Le témoignage d’Arnaud, Webmaster du site « Osez la garde alternée »
1er temps : l’inquiétude
Avec l’instauration d’un confinement décidé par le gouvernement français à compter du lundi 16 mars 2020, de nombreux parents séparés se sont inquiétés, ne sachant pas comment s’organiseraient garde alternée ou DVH.
Il faut dire que certains, avant même cette décision, se sont trouvés confrontés au refus de l’autre parent de leur confier les enfants, alors même que personne dans la famille ne présentait ni risques ni symptômes. Via le formulaire de contact de mon site web, j’ai dû moi-même gérer des messages aussi opposés que « Ma fille doit aller chez son père ce WE, puis-je m’y opposer ? » ou « Je travaille et je ne pourrai pas gérer les enfants seul(e), savez-vous si nous pourrons continuer à faire une garde alternée si le confinement est décidé ? ». Sur les forums juridiques, on a vu des avocats rappeler que s’opposer aux rythmes établis, garde alternée ou DVH, s’apparente à une non présentation d’enfant … mais beaucoup suggéraient dans le même temps que, la justice étant elle aussi au ralenti, les poursuites ne seront certainement pas engagées.
2ème temps : la clarification
Heureusement, le gouvernement a pris en compte la situation des parents séparés (on imagine aisément que plusieurs membres du gouvernement y sont eux-mêmes confrontés). Ainsi, la prise en charge des enfants pour les conduire d’un foyer à l’autre, fait partie des exceptions au confinement, sous réserve de bien compléter le formulaire ad-hoc. Les informations ont été communiquées sur la page https://www.osez-la-garde-alternee.fr/coronavirus-et-garde-alternee/index.html et sont mises à jour régulièrement.
3ème temps : la gestion
La deuxième difficulté à laquelle les parents doivent faire face est celle de la continuité pédagogique. Les établissements d’enseignement ont envoyé des consignes et se sont organisés dans l’urgence. Plusieurs média se sont également mobilisés, tout comme des éditeurs de manuels scolaires. On peut saluer l’initiative de France 4 qui a bouleversé ses programmes à compter de ce lundi 23/03 pour diffuser des programmes pédagogiques dispensés par des enseignants. Le CNED a largement communiqué sur son dispositif « Ma classe à la maison » . J’ai recensé ces initiatives et d’autres sur une page spécifique : https://www.osez-la-garde-alternee.fr/coronavirus-et-garde-alternee/coronavirus-confinement-et-continuite-pedagogique.html.Dans cette situation, 2houses joue pleinement son rôle puisque ce service permet d’échanger efficacement, en les archivant, les documents fournis par les enseignants, mais aussi de maintenir le lien et la continuité entre les parents.
Quelques conseils supplémentaires
N’oublions pas que les enfants ont besoin :
1- que leurs rythmes ne soient pas bouleversés : le rythme de garde en fait partie, le rythme quotidien également (heure du lever, des repas, des leçons …)
2- de se reposer, de s’ennuyer un peu pour laisser voguer leur imagination, de faire de l’activité physique …
Deux dernières choses :
– pensez à maintenir le contact entre les enfants, j’ai pour ma part créé des adresses mail pour les enfants (8 et 11 ans) et proposé qu’ils communiquent avec leurs amis par ce biais, ils peuvent ainsi s’aider pour les leçons, et échanger tout simplement.
– une surveillance médicale rapprochée des enfants comme des adultes s’impose évidemment, avec prise de température au moindre doute.
Si l’un des deux parents est atteint, a côtoyé une personne atteinte ou est tout simplement dans l’impossibilité d’assurer la garde du fait d’une mobilisation professionnelle, évidemment il semble logique que les enfants soient dans l’autre foyer. C’est aussi un des avantages de la garde alternée que de pouvoir se relayer quand nécessaire. Peut être même certain(e)s le réaliseront-ils(elles) à cette occasion.
Quelques témoignages qui vous aideront peut-être à mettre votre propre système en place:
« En ce qui nous concerne, nous sommes en garde alterné. Le confinement à commencer alors que les enfants étaient chez leur père. nous en avons 3 : 8 ans, 11 ans et 14 ans.
Etant en bon terme, nous avons pas eu de mal a convenir de les laisser avec lui car ils sont mieux chez lui vu que c’est dans une ferme a la campagne.
Pour le moment, je vais respecter un confinement total de 15 jours afin de savoir si je suis safe et puis on verra si je tente d’aller les voir.
En attendant, on se fait des visio assez régulièrement enfin quand les enfants veulent bien car ils ont d’autre priorité que moi ! donc ça me rassure, ca veut dire qu’ils vont bien et que je leur manque pas ! »
Amélie, Bergerac
« Je suis en garde alternée une semaine une semaine mais depuis le début du confinement on a modifié la garde pour une garde exclusive pour moi le père, ceci au vue de la profession de la mère, infirmière libérale (donc au contact des malades du coronavirus). Décision en accord avec la mère bien sur.
On reprendra la garde alternée une fois le risque de contamination passé, et on avisera comment compenser partiellement le temps passé des enfants exclusivement avec moi, mais ceci étant dans un soucis de confinement des enfants et de ne pas les exposer à une contamination. »
Michaël, France
« Mon ex-mari et moi avons décidé de réorganiser la garde de nos enfants sur des périodes plus longues, pour éviter de sortir fréquemment. En fait, même si nous sommes proches (10 km de distance), nous vivons dans des villes différentes. Le gouvernement a suggéré de ne pas déménager dans d’autres villes si vous n’avez pas de bonne raison ou de nécessité.
Donc maintenant, les enfants restent avec chacun d’entre nous pendant 5-6 jours et ensuite ils vont chez l’autre parent.
Parfois, le problème est l’étude à la maison. Nous avons de la chance, car nous avons deux ordinateurs dans chaque maison, car nous sommes des travailleurs avisés. Mais maintenant, nous devons partager nos ordinateurs avec nos enfants, pour leur permettre de regarder les leçons en streaming et de faire leurs devoirs. C’est parfois difficile, car les horaires des leçons et du travail coïncident. »
Carolina, Italie