Divorce : deux maisons, deux éducations ?

divorce et l'éducation des enfants - 2houses

Laxisme chez papa, rigidité chez maman… Lors d’une séparation, les principes éducatifs se trouvent souvent au cœur du conflit. Malgré les divergences de valeurs et le désamour au sein du couple, l’important est de sauvegarder le lien parental et de protéger les enfants de la guerre des ex.

Un divorce, c’est une évidence, sépare les conjoints. Pas les parents. En théorie. Mais en pratique, il arrive bien souvent que l’accord éducatif qui prévalait avant le divorce vole en éclats. Les différences de points de vue, de valeurs et de principes deviennent alors autant de sources de conflits, alimentés par la rancœur ou la rivalité. « Lorsque le père et la mère vivent ensemble, les règles éducatives ne sont pas énoncées, explique Jocelyne Dahan (directrice du Centre de recherche et de médiation à Toulouse et coauteure de Se séparer sans se déchirer, Robert Laffont, 2000). Chacun a son rôle et le consensus s’opère. Mais avec la séparation, tout se focalise sur les divergences. Et lorsque la communication est difficile, tout ce que fait ou propose l’autre parent est refusé et rejeté, juste par principe. »

Brutalement confrontés à la réalité de la séparation, parfois pris dans les tirs croisés de ces deux adultes qui continuent leur guerre, les enfants sont encore plus fragilisés par deux modes d’éducation opposés.

Des différences inévitables

« L’idéal serait évidemment que les parents séparés parviennent à assurer une certaine cohérence éducative, estime Jacques-Antoine Malarewicz (Le complexe du petit prince, Robert Laffont, 2003), psychiatre et thérapeute familial. Je dis toujours à ceux que je reçois que si les choix amoureux et conjugaux sont multiples, les choix parentaux, eux, sont limités. Concrètement, cela signifie que, dans ses deux foyers, l’enfant doit rester à sa place d’enfant – ni instrument, ni confident –; que ses parents doivent veiller à son confort physique et psychique; et qu’ensemble, ils doivent cerner les points sur lesquels ils vont garder tous deux le cap : la gestion du temps – jeu, travail –, du territoire – sa chambre – et ses liens avec l’extérieur – sorties, loisirs, téléphone portable, etc. »

Voilà pour les grands principes. Mais dans la réalité, ce sont sur des points très précis ou des modes de faire que les divergences éclatent : l’un reproche à l’autre des couchers trop tardifs, des devoirs insuffisamment contrôlés, des permissions de sortie trop généreusement accordées; ou l’inverse, une attitude trop protectrice ou trop contrôleuse. « Trop laxiste ! »; « Trop rigide ! » : ce sont sans conteste, selon les thérapeutes et conseillers familiaux, les accusations les plus fréquentes. « Chacun est persuadé d’être dans son bon droit et, curieusement, ce n’est pas faux, convient

Stéphane Clerget, psychiatre pour enfants et adolescents. Car, dans le couple, il y a toujours un parent émancipateur et un parent protecteur, et l’enfant bénéficie de cet équilibre. Le conserver après le divorce est une bonne chose. »
Si l’enfant essaie de tirer avantage des différences éducatives, sur le mode « Mais chez papa – ou chez maman –, j’ai le droit de… », pas question de se perdre en longues explications ou justifications. « Il suffit de lui répondre : “Chez ton père, ça se passe comme ça, ici ça se passe autrement !” conseille le psychiatre. L’important est qu’il comprenne qu’il y a un cadre pensé et posé pour lui dans chaque foyer. C’est cela qui le rassure et le structure. À partir du moment où il n’y a pas d’excès, ni d’un côté ni de l’autre, donc pas de préjudice pour l’enfant, peu importe si ce cadre est un peu trop lâche chez l’un et un peu trop serré chez l’autre. »

Essayer de s’entendre sur les grandes lignes éducatives, et non sur les détails, c’est aussi ce que préconise Jacques-Antoine Malarewicz aux couples séparés. Car c’est dans les détails que s’expriment la singularité et la créativité de chacun. Un mode de vie bohème chez l’un, plus traditionnel chez l’autre… Peu importe le style, l’essentiel est que les mêmes règles de vie et interdits s’imposent à l’enfant dans ses deux maisons.

Le prétendu bien de l’enfant

Le problème se pose, précisément, lorsque le mode de vie ou d’éducation de l’autre parent est jugé préjudiciable à l’enfant – bien que dans les faits, ce soit rarement le cas, observent les conseillers familiaux et conjugaux. Les ex-conjoints continuent en réalité à régler leurs comptes au nom du prétendu bien des enfants, qui en souffrent, bien plus que d’avoir à s’adapter à deux modes de vie différents.

« La séparation ou le divorce ravivent des blessures, des rancœurs, mettent à jour des divergences trop longtemps refoulées, remarque Jocelyne Dahan. Il est par exemple fréquent que dans les cas de biculturalité, après le divorce, chacun retourne vers ses traditions et ses valeurs. Il n’est alors pas rare de voir celui chez qui vit l’enfant tenter d’effacer toute trace de l’histoire de l’autre. »
Même désir d’affirmation de soi au détriment de l’autre chez ceux qui laissaient leur conjoint, par confort ou par faiblesse, prendre toutes les décisions éducatives pour deux. « Refuser tout de l’autre ou faire exactement le contraire de ce qu’il fait exprime la plupart du temps une réaction agressive contre son ex-conjoint, et non un véritable choix éducatif, assure Stéphane Clerget. Dans ces cas-là, il faut faire preuve d’un peu de patience car, avec le temps, les réactions excessives s’atténuent. N’oublions pas que seul l’enfant est un baromètre fiable. »

En effet, si le grand écart entre deux foyers est trop difficile à faire, l’enfant l’exprimera par son comportement davantage que par des mots : tristesse, colère, mutisme, repli sur soi, agressivité, troubles psychosomatiques… « Quand les symptômes se manifestent avec entêtement, il est nécessaire de s’interroger sur la façon dont il vit ce qu’on lui impose, poursuit Stéphane Clerget. Et si les conflits semblent trop importants ou si le dialogue est rompu, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide à un professionnel. L’enfant qui se sent déjà coupable du divorce a tendance à prendre sur lui plutôt qu’à remettre en cause l’un de ses parents. »

Rester « parents malgré tout »

Les professionnels de l’enfance s’accordent tous sur un point : les seules différences éducatives qui perturbent en profondeur l’équilibre de l’enfant sont toujours celles qui prennent racine dans le rejet de l’autre parent. C’est le cas lorsque le couple parental a disparu avec le couple conjugal, et que les règlements de comptes et les rivalités priment sur le projet éducatif. « La coparentalité, c’est faire survivre le couple père-mère dans la tête et le cœur de l’enfant, rappelle Stéphane Clerget. Si ce couple reste vivant, même dans le conflit, l’enfant fera avec les différences de l’un et de l’autre. »

Mais rester « parents malgré tout » impose de garder un degré minimum de communication. Or, constatent les professionnels de la famille, trop souvent, c’est l’enfant qui est chargé de faire l’agent de liaison. Un rôle dont les adultes ne mesurent pas toujours les conséquences. « L’enfant messager se croit responsable de la parole qu’il porte, laquelle est rarement un compliment ou un salut amical, analyse Stéphane Clerget. Il se sent responsable de la colère, de la tristesse ou de l’agacement qu’il suscite en transmettant les messages et, avec le temps, il va finir par vivre sa propre parole comme potentiellement dangereuse. Ou alors il va “érotiser” cette fonction d’intermédiaire qui lui permet de s’imaginer prendre la place du père ou de la mère, ce qui est tout aussi ravageur pour lui. »

Selon Jocelyne Dahan, inutile pourtant de se forcer à se rencontrer lorsque la séparation a été très douloureuse pour l’un ou l’autre. « Afin de pouvoir s’entendre par la suite, il faut respecter le rythme et le travail de deuil de chacun, sans oublier toutefois qu’informer le coparent de tout ce qui concerne la vie de son enfant est un devoir et non une faveur ! » L’essentiel est que l’enfant sente que, au-delà des divergences qui les opposent et les séparent, son père et sa mère gardent un projet commun : lui assurer le meilleur présent et le meilleur avenir possible. Lorsque cette certitude, vitale, reste ancrée dans l’enfant, envers et contre tout, alors les parents peuvent se dire qu’ils n’ont pas trop mal rempli leur mission.

Témoignage

« C’est rigolo d’avoir deux maisons », Anatole, 10 ans

« Ça va faire quatre ans que mes parents sont séparés et je me suis complètement habitué à la garde alternée, même si, parfois, je préférerais ne pas avoir à changer de place. Ça m’énerve quand j’oublie quelque chose ou quand j’ai envie de voir mon autre parent. Parfois, je n’ai pas envie de repartir, parce que j’ai pris mes habitudes. Mais la plupart du temps, je trouve que c’est rigolo d’avoir deux maisons. Je vois d’autres gens, j’ai d’autres amis de quartier, d’autres affaires, que je redécouvre chaque semaine. Par exemple, ma chambre est beaucoup plus grande chez mon père ! Mes deux parents ont retrouvé quelqu’un dans leurs vies. La différence, c’est que, chez mon père, j’ai une petite sœur. Du coup, il y a toujours quelqu’un à la maison. Mais le week-end, on ne peut pas tellement sortir. Alors qu’avec ma mère, on bouge beaucoup plus, c’est mieux ! Ce qui est bien aussi chez mon père, c’est que je vais plus tard au lit et qu’on regarde toujours des films quand je n’ai pas école le lendemain, alors que chez ma mère, je me couche tôt. »

Source

Critiques du film « Les papas du divorce »

les papas du dimanche

Les papas du dimanche est un film réalisé par Louis Becker avec Thierry Neuvic, Hélène Fillières, Olivier Baroux. Les Papas du dimanche est adapté d’un livre éponyme écrit par François D’Epenoux

Synopsis:

Trompé par sa femme, Antoine quitte le foyer et va s’installer chez Léo, son ami d’enfance. Léo et sa femme Léa, vont l’aider à surmonter cette épreuve. Le plus dur pour lui, c’est le manque de ses trois enfants. Le fameux week-end sur deux qui fait de vous un Papa du dimanche, un peu amateur, comme l’est un pêcheur ou un conducteur du dimanche. La vie doit continuer, le sourire et la joie revenir. Un apprentissage difficile puis progressivement joyeux de cette nouvelle vie où même une nouvelle rencontre amoureuse trouvera peut-être sa place…

Bande Annonce:

Critique Presse (2.0/5) :

Le Parisien

Thierry Neuvic est vraiment un acteur formidable. Ce papa poule émouvant parvient à nous embarquer dans son sillage, tout comme Olivier Baroux (…) et la belle Hélène Fillières, idéale amoureuse pour un horizon plus radieux.

Le Point

Malgré une mise en scène purement fonctionnelle et la menace des clichés, « Les papas du dimanche », dans le genre sociologique, touche juste et bénéficie des prestations de Marilyne Canto et Hélène Fillières.

Le Figaroscope

Louis Becker ne quitte pas les chemins balisés et signe un télé-film bien conventionnel.

Critiques Spectateurs (3,4/5)

titto66

Vraiment , voila un tres bon film sur un sujet difficile , mais traiter avec delicatesse. Les comediens sont tres bons, felicitions aux enfants.Attention voila un nouveau becker dans le monde de la realisation et ca commence plutot bien.

Didier Grange

Antoine, la quarantaine découvre tout à coup que sa femme qui lui a donné trois beaux enfants la trompe avec son associé… Il la quitte et se réfugie chez un couple d’amis… Pour lui c’est le début d’une nouvelle vie, il va falloir réécrire une nouvelle page avec tout ce que ça comporte… Pas besoin d’avoir connu le divorce pour apprécier ce genre de film, et surtout l’outrage subi par ce très honnete père d efamille pourtant idéal… Se reconstruire à cet age ne doit pas etre si aisé, et on compatit avec lui, on l’encourage, on l’attriste, on l’applaudit… Bref, un excellent divertissement avec un exellent acteur principal Thierry Neuvic aux faux airs de Marc Lavoine ! A voir ! 15 sur 20 !

César D.

il manque un petit quelque chose pour que ce film fasse « cinéma », mais c’est très bien joué (les adultes et les enfants sont tous très justes). alors oui, c’est un téléfilm, mais un excellent téléfilm. les situations sont très plausibles, les dialogues réalistes. pour une fois, on voit le divorce vu par le père et les enfants. et les amis!

MimaNounoune

Très joli film : émouvant, touchant, drôle et optimiste. Louis Becker a su traiter simplement un sujet qui concerne beaucoup de familles. Des scènes évidentes dans ce genre de contexte mais tellement réalistes que les personnes concernées s’y retrouveront. Les acteurs sont justes, on dirait qu’ils ne jouent pas. Allez y.

3 bonnes raisons de voir ce film

  1. Pour découvrir la première réalisation du fils de Jean Becker et du petit fils de Jacques Becquer
  2. Pour la bande-originale (chanson inédite de Pauline Croze, reprise de Noir Désir par Sophie Hunger…)
  3. Une comédie douce et touchante, portée par Thierry Neuvic.

    Critique de Louis Becker via Allocine.com

La résidence alternée doit être une option et non une obligation, Par Danielle Moos, Avocat.

garde alternée et enfants

Des députés veulent faire adopter une nouvelle loi imposant, par défaut, la garde alternée des enfants aux parents. Une telle loi, selon Danielle Moos, avocat spécialisée en droit de la famille, n’est pas souhaitable. En effet, le juge doit garder toute la latitude nécessaire pour apprécier, en son âme et conscience, et au cas par cas, la solution la plus conforme aux intérêts des enfants.

Depuis la loi du 4 mars 2002, la résidence alternée est un principe inscrit dans le Code civil. C’est donc un choix supplémentaire qui s’offre au juge lorsqu’il doit trancher le sort des enfants dans le cadre d’une séparation des parents. Après avoir honni des années durant ce mode de garde, dont on supposait qu’il déséquilibrait l’enfant, certains psychologues l’ont préconisé avec force. Ce qui a conduit en mars 2009 les députés Mallié et Decool à concevoir une proposition de loi visant à « affirmer avec force que la résidence en alternance égalitaire est préférable dès lors que l’un au moins des deux parents la demande sur la base de critères matériel, géographique et moral. » Une nouvelle mouture de cette proposition (n° 3835) a été déposée en octobre 2011, mais elle n’est toujours pas inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale.

Tel le rocher de Sisyphe…

Que penser des incessantes variations du législateur qui croit remédier au mal-être des enfants par un empilement continu de lois ? Tel Sisyphe déplaçant son rocher, le législateur fait, défait et refait ce qu’a voté son prédécesseur, selon les convictions du moment.

Comment les juges aux affaires familiales pourraient-ils se satisfaire d’une loi qui se veut innovante, mais qui leur impose une solution ?

Aucune loi ne peut éviter la souffrance des enfants

Si l’on considère le point de vue de l’enfant, que souhaite-t-il au plus profond de lui ? Que ses parents, ses véritables génies tutélaires, restent ensemble et que lui-même, fruit de leur amour, soit le ciment indestructible d’un foyer uni. Et aucune loi ne pourra l’empêcher d’avoir ce sentiment.

On a bien souvent dit que les enfants étaient les oubliés du divorce. C’est vrai dans la mesure où leur intérêt propre est de moins en moins pris en compte, pour ce qu’il est, à savoir la grande proximité d’un enfant à son père et sa mère si l’on souhaite qu’il grandisse normalement.

Mesure-t-on ce que ressent un enfant lorsqu’il doit se partager entre deux résidences, deux milieux familiaux différents puisque, la plupart du temps, ses parents, désormais divorcés, ont refait leur vie et partagent l’existence d’un autre conjoint ? Et sa douleur lorsqu’il voit son père ou sa mère dans les bras d’un nouveau compagnon ou d’une nouvelle compagne ?

Ce ne sera jamais dans la loi qu’il faudra chercher les remèdes à cela.

La résidence alternée, une cote mal taillée.

La résidence alternée que certains voudraient voir généralisée n’est pas la panacée car tout dépend, en fait, de son adéquation avec le milieu et le caractère de l’enfant concerné.

Et elle ne mérite ni ce surcroît d’honneur ni cet excès d’indignité que les uns ou les autres lui confèrent. En fait, pour s’exprimer simplement, c’est une cote mal taillée, qui ne compensera jamais aux yeux de l’enfant la séparation irrémédiable de ses parents. Bien sur, la résidence alternée présente bien des avantages, notamment celui de ne pas éloigner durablement un enfant de l’un de ses parents. A la condition que l’enfant soit bien accueilli et bien intégré dans une nouvelle fratrie, ce qui n’est pas toujours le cas.

En d’autres termes, l’enfant doit se faire une place par lui-même, en ne comptant que sur ses propres forces, ce qui peut, parfois, le dépasser largement.

Le problème posé par la résidence alternée est un fait de conscience, et aucune loi ne pourra le mesurer et encore moins le résoudre. Elle peut, tout au plus, tenter d’y suppléer en accordant à l’enfant en souffrance la possibilité de diviser par deux son mal de vivre.

Laissons les juges juger en âme et conscience

Le législateur a été bien inspiré de faciliter, en quelque sorte, le divorce. Mais force est de constater que cette « dépénalisation sociale » du divorce a conduit maints parents à dissoudre le lien matrimonial avec une aisance déconcertante, prouvant que le sort de leurs enfants n’était pas leur préoccupation première.

Les juges aux affaires familiales n’ont pas de besoin de lois supplémentaires. Les lois existantes leur donnent toute une panoplie de solutions et de modulations des modes de garde des enfants. C’est à eux d’adapter leur jugement au cas spécifique de chaque enfant.

Ils doivent faire preuve d’une grande souplesse et surtout d’une grande empathie pour sentir ou deviner le traitement qui sera le plus profitable à l’enfant en l’aidant à surmonter ce terrible handicap qu’est la destruction de la cellule parentale où il est né.

A quand la résidence des enfants chez un tiers ?

Les juges ne sont pas au bout de leurs peines. La société évolue très vite, et dans une direction que l’on ne pouvait pas soupçonner il y a encore quelques années.

En effet, certains juges et avocats assistent de plus en plus souvent, avec effroi, à des scènes où les parents se disputent non pas «  comme autrefois » la garde des enfants ou la résidence alternée, mais au contraire, rejettent la charge et la responsabilité du ou des enfants sur l’autre conjoint qui, à son tour, s’en défend. Aucun des deux parents ne veut la garde.

Alors, à quand la résidence des enfants chez un tiers ? Cela se produit déjà.

Quel que soit le cas de figure, aucune solution ne sera jamais totalement satisfaisante pour les enfants. C’est presque la quadrature du cercle. Les avocats saisis de tels dossiers doivent faire preuve de lucidité et les juges aux affaires familiales d’une vigilance accrue. Car de leur décision, plus ou moins éclairée, dépend l’avenir radieux , ou lugubre, de nos adultes de demain.

Danielle Moos,  Avocat.

Comment rassurer ses enfants et éviter au maximum l’impact négatif du divorce ?

enfants et divorce

Parler et expliquer : 
Il faut que la situation soit claire pour lui, à savoir que sa place d’enfant est toujours préservée, et qu’il n’est pas responsable de la séparation et qu’il n’est pas en son pouvoir de modifier la situation.
Il faut le rassurer en paroles et en actes, sur l’amour de ses 2 parents, sans l’impliquer dans les conflits conjugaux.
Rester disponible et ouvert à ses questions : lui répondre simplement avec des mots de son âge et de façon authentique. Cacher la vérité à son enfant ne ferait qu’alourdir ses angoisses.
Or un enfant à qui l’on cache un événement grave, est un enfant qui peut développer divers troubles, dont de graves difficultés scolaires.

Relativiser les mauvais résultats : 
Ne pas se focaliser sur les résultats scolaires : les baisses de notes sont facilement trop investies par les parents, comme un signe d’échec. L’enfant n’est pas une machine à notes, de plus, s’il est suivi et aidé dans ses devoirs avec souplesse et régularité, il peut très vite récupérer ses moyens. Au contraire, si les parents se focalisent trop sur leur enfant en termes de réussite ou d’échec, l’enfant peut en venir à refuser tout apprentissage. Il est bon de rappeler aux parents que c’est en  » ratant  » que l’on apprend le plus !

Encourager, rassurer, redonner confiance :
Rester attentif à la souffrance de l’enfant, dans la période post-divorce, et ne pas hésiter à consulter en cas de troubles persistants tels que, cauchemars, peurs récurrentes, troubles du comportement, repli ou agitation excessive, irritabilité, perte d’appétit ou boulimie. Une étude, menée dans les années 85 par des chercheurs et professionnels de l’enfance, a démontré que la principale répercussion sur l’enfant résidait dans une forte baisse de confiance en lui, plus que dans les difficultés scolaires.

Conclusion :
Un enfant aimé, encouragé et respecté dans son identité et ses capacités réussira non seulement mieux à l’école, mais aussi dans sa vie. C’est pourquoi, nombres d’enfants de divorcés, dont les propres parents se sont montrés aimants et attentifs ont développé plus de capacités d’adaptation, de débrouillardise et de combativité que des enfants de familles unies, parce qu’ils avaient dû mobiliser leurs ressources et passer ce cap, accompagnés par leurs parents.

article de Marie Delambre pour elledivorce.com

Interview: «L’enfant se construit dans le dialogue avec ses parents»

dialogue et les enfants pour le divorce - 2hoses

INTERVIEW. – Claude Halmos, psychanalyste formée par Françoise Dolto, spécialiste de l’enfance, vient de publier Dis-moi pourquoi. Parler à hauteur d’enfant (Éd. Fayard).

Comparé au dialogue avec les professionnels, qu’est-ce qui  est vraiment spécifique au dialogue parents-enfant?

Claude HALMOS. – Le dialogue avec les professionnels (médecins, «psys»… ) est très important pour l’enfant car il crédite ceux-ci d’un savoir et d’un pouvoir et a donc souvent l’impression qu’à travers eux c’est la société tout entière qui le juge. Mais leur influence dépend toujours de l’image de lui-même qu’a l’enfant. Image qui se construit dans le dialogue avec ses parents. Quand un parent écoute son enfant, répond à ses questions, il lui signifie qu’il est un interlocuteur valable, digne de confiance et d’intérêt. Et il l’assure que son désir de savoir, loin d’être coupable, est légitime et positif puisqu’il lui permet de développer son intelligence. En lui parlant, le parent apprend à son enfant qui il est, ce qu’est le monde et lui donne la boussole qui lui permettra, toute sa vie, d’y circuler sans crainte.

De quoi un parent doit-il être conscient lorsqu’il parle à son enfant?

Le parent doit garder en tête que, lorsqu’il parle à son enfant, il lui donne par là même le droit de s’exprimer. Dès lors, si ce dernier n’a pas compris ce qui lui était dit, peu importe, car il pourra interroger à nouveau. Mais il est important, avant de répondre à un enfant, de l’interroger pour savoir ce qu’il croit être la bonne réponse, ce qu’il imagine. Cela permet de partir du point où il en est pour le faire progresser dans la connaissance ou, au contraire, le détromper.

Qu’est-ce qui le plus souvent parasite le dialogue parent-enfant?

Parler à son enfant a toujours été difficile pour les parents car ils craignent de le perturber en ne trouvant pas les bons mots, en en disant trop ou pas assez, etc. Mais ils se sentent, me semble-t-il, plus démunis encore aujourd’hui. Parce que le statut de l’enfant a changé mais surtout à cause de l’inflation de «conseils psys» qui envahissent les médias. Et qui tendent à leur faire croire qu’il y aurait, pour chaque problème, pour chaque âge, une «bonne façon de dire». C’est un leurre. Chaque parent doit parler à son enfant comme il le sent, comme il le peut, avec les mots qu’il trouve et sans craindre les émotions qui surgissent. L’enfant n’a que faire du «bien parler» car il entend toujours, au-delà des mots, l’amour et l’attention dont ils sont porteurs.

Et qu’est-ce qui peut aider le parent?

Je crois que ce qui permet au parent de se sentir une légitimité, c’est de se souvenir de l’enfant qu’il a été, des questions que cet enfant se posait et de la souffrance éprouvée quand elles restaient sans réponse. C’est cette conviction de la nécessité de la parole qui peut permettre au parent de dépasser ses craintes et de parler.

Peut-on tout dire à un enfant?

Il ne s’agit en aucun cas de tout dire à un enfant car il doit, dans le dialogue, rester à sa place d’enfant. On doit donc lui dire ce qui le concerne: sa filiation, ce qui va l’affecter (la maladie ou la mort de ses proches) ou modifier sa vie (divorce, déménagement, nouvelle naissance…), mais uniquement cela. Dans un divorce, par exemple, on doit lui expliquer la séparation du couple, le fait que ses parents, même séparés, continueront à se charger ensemble de son éducation. Mais il n’a rien à savoir des dissensions du couple. Cela ne le regarde pas et il faut le lui expliquer clairement.

Lien vers le livre (Amazon): « Dis-moi pourquoi: Parler à hauteur d’enfant »

Interview de Pascale Senk pour sante.lefigaro.fr

« La garde alternée, un débat mal posé »

garde alternée

Le principe ne saurait souffrir de remise en cause s’il est considéré que la résidence alternée (le terme de résidence s’étant substitué à celui de «garde » précisément depuis la loi n° 2002-305 du 4 mars 2002) doit préserver des liens privilégiés et diversifiés de l’enfant avec chacun de ses parents séparés, c’est-à-dire éviter que l’un des deux ne soit qu’un parent du dimanche et des vacances, trop facilement mis à l’écart d’une prise en charge du quotidien. La résidence alternée ne peut qu’encourager les parents à maintenir un dialogue sur leurs choix éducatifs, et un partage de responsabilités, dans l’intérêt de leur enfant.

Ce qui est davantage sujet à caution, et beaucoup moins discuté, ce sont les modalités de la résidence alternée. Beaucoup de décisions sont inopportunes au regard de l’équilibre de l’enfant. Le critère de l’intérêt de l’enfant reste méconnu des parents qui entendent avant tout obtenir un temps égal à celui de l’autre parent. La Cour de cassation a tranché que la résidence alternée pouvait aboutir à autre chose qu’un enfant coupé en deux et que la qualité de la relation devait primer sur un temps strictement partagé à égalité.

Mais il faut savoir que les magistrats sont tenus de prendre leur décision en fonction des demandes des parents sauf à refuser, de manière motivée, une demande qui leur paraîtrait préjudiciable à l’intérêt de l’enfant. Enfin, la représentation de la mère comme figure d’attachement incontournable reste encore très prégnante, quand bien même les pères présenteraient des qualités identiques de garantie d’une bonne construction de la personnalité de l’enfant ; irait-on reprocher à un veuf de mettre en péril l’avenir de son enfant en l’élevant seul ?

Un enfant a besoin pour grandir de chacun de ses deux parents et de sentir que chacun de ses parents reconnaît les qualités de l’autre. Le décompte du temps devient dès lors secondaire, l’essentiel restant la disponibilité que chacun des parents, compte tenu de sa vie professionnelle et personnelle, peut accorder à l’enfant pendant un temps donné.

 

De son côté, l’enfant a besoin de stabilité et de pouvoir se poser ; l’organisation de la résidence alternée doit d’abord tenir compte de ce besoin essentiel. Il ne faut pas s’étonner qu’un enfant finisse par exploser littéralement en morceaux lorsqu’il se trouve contraint, à longueur d’année, de ne jamais passer plus de deux nuits dans le même lit, au motif que chacun des parents veut « profiter » au maximum et ne supporte pas plus de deux jours de séparation d’avec l’enfant, confondant l’intérêt de celui-ci avec le sien propre! Un partage par quinzaine peut être envisagé si cela apporte plus de confort à l’enfant; des parents géographiquement éloignés peuvent décider d’une rotation par année, voire tous les deux ans si l’un d’eux est domicilié à l’étranger. Toute solution incluant une inégalité de temps doit être recherchée si elle apporte un meilleur équilibre à l’enfant. Enfin, qu’elle soit alternée ou non, la résidence doit être évolutive dans ses modalités lorsque l’enfant grandit pour ne pas être une contrainte à laquelle il se soumet au détriment de ses propres aspirations et pour se préserver de la persistance d’un conflit parental.

Il ne s’agit donc pas de savoir si la résidence alternée est bonne ou non pour l’enfant, mais surtout d’abandonner l’idée que celui-ci est la propriété de ses parents, et comme tel, réduit à la position d’un objet à découper suivant le pointillé, comme un chiffon de papier. Si les parents manquent d’imagination pour inventer le cadre de vie de leur enfant, il n’appartient pas aux juges de le faire à leur place.

Source: Article tiré du blog du journal Le Monde et rédigé par Colette Clément-Barthez,  Magistrate retraitée, ancienne conseillère juridique de la Défenseure des Enfants

Comment annoncer son divorce à ses enfants?

annoncer son divorce aux enfants - 2houses

Que faut-il dire à un enfant ?

Le message essentiel à faire passer, c’est que les parents ont pris la décision de divorcer parce qu’ils sont malheureux ensemble, et que cela se passerait mal à la maison, pour eux comme pour les enfants, s’ils ne se séparaient pas. Qu’il est certes plus agréable de vivre tous ensemble quand on s’aime, mais que lorsqu’on ne s’aime plus et que l’on se dispute en permanence, ce n’est plus vivable.

Il faut expliquer que l’essentiel est préservé : « Ce sont nos problèmes d’adultes, ce n’est pas de ta faute et nous veillerons à ce que cela se passe bien pour toi. Contrairement aux liens amoureux, les liens entre les parents, les frères et sœurs durent toute la vie. Ta mère sera toujours ta mère, ton père sera toujours ton père et, quand tu fonderas une famille, ils seront les grands-parents de tes enfants. »

 

Comment le rassurer ?

L’idée forte à faire passer est que l’on ne peut divorcer de ses enfants ! Le couple parental reste uni même si le couple conjugal est en crise. Pour que sa sécurité de base ne soit pas trop malmenée, un enfant doit sentir que l’intégrité du couple parental est maintenue et qu’il grandira entouré de l’appui maternel et de l’appui paternel dans leurs différences.

Il a besoin de savoir que ses deux parents seront responsables de son éducation et de son cadre de vie, qu’ils prendront ensemble les décisions le concernant, qu’il pourra voir son père et sa mère aussi souvent qu’il en aura besoin et qu’ils tiendront, dans la mesure du possible, un discours commun. Il est donc essentiel de se mettre d’accord sur l’organisation pratique de sa future vie avant de lui parler du divorce. Tant qu’il subsiste des désaccords sur les modalités de garde, mieux vaut ne rien dire.

 

Quand faut-il l’annoncer ?

Tous les couples traversent des crises et se retrouvent un jour au bord de la rupture. Beaucoup menacent de se séparer dans les moments d’exaspération mutuelle. Tant que les parents ne sont pas certains de divorcer, il ne sert à rien de l’évoquer. Sinon, l’enfant n’y comprend plus rien et risque de penser qu’il est de son ressort d’arranger la situation. Il développe un sentiment de toute-puissance, puis de culpabilité si ses parents finissent par se séparer.

Pendant la période où la relation se dégrade, mais où l’on ne prend pas encore la décision, on peut recourir à des formules comme : « Tu vois que cela ne va pas bien entre ton père et moi. Nous allons réfléchir tous les deux à ce que nous allons faire et nous te dirons ce qu’il en est dès que nous serons décidés. » Une fois la décision prise, les parents l’annonceront ensemble de préférence.

 

Faut-il prendre chaque enfant à part et adapter son discours à son âge ?

L’important, c’est de dire les choses le plus simplement possible, devant tous les enfants réunis. Les petits comme les grands ont droit à la vérité. Cette connaissance partagée de la situation, le fait de pouvoir en parler ensemble et de poser toutes les questions qui les tracassent, aideront la fratrie à mieux supporter l’épreuve…

 

N’est-il pas préférable de les ménager, en parlant d’abord d’une séparation momentanée ?

On peut être tenté, en disant qu’il s’agit d’une séparation provisoire, de ménager l’enfant mais, ce faisant, on lui demande implicitement d’être l’artisan de ces possibles retrouvailles… Et pour parvenir à cette réunification, l’enfant n’a d’autres solutions que de se fabriquer des symptômes. Si les choses ne sont pas claires, il ne va plus travailler à l’école, faire des cauchemars, se remettre à faire pipi au lit, trouver quelque chose de suffisamment inquiétant pour réunir ses parents autour de lui.

Doit-on lui demander son avis sur la façon dont sa nouvelle vie va s’organiser ?

Non, il faut que l’enfant sache que ce sont ses parents qui choisissent la meilleure solution pour lui. Lui demander de décider avec qui il veut rester, c’est le placer en position parentale et « l’insécuriser ». Là aussi, on se berce de l’idée qu’en faisant des choix, l’enfant va surmonter plus facilement l’angoisse ou la dépression liées à la séparation alors que, bien au contraire, on renforce implicitement le conflit de loyauté envers ses parents et la culpabilité inconsciente.

Un enfant ne doit jamais avoir à choisir entre son père et sa mère. En revanche, il a tout à fait le droit de dire : « Je veux rester avec papa ! » Au cours de son développement, tout enfant se rapproche de sa mère ou de son père par phases. Les périodes de conflit alternent avec l’un puis avec l’autre. Si nous suivons le désir de l’enfant, nous le privons de ces moments d’affrontement nécessaires à son développement.

 

Critiquer son conjoint devant l’enfant peut-il avoir de graves conséquences ?

En dévalorisant sa mère ou son père devant lui, c’est la moitié de l’enfant que l’on dévalorise. Son estime de soi est foulée aux pieds par ceux-là mêmes qui lui ont donné la vie. C’est tout à fait négatif pour son développement et pour ses choix amoureux futurs. Dire à son enfant : « Je n’oublie jamais qu’avec ton père nous nous sommes aimés et je respecte cet homme », c’est respecter la vie qui est en train de grandir. Le souvenir de ce respect mutuel l’aidera à traverser la dure épreuve de la séparation. Même si celle-ci suscite des conflits aigus, un enfant a besoin de savoir qu’il est le fruit du désir et de l’union de ses parents et que ces derniers ne regrettent jamais le moment où il a été conçu.

 

Est-il important que les parents se revoient avec les enfants ?

Il y a des séparations qui se font de façon adulte, sans coupure radicale, sans précipitation, sans haine. Dans ces cas-là, les parents peuvent passer des moments ensemble avec leurs enfants après le divorce. Mais il faut que la situation soit très claire. Car un enfant garde, pendant des années, l’espoir que ses parents se retrouvent et se remettent ensemble. Quand les parents demeurent trop « copains », il développe une « fantasmatique » envahissante sur les retrouvailles.

Faut-il cacher sa tristesse et prendre sur soi ?

On peut s’autoriser à être vrai, dire à son enfant que cette séparation est difficile et que l’on a du chagrin. Mais il faut surtout bien préciser que ce n’est pas à cause de lui que l’on est triste. Au contraire, il est essentiel de souligner que, grâce à lui, on trouvera le courage de s’en sortir et qu’il n’a pas à s’inquiéter même si, en ce moment, le moral est plutôt bas. Car l’enfant a tendance à se culpabiliser et à prendre la tristesse de ses parents sur ses épaules. De toute façon, même si la situation est dure à vivre, mieux vaut s’intéresser à la tristesse de l’enfant que de s’intéresser à la sienne propre.

 

Comment lui présenter les bons côtés de la situation ?

Essayer de lui présenter les choses sous un angle positif et joyeux avec des phrases comme : « Tu vas avoir deux maisons, deux fois plus de cadeaux à Noël ! Tu vas changer d’école et avoir de nouveaux copains », c’est lui mentir. Ça part peut-être d’un bon sentiment, mais c’est du déni. Tous ces films qui banalisent le processus de séparation, du genre “Génial, mes parents divorcent” (film de Patrick Braoudé, 1990), sont un peu pernicieux. Ils servent surtout à déculpabiliser les parents.

 

Pourtant, certains enfants semblent bien assumer la situation…

« Il le prend très bien ! Il n’y a aucun problème ! » s’exclament certains parents ravis. En fait, cette réaction montre que l’enfant développe des mécanismes de déni de sa propre souffrance. Les parents ont à veiller à ces attitudes qui font masque. Mieux vaut dire : « Un divorce, c’est difficile à supporter. Tu sais que tu peux toujours m’en parler si tu te sens triste. »

On voit très souvent, en consultation, des adolescents ou des adultes qui racontent qu’au moment du divorce, ils prenaient ça très bien, c’était formidable, ils avaient même l’air contents. Mais en fait, la blessure était là, cachée, et elle reparaît bien des années plus tard. Pour soutenir son père ou sa mère qu’il sentait effondré(e), pour les protéger, l’enfant a masqué son chagrin et il n’a pas pu, lui, être consolé.

 

Un enfant ne se sent-il pas soulagé de ne plus vivre avec des parents qui se disputent tout le temps ?

Quand la situation de crise est intense, le premier mouvement psychique de l’enfant est d’être soulagé. Mais plus en profondeur, il a un travail de deuil à faire par rapport à sa famille idéale d’origine. Après, il vivra autre chose, d’autres relations, mais il va falloir, d’abord, qu’il fasse le deuil de cette première famille.

A-t-on besoin d’un psy pour divorcer ?

Selon la psychanalyste Catherine Mathelin, il n’y a aucune obligation à consulter un psy lorsqu’on divorce. Un psychothérapeute peut donner des conseils pour réguler les conflits et trouver un accord ; il peut aider à éviter un certain nombre d’erreurs majeures et permettre à chacun de mettre des mots sur sa souffrance. Mais les parents doivent absolument se sortir de la tête cette idée fort répandue que, si on va chez le psy, le divorce passera comme une lettre à la poste ! De toute façon, un divorce est difficile et douloureux à vivre pour un enfant.

 

Réponses de Danièle Dalloz, psychanalyste, et Serge Hefez, thérapeute de couple, recueillis par Catherine Marchi pour psychologies.com

Qui aura la garde des enfants ? – Anne Marcovich

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Tous les divorces ne sont pas des drames à répétition. Mais les sentiments en présence, même dans des situations apaisées, offrent des clés pour comprendre les processus qui ont conduit à la rupture avec ses répercussions sur la garde des enfants. Anne Marcovich, chercheuse en sciences sociales, a mené des enquêtes auprès de couples en conflit à propos de leurs enfants. A travers les récits de vie qu’elle a recueillis, son regard sur l’intimité et les sentiments nous donne à voir un état des lieux de nos sociétés contemporaines. Car les questions soulevées par ces parcours personnels relèvent d’enjeux bien plus généraux : la filiation, la transmission, les liens familiaux, tels qu’ils s’organisent dans nos cultures et tels qu’ils sont pensés par la loi. A la lumière de la sociologie, de la psychologie, de l’anthropologie, de l’histoire…, Anne Marcovich propose une approche inédite du divorce et, au-delà, de la famille.

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