécurité, et vivent parfois mal les changements de maison permanents. Bien entendu, ils souffrent aussi de ne pas voir chacun de leurs parents tous les jours. Face à cette réalité, certains décident de tester de nouveaux modes de coparentalité. La souplesse de la loi concernant la garde des enfants leur permet de créer des solutions sur mesure.
Le nesting
Le nesting est une nouvelle façon d’envisager la coparentalité qui est née aux États-Unis. Cette pratique part d’un constat simple : pour les enfants, changer de maison plusieurs fois par mois ou par semaine est source de stress et d’insécurité. Pour remédier à cette situation, certains parents décident donc que c’est à eux de se déplacer. Les enfants vivent en permanence dans le même logement, souvent celui que la famille occupait avant la séparation. Les parents, quant à eux, ont un autre logement chacun de leur côté. Lorsque c’est leur tour de garde, ils viennent s’installer pour quelques jours chez leurs enfants.
Cette solution présente l’avantage d’offrir une grande stabilité aux enfants, en leur permettant de conserver la plupart de leurs repères. C’est particulièrement important pour les très jeunes enfants, ou pour ceux qui sont atteints d’autisme ou d’autres troubles du développement.
Pour les parents, le nesting implique un sacrifice financier. Chacun doit assumer une partie de la charge du logement des enfants en plus du sien. Cette solution n’est donc souvent envisageable que pour les hauts revenus.
Le phénomène « living together apart »
Cette autre tendance vient également des États-Unis : continuer à vivre ensemble lorsque l’on est séparés. Cela permet aux enfants de voir leurs deux parents aussi souvent qu’ils le souhaitent. Cette solution évite également les changements de domicile incessants.
Bien souvent, il ne s’agit pas d’un réel choix des ex-conjoints, mais plutôt d’une situation subie pour des raisons financières. Pourtant, certains coparents choisissent bel et bien de vivre ainsi alors qu’ils pourraient se permettre d’habiter chacun de leur côté. Ils décident alors de privilégier l’équilibre de leurs enfants par rapport à leur propre autonomie. Cette cohabitation est généralement temporaire, le temps que les enfants soient en âge de comprendre la séparation. Cependant, dans certains cas, lorsque l’entente entre les coparents est très bonne, elle perdure. Cela crée réellement une nouvelle forme de coparentalité totalement centrée sur l’enfant.