La compréhension du divorce par l’enfant diffère selon son âge

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Le divorce est un sujet délicat. Non seulement pour les parents qui doivent s’adapter à ce bouleversement mais également pour les enfants qui le subissent. Gérer cette situation difficile et en discuter avec des enfants est un réel défi pour les parents séparés. Notre façon de gérer cet événement traumatisant avec l’enfant va dépendre essentiellement de son âge. En effet, les réactions peuvent être tout à fait différentes pour chaque groupe d’âge . L’enfant peut très vite passer de la tristesse à la colère tout en passant par l’anxiété. Il est alors important pour les parents de savoir comporter de manière adéquate suivant l’âge de l’enfant afin qu’il sache qu’il reste toujours votre priorité.

Les nourrissons et les tout-petits

Ne perdez pas de vue que même les bébés peuvent ressentir la tension entre des parents. S’ils ne se sentent pas rassurés, ils peuvent très vite devenir envahissant et se laisser emporter par des crises de colère. Durant cette transition, les nourrissons ont besoin de structure et de cohérence dans leur routine quotidienne. Siestes, repas t moments de détente ne doivent pas être perturbés. Les enfants peuvent également avoir besoin d’attention supplémentaire (câlins, étreintes, grimaces, …)

Maternelle et premières années du primaire

C’est principalement durant cette période que les enfants expriment leur colère. Idéalement, le parent qui n’a pas la garde de l’enfant peut augmenter la fréquence de ses visites afin de passer plus de temps avec son enfant. Le but étant principalement de lui redonner de l’assurance ainsi que de l’affection.

A cet âge-là, les enfants développent un sentiment d’insécurité et ont besoin de savoir qu’ils ne seront pas abandonnés. A partir de la primaire, il n’est pas rare qu’ils agissent de manière à pousser leurs parents à se remettre ensemble.

Fin de la primaire et début de l’adolescence

Cette catégorie d’âge est plus facilement irritable et se fâchent beaucoup plus vite. Ils peuvent réagir de manière plus ou moins violente. Il leur arrive même de vouloir cacher leurs petits soucis de santé tels que les maux de tête ou d’estomac. A l’inverse, l’angoisse liée au divorce peut aggraver des maladies déjà existantes comme l’asthme.

Pendant cette période, les enfants commencent à mentir et à manipuler les gens autour d’eux. Dans une moindre mesure, certains d’entre eux commencent même à commettre des délits mineurs. C’est pourquoi il est très important de communiquer avec eux autant que possible et de les tenir régulièrement informés de l’évolution de la relation entre les parents. Ils aiment à penser qu’ils sont des adultes avec qui on peut partager un maximum d’informations. Gardez un œil sur leurs activités scolaires mais également extra-scolaires. Veillez également à être cohérent avec les règles imposées à la maison. Les réunions de famille sont une bonne alternative pour discuter des inquiétudes des enfants de cette catégorie d’âge là.

Les adolescents

Les adolescents plus âgés ont une meilleure compréhension du divorce. Cependant, il peut encore leur arriver d’agir de manière immature. Après tout, ils ne sont encore que des adolescents. Ils peuvent également se cacher derrière un « masque ». Pour le faire tomber, encouragez-les à exprimer ce qu’ils ressentent au sujet de la séparation. Soyez à l’affût du moindre signe de dépression (abandon des activités scolaires, isolement, abus d’alcool ou autres substances, …).

Évitez de donner les « clés de la maison » à votre enfant et ne lui demander pas de s’occuper de ses plus jeunes frères et sœurs. N’oubliez pas qu’ils ne sont pas encore des adultes et qu’ils doivent pouvoir se comporter comme des adolescents de leur âge. Par exemple, laissez-les décider du moment et de la fréquence à laquelle ils désirent voir le parent qui n’en a pas la garde. Faites preuve de flexibilité si votre enfant souhaite adapter son temps de visite entre les parents.

Conclusion

Il est important pour les enfants confrontés au divorce de leurs parents d’avoir une communication efficace et une relation ouverte avec ceux-ci. Il n’y a aucune raison que les enfants du divorce ne puissent pas grandir normalement et se développer de manière saine.

Garder une communication positive

communication positive - 2houses

Un divorce ou une séparation peut être un moment très émotionnel pour toutes les personnes impliquées, mais il est important de garder une communication positive entre les parents séparés.
Même si parler avec votre ex est la dernière chose que vous souhaitez faire, avoir un dialogue ouvert peut garder tout le monde au courant de tout ce qui se passe, et empêcher les enfants de se retrouver coincés au milieu.

Garder les lignes de communication ouvertes, quand il s’agit de l’éducation des enfants, est une façon pour les parents d’être présents pour les activités parascolaires et de maintenir un rôle actif dans la vie de ceux-ci.
Ca permet aussi, aux deux parents, d’identifier toutes les questions qui doivent être traitées et anticiper les changements d’horaire des enfants ou du planning de garde.

Quand vous parlez à votre ex, deux stratégies basiques peuvent vous aider à garder vos problèmes personnels en dehors du dialogue.

1. Se concentrer strictement sur les enfants.

Il peut être difficile au début de comprendre ce qu’est le vrai problème, de ce qu’il faut discuter ou pas, et il peut être tentant de soulever les questions qui ont contribué à votre séparation ou divorce, à chaque fois que vous parlez avec votre ex, mais non !

Quand il s’agit des enfants, il est important de commencer à voir l’autre parent comme le co-propriétaire d’une entreprise. Oui, ça semble froid et impersonnel, mais c’est le but. Garder une communication courte et simple contribuera grandement à une expérience positive pour tous ceux qui sont impliqués. Demandez-vous si vous pouvez être à l’aise d’avoir cette conversation pendant votre temps de midi, et que votre patron serait susceptible d’entendre la conversation. Si la réponse est non, il est temps de revoir les choses. Ecrivez, par exemple, un mail et laissez passer une nuit avant de l’envoyer afin que vous puissiez le relire une fois calmé.

2. Communiquer par écrit.

L’organisation de parents divorcés peut être difficile et, dans la mesure du possible, les deux parents doivent mettre tout par écrit pour éviter une mauvaise communication. Avoir les horaires des enfants quelque part et facilement accessibles pour les parents, ou recevoir des rappels sur les prochaines activités de votre enfant sans avoir à traiter directement avec l’autre parent, aide à éviter les conflits. Les outils en ligne vous permettent de garder une trace sur les dépenses communes, de maintenir une liste avec les contacts importants comme le pédiatre, ou un entraineur, mais aussi de créer un album photo dans l’intérêt des enfants.

Garder ces deux lignes directrices en tête peut aider dans les conflits des parents séparés, interagir avec le bonheur et le bien-être des enfants et rendre la situation aussi positive que possible.

Pourquoi faire de ses enfants les « messagers » ne fonctionne pas…

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La tentation peut être grande de confier à son enfant les messages – qu’ils soient d’ordre pratique ou d’un autre ordre- que l’on souhaite transmettre à l’autre parent. C’est tentant parce que c’est facile….N’oublie pas de dire à ton père (ta mère) que…. Tout aussi tentant est de croire sur parole les messages des enfants ou alors ce que les enfants racontent de leur vécu chez l’autre… C’est réconfortant de s’imaginer que l’on peut avoir « totalement confiance » dans ce que dit son enfant.

C’est oublier que les enfants sont comme tout le monde, des êtres en construction. Qui tendent peut être vers une honnêteté et une intégrité irréprochable mais qu’ils n’en sont pas toujours empreints ; c’est même précisément notre rôle d’adulte de les guider sur ce chemin là. La transparence, l’honnêteté, le discernement, la conscience réelle de ce qui se passe ne sont pas innées, elles s’acquièrent.

Or, les messagers, à leur insu le plus souvent, « chargent » les messages d’émotions, d’interprétations qui sont les leurs, ou celles qu’ils ont cru déceler chez leur parent. Le message ainsi délivré peut être assez éloigné de la réalité.  Les enfants utilisent inconsciemment les endroits blessés de leur parents qui prennent plaisir à dire ou à entendre du mal de l’autre (On peut avoir du mal à l’admettre, mais au fond de nous, nous savons qu’elle existe cette part qui se réjouit ainsi). Plus subtilement, il peut s’agir de l’interprétation de l’attitude de l’enfant, par exemple : j’ai trouvé Paul triste et fatigué en le récupérant chez son père.. grande est la tentation (qui nourrit le ressentiment) d’en imputer la responsabilité au père en question sans aller à la source.

Le danger est alors double : les parents sont confortés dans le rejet l’un de l’autre, et dans leur conflit ; les enfants sont déstabilisés et insécurisés. Déstabilisés et insécurisés car ils deviennent malgré eux des acteurs du conflit de leurs parents, donc des acteurs directs de leur « cadre », alors qu’ils ont au contraire besoin d’évoluer dans un cadre prédéterminé..

Il est donc de la plus grande importance que les parents communiquent directement, s’interrogent directement plutôt que prendre, ou de se contenter de, leurs enfants comme relais.
Nombreux sont les parents divorcés qui, en toute bonne foi, cherche à faire du mieux qu’ils peuvent pour le bonheur de leurs enfants, mais dont les relations avec l’autre parent se limitent à des échanges d’informations pratiques. La transmission de  « tout le reste », c’est-à-dire la façon dont les enfants grandissent et s’épanouissent chez l’autre (ce qui, en garde alternée représentent quand même la moitié du temps) est laissée aux soins des enfants avec les biais et les risques évoqués.

Pour la sécurisation des enfants et la paix des parents, il est donc urgent de favoriser tous moyens permettant à ces derniers d’échanger directement, sereinement et sans jugement sur les états d’âme de leurs enfants, les faits qui les ont marqué, l’atmosphère dans lesquelles ils vivent….tous ces éléments non factuels et pourtant déterminants pour offrir en commun un cadre sécurisé et stabilisé aux enfants.

Toutsurmonado – J’ai un problème de communication avec mon ado

problèmes de communication avec mon ados - 2houses

 

Il n’y a plus moyen de discuter avec votre ado. Le plus souvent il prend la fuite.

Votre ado est en train de grandir et pour grandir il doit prendre de la distance par rapport à ses parents. La fuite est le seul moyen que connaît votre ado pour se démarquer et pour vous dire qu’il devient un adulte. Comme il n’a pas encore les mots pour vous le faire comprendre et surtout qu’il ne veut pas vous blesser, il évite toute conversation et par là il prend la fuite.

Pour rétablir le contact avec lui, interrogez-le sur des sujets généraux. Par exemple au lieu de lui demander s’il a bien travaillé aujourd’hui à l’école, interrogez-le sur sa journée. Évitez les questions trop personnelles qui pourraient le mettre mal à l’aise. Montrez-lui cependant que vous vous intéressez à lui parce qu’il en a besoin mais respectez son intimité. Soyez à l’écoute quand il vous adresse la parole même si vous savez où il veut en venir et répondez seulement s’il attend une réponse. Vous restez pour lui une valeur sûre mais il grandit et il doit aussi faire sa place dans le monde des adultes. Pour cela, il a besoin de s’identifier à vous et il a besoin aussi de prendre de la distance avec vous pour grandir et se faire sa propre opinion des adultes. Votre ado n’est plus un enfant mais un adulte en devenir qui cherche à construire sa propre opinion.

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Se séparer sans tout casser

réussir sa séparation dans la bonne entente - 2houses

Une séparation en douceur

Michèle avait 19 ans et Gérard, dix de plus. Ils se sont aimés, mais au bout de 13 ans, la jeune femme en a eu assez. «C’était une relation très conflictuelle. Nous nous chicanions sans cesse. La différence d’âge n’aidait pas non plus. Et nous avions des opinions divergentes sur des éléments importants: il voulait des enfants, moi, je n’étais pas encore prête pour ça», se souvient Michèle, qui a aujourd’hui 37 ans.

Paradoxalement, autant leur couple avait été marqué par les disputes, autant leur séparation s’est faite en douceur. «Ça n’a pas été facile au début. Gérard était encore très amoureux et ne voulait pas se séparer. On a procédé par étapes et le détachement s’est effectué progressivement. Nous avons commencé par cesser de cohabiter, tout en continuant à nous voir régulièrement. Il a bien essayé de me reconquérir, et il a beaucoup changé durant cette période, mais j’ai résisté, car j’avais réalisé que nous n’étions tout simplement pas compatibles sur le plan amoureux», raconte Michèle. Le temps a passé. Michèle a rencontré un autre homme, avec qui elle s’est mariée et a aujourd’hui trois enfants. Gérard a lui aussi refait sa vie. «Nous sommes toujours amis, même si nous nous voyons moins souvent. Il est même venu à mes noces et je suis la marraine d’un de ses enfants!» s’exclame-t-elle, heureuse que leur rupture ait débouché sur une amitié.

Se séparer… pas simple pour tous

L’histoire de ces ex-amants devenus amis est malheureusement l’exception plutôt que la règle. Bien souvent, ce sont plutôt l’amertume et les récriminations qui suivent, tel un sinistre cortège, les conjoints séparés. Isabel, 37 ans, raconte que son ex-conjoint lui en a fait voir de toutes les couleurs: «Ç’a été extrêmement difficile et houleux les premiers temps. Il ressentait beaucoup de colère, il voulait me punir, me faire payer. Toutes les discussions finissaient en chicanes. Il me menaçait d’aller en cour, me disait: « Tu vas voir, ça va te coûter cher! » Mais peu à peu, il s’est apaisé et a fini par accepter la situation. Ça a tout de même pris trois ans. Aujourd’hui, on est capables de se parler, de faire des compromis. On a même visité des écoles ensemble pour l’entrée au secondaire de notre fils! Mais l’harmonie demeure fragile. On fait attention et on essaie d’éviter les sources de tension», témoigne-t-elle.

Réussir sa séparation

Ces deux exemples montrent qu’on peut, avec plus ou moins de heurts, réussir notre séparation malgré l’échec de notre couple. Qu’est-ce qu’une séparation réussie? Pour Linda Bérubé, travailleuse sociale, médiatrice, fondatrice de l’Association de médiation familiale du Québec et auteure de Rompre sans tout casser, «une séparation est réussie lorsque chacun a pu traverser le processus dans le respect de soi-même, malgré la souffrance».

Mais comment se montrer zen lorsque la colère ou la tristesse nous aveugle? Sylvie, 33 ans, aurait bien aimé rayer son ex de la carte après qu’il lui eut dit qu’il ne l’aimait plus, mais deux jeunes enfants lui rappellent qu’elle aura des échanges avec lui pour longtemps encore. «C’est quelqu’un avec qui je dois discuter constamment à cause des enfants. Si on se chicane chaque fois, ce sera désagréable pendant longtemps. Et ça ne va pas le ramener», dit-elle. «Une cliente m’a déjà dit: « Je n’ai pas choisi de me séparer, mais je veux choisir la manière dont je vais vivre cette séparation. » Elle était déterminée à ne pas saboter la richesse du vécu de son union», souligne Linda Bérubé.

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Par Emmanuelle Gril pour Coupdepouce.com

Comment réussir son divorce?

divorce source de stress - 2houses

Un couple sur deux divorce au Québec. Voici donc quelques conseils pour réussir votre divorce après l’échec du mariage.

Chaque divorce est unique. Les études tendent toutefois à démontrer que les divorces à l’amiable sont les plus avantageux. Dans ce contexte, les deux parties négocient librement et s’entendent sur les modalités de la séparation. Les enfants acceptent mieux la situation et en ressortent moins meurtris. De plus, les délais juridiques sont plus courts et, par conséquent, les coûts sont moindres. Mais le divorce ne se résume pas qu’à son aspect juridique. Il a aussi des répercussions sur la santé mentale et physique. Comment traverser cette période sans trop de dommages?

Gérer le stress malgré la colère et la détresse

Le divorce, ou la séparation, est considéré comme l’une des plus importantes causes de stress. Il apporte son lot de peine, de rancoeur, de colère et de frustration. Vous avez du mal à accepter la situation, vous craignez le changement et l’inconnu, et rien de tout cela n’arrange les choses. Rassurez-vous, ces sentiments sont parfaitement normaux et ils font partie du processus de guérison. Le divorce se compare tout à fait au deuil. Et, comme lui, il comporte des étapes bien identifiées: refus, colère et tristesse.

Mais quand les émotions dominent, il reste peu de place pour la raison. La détresse que vous vivez peut affecter votre corps, votre esprit, vos désirs, votre travail, vos relations avec les autres et même vos loisirs. En apprenant à gérer vos sentiments, vous y verrez plus clair et vous serez à même de prendre les bonnes décisions.

Période de transition

Le divorce prend du temps. En attendant, il faut faire face au quotidien. N’essayez pas de tout régler en même temps. Dites-vous que vous êtes en période de transition. Essayez de trouver des arrangements temporaires pour assurer les besoins essentiels, les vôtres, ceux de vos enfants ou de votre conjoint. Ne vous accrochez pas à vos anciennes habitudes. Consacrez plutôt vos énergies à recréer un environnement où vous vous sentirez bien et où vous pourrez accueillir vos enfants. Pensez à court terme. Et restez ouvert à la discussion.

Expliquer la situation aux enfants

Les enfants sont particulièrement vulnérables en période de divorce. Normal, puisque leur petit univers s’apprête à changer complètement. Eux aussi sont donc submergés par toutes sortes de sentiments contradictoires et ils doivent s’adapter à de nouvelles situations. Ils ressentent de l’insécurité, se croient parfois abandonnés et peuvent, à l’occasion, s’attribuer la responsabilité de la séparation.

Pour leur faciliter les choses, il faut leur épargner les conflits, tout en leur expliquant la situation en termes simples. Assurez-leur que, peu importe ce que vous vivez, vous continuerez à vous occuper d’eux et à les aimer. Les enfants n’ont pas à choisir un parent ou l’autre. Ne dites jamais de mal de votre conjoint en leur présence et ne vous servez pas d’eux comme messagers. Lorsque vous avez à régler une question concernant les enfants, ne tenez compte que de ce qui assurera leur stabilité et préservera le contact avec les deux parents. Le divorce n’est pas leur affaire, c’est la vôtre.

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Par Marie-Christine Tremblay pour Coupdepouce.com

5 clés pour donner confiance à son enfant

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Peur du noir, stress, crises de colère… Les parents sont à même d’aider leurs enfants à dépasser ces zones de turbulence émotionnelle sans le secours de professionnels. C’est la conviction de la psychologue Lise Bartoli, qui, dans L’Art d’apaiser son enfant, propose des outils simples et ludiques.

Les pères et mères d’aujourd’hui n’ont plus confiance dans leur savoir-faire parental, déplore la psychologue et hypnothérapeute Lise Bartoli. Par manque de temps, peur de mal dire ou mal faire, ils se précipitent chez le psy à la moindre difficulté et transmettent leur anxiété à leur enfant, qui ne peut pas, de ce fait, aller mieux. » Pourtant, selon la thérapeute, ils sont les mieux placés pour décoder ses petites perturbations – colères, baisse d’appétit, troubles du sommeil… – et l’encourager à les dépasser. C’est dans cet esprit que Lise Bartoli, qui a conçu une méthode inspirée de son expérience de mère et d’hypnothérapeute, propose dans son dernier livre des outils à destination des parents, pour les aider à aider leurs enfants. Relaxation, visualisation, lecture, création de contes… Autant de pratiques simples et ludiques qui permettront aux 4-12 ans de trouver, dans leur inconscient, la réponse à leurs difficultés – stress, angoisse de séparation ou de rivalité, peur de l’échec.

Certains parents préféreront la visualisation, d’autres le conte… L’idéal serait, lorsque l’on se sent soi-même calme et détendu, d’utiliser ces deux clés, mais pas le même jour. Si une séance ne suffit pas, on pourra la renouveler, et même, une fois la technique « rodée », inviter l’enfant à pratiquer seul relaxation et visualisation. « Pas question de transformer les parents en thérapeutes, précise Lise Bartoli. Il s’agit simplement de les aider à désamorcer un problème avant qu’il devienne pathologique. » Dans ce cas, la durée et l’intensité du symptôme – visible au mal-être persistant de l’enfant – exigent bien entendu le recours à une consultation auprès d’un professionnel.

Faire appel à sa «partie-qui-sait-tout»

L’inconscient, expliquait le psychiatre américain Milton H. Erickson*, est un « grand magasin de solutions et de ressources » dans lequel l’individu s’approvisionne pour résoudre ses problèmes. Il contient notre histoire familiale sur plusieurs générations, et une part de l’inconscient collectif, c’est-à-dire toutes les expériences humaines depuis la nuit des temps. L’enfant possède lui aussi une « partie-qui-sait-tout », comme l’a rebaptisée Lise Bartoli. Elle connaît ses angoisses, ses désirs, ses sentiments, mais aussi la solution à ses difficultés. « Un enfant excessivement timide est incapable d’expliquer pourquoi il a peur d’aller vers les autres, observe-t-elle. Le questionner à ce sujet le met mal à l’aise, le raisonner s’avère insuffisant. Pour modifier en profondeur son comportement, il faut aller sur le terrain de l’inconscient. La méthode est ludique, directe et efficace, car elle s’adresse à sa part créative, qui détient sa capacité de transformation positive. »

Il s’agit ici de matérialiser cette « partie-qui-sait-tout », pour la rendre plus familière et la convoquer facilement. L’enfant peut choisir un animal, un personnage, un petit objet ou un « jumeau ». Le parent l’invite ensuite à demander conseils et solutions à cette « partie-qui-sait-tout » pour affronter ses petites difficultés. Puis demande à son enfant, mais sans le forcer à répondre, ce que celle-ci lui a conseillé. La thérapeute constate à quel point les parents qui utilisent cette méthode sont surpris par la richesse et la pertinence des solutions proposées. De fait, ils retrouvent leur confiance de parents, et la confiance dans les ressources de leur enfant en est renforcée.

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Par Anne Lanchon pour Pyschologies.com

Nous ne comprenons rien aux ados. Pourquoi ?

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Tribu inquiétante et menaçante, les adolescents sont souvent considérés comme des aliens venus d’une autre planète. Or leurs comportements étranges peuvent être décodés, et nos réactions d’adultes aussi. Analyse d’un malentendu.

Parce que nous sommes jaloux

Comment accepter sereinement de voir son propre enfant devenir séduisant et mener une vie sexuelle ? « Lorsque nous disons que les adolescents ont des comportements étranges, avance Serge Hefez, psychiatre et psychanalyste, nous parlons de nous, de notre peur de vieillir, de notre angoisse de séparation avec ces futurs adultes. Cela vaut pour tous : médias, institutions, thérapeutes… »

Et cette peur s’exprime par des jugements négatifs, des rejets violents des adolescents, ce que Philippe Gutton, psychiatre, psychanalyste et directeur de la revue trimestrielle Adolescence, n’hésite pas à appeler « la provocation adulte ». Si on y ajoute une demande excessive faite aux ados d’être en forme, de s’intéresser à tout, de ne pas se mettre en colère, d’être performant à l’école – bref, de correspondre pleinement à l’attente adulte, sans laisser place à l’expression naissante de son individualité et de son individuation –, le clash et l’incompréhension sont au bout du chemin.

Yasmine, 19 ans, en est un bel exemple : « Mes parents sont divorcés. Jusqu’en troisième, tout se passait à peu près bien, normal, quoi… Ma belle-mère était plutôt sympa. Et puis j’ai grandi vachement vite. En un an, je me suis retrouvée avec une taille de 1,76 m et une poitrine imposante. Son attitude à elle a complètement changé. Elle est devenue agressive, elle faisait des réflexions sur mes fringues, mes copains… Mon père a fait celui qui ne s’apercevait de rien. Je ne l’ai pas supporté, je n’ai plus voulu aller chez lui le week-end. Et bien sûr, ç’a entraîné des engueulades monstres avec ma mère. Du coup, je me suis réfugiée dans mon monde. Je m’enfermais dans ma chambre, je ne voulais plus leur parler, et au lycée, ç’a été la chute libre… »

L’irruption de la « génitalité » (la sexualité) dans le corps et le psychisme des enfants provoque en effet une profonde modification chez les parents. Pour Philippe Gutton, comme pour Serge Hefez, François Marty et bien d’autres psychanalystes et psychiatres, cette notion est fondamentale. « Nul ne peut échapper à ce bouleversement des rapports, conscients et inconscients », insiste Serge Gutton, auteur de Moi, violent ? .

Toute l’ambivalence des attitudes adultes est là : dans le désir de conserver l’adolescent dans son statut d’enfant, tout en se plaçant inconsciemment dans une position de rivalité et de haine. Ce que Serge Hefez symbolise par l’histoire de Blanche-Neige, victime d’une belle-mère désireuse de faire disparaître la jeune fille afin de conserver son propre statut de séductrice.

Parce que ils font tout pour ne pas être compris

La période de l’adolescence est pour les jeunes celle de la création du moi, un moi autonome, différent de celui de leurs parents. Un moment de transformation si profond, si bouleversant que Philippe Gutton n’hésite pas à le comparer au processus de création artistique. L’apparition de cette nouvelle personne au sein de la famille ressemble ainsi à l’arrivée d’un étranger qui s’imposerait sans y être invité : « l’autre » surgit soudain.

Mais où est donc passé cet enfant que l’on a élevé et dont nous étions si proches ? Le voilà qui impose des conduites bizarres, s’essaie à de nouveaux comportements vestimentaires ou capillaires, se montre désagréable, se tient mal, fume comme un pompier, ricane à tout bout de champ, écoute sa musique à fond. Autant de provocations pour l’entourage adulte – les frères et sœurs perçoivent, eux, ces changements avec humour ou agacement, mais jamais comme une remise en question d’eux-mêmes.

Le langage devient lui aussi vecteur et expression de cette recherche. « Incapable de mettre des mots sur ce qu’il ressent, l’adolescent tente de temporiser, en tordant le sens de ceux qu’il employait jusque-là, explique Philippe Gutton. Alors que l’adulte tient à la signification littérale, lexicale des mots, qu’il veut plaquer sur le désordre qu’il entend. » Dès lors, le « malentendu » s’installe.
Maxime, 16 ans, en rigole : « J’adore parler à toute vitesse en verlan avec mes copains au téléphone, surtout devant mes parents. C’est trop cool, ça les “vénère” [énerve, ndlr]. » Juliette, 14 ans, ne supporte pas d’être obligée de parler « genre vieux » avec sa famille : « J’aime bien parler normal, comme nous. Mais mon père, quand je dis à ma mère : “Comment t’es trop bien habillée”, il me reprend : “Parle correctement !” Il crie, tout ça. Trop bête… »

Le paradoxe est là : les adolescents testent, tentent, cherchent, avancent par bonds et retours en arrière, se créent en se faisant opaques, mystérieux, par référence permanente à des territoires inconnus des adultes. Mais c’est au travers même de cette incompréhension voulue, de cette provocation qu’ils recherchent la preuve de leur existence en tant que moi. Car il s’agit d’obtenir une réponse, une réaction, une résistance, qui permette de vérifier que le changement est en cours.

Et de trouver les clés à l’incompréhension qu’eux-mêmes vivent à leur propre égard : pour eux, cette transformation est source d’interrogation, de sentiment de « familière étrangeté », pour plagier l’expression des surréalistes.

Parce que notre incompréhension les construit

Il ne s’agit plus pour les adultes de se placer dans une proximité trop grande, une éternelle « compréhension », source d’angoisse pour les ados. Ainsi Oriane, 15 ans, qui fait vêtements communs avec sa mère… celle-ci ayant imposé ce système pour de prétendues raisons d’économies. La jeune fille avoue rêver d’un « bout d’étagère à moi, avec que mes trucs à moi ». Il ne s’agit pas non plus de se figer dans une rigidité comportementale, sous prétexte que les adolescents ont besoin d’un « cadre » solide, mais au contraire de trouver des terrains de rencontre, d’échange.

Comment faire pour donner au jeune le soutien dont il a besoin, tout en lui offrant la possibilité de va-et-vient nécessaires à sa prise d’individualité (passages famille-hors famille), comment ne pas « le laisser dehors, ni le tenir enfermé » ? Comment lui offrir assez de souplesse pour que cette transformation majeure du « pubertaire » s’accomplisse ?

La réponse n’est jamais toute faite. Mais les spécialistes posent tous un préalable : les adultes doivent sortir de la fusion, ne pas se projeter sur leurs adolescents, trouver la bonne distance (ni trop, ni trop peu) et ne pas se sentir cause – c’est-à-dire coupable, car l’origine des deux mots est identique – de toutes ses difficultés. Celles-ci sont, pour une part, inévitables et nécessaires. Elles font partie de l’apprentissage. Les ados sont des êtres qui échappent aux adultes. C’est normal, et souhaitable.

Et leur changement s’opère d’autant plus harmonieusement que les adultes les entourant refusent d’entrer dans le jeu pernicieux de l’étiquetage… qui excite aussitôt le désir des jeunes de répondre par la « provoc ». Ce n’est pas de tout repos… mais cela en vaut la peine. Ne pas poser de questions intrusives, mais rester ouvert à la discussion sur un sujet d’actualité, par exemple, ou sur l’expression d’une révolte par rapport à l’autorité scolaire…

Pour Serge Hefez, « les adolescents attendent des adultes qu’ils parlent avec eux de tas de choses : de politique, de leurs propres souvenirs de jeunesse… A partir de ce moment, le jeune entre dans un bain de langage qui entoure la relation. Un ado qui parle de problèmes de société, d’actualité, qui cherche la discussion – même si elle passe par l’affrontement – est un ado qui va bien ». Parce que l’adolescence, c’est aussi cette magnifique période de la vie où tout arrive pour la première fois, celle du regard neuf sur le monde, celle de tous les possibles, celle de la pureté des sentiments (au sens où ils n’ont pas encore été usés par les années), des sensations fortes et aussi de la légèreté.

Les ados nous offrent une occasion de renouer avec cette part enfouie de nous-même, de remonter à notre propre source, sans retomber dans l’envie et la nostalgie de nos jeunes années. N’en ayons plus peur et ils en sortiront grandis…
(Christilla Pellé-Douël)

Elisabeth, 45 ans, mère de Shani, « Chez nous, ça passe beaucoup par la verbalisation »

« On a traversé des épisodes très classiques. Avec Shani, nous étions dans une opposition très nette. Je crois que les premiers signes sont apparus vers 12-13 ans. Il y a eu des velléités de maquillage, auxquelles j’ai mis le holà très vite, mais à 12 ans, elle a eu le droit d’aller à une fête jusqu’à minuit. Evidemment, je savais où et avec qui. Entre nous, il y a un contrat de confiance. Nous le respectons toutes les deux. Si je dis oui, je ne change pas d’avis. Si elle le rompt, elle sait que c’est fini.

L’autre pierre angulaire, c’est l’autonomie : je l’incite à se prendre en charge et à assumer les conséquences de ses actes. Je lui explique par exemple tous les dangers d’une consommation excessive d’alcool et ceux du cannabis. Et il n’y a pas, pour l’instant, de signes de transgression. Je n’interdis rien arbitrairement. J’explique toujours mes raisons, même si elles sont émotionnelles. Chez nous, ça passe beaucoup par la verbalisation. On s’engueule souvent. Mais pour moi, l’essentiel est de toujours accepter le dialogue, de laisser la porte ouverte. »

Shani, 17 ans, en terminale, « C’est nul, ce cliché sur l’apathie des ados ! »

« C’est vrai, il y a des moments durs dans l’adolescence. Au début, j’avais du mal à parler avec ma mère. Je criais pas mal. C’est quand même la période où on n’est pas très bien dans sa peau. On cherche, on essaie de trouver une personnalité à soi, on se découvre. Moi, je voulais plus de liberté sans être obligée de rendre des comptes. Aujourd’hui, ça va vraiment mieux. On communique bien, j’ai des rapports vraiment de confiance avec ma mère et je crois que c’est réciproque. J’adore discuter avec elle, de tout et de rien. Le contrat première embauche, le conflit israélo-palestinien, la politique… comme mes amis, je suis intéressée par de nombreux sujets, et j’ai des passions comme le théâtre ou la danse.

Il nous arrive souvent d’avoir des débats sur des sujets d’actualité. Ce que j’aime, c’est la diversité des opinions. C’est nul, ce cliché sur l’apathie et l’inculture des ados ! Ce qui est un peu difficile, c’est parfois d’avoir l’impression que, comme on est entiers, pas très nuancés, les adultes ne nous prennent pas au sérieux. »

par  Christilla Pellé Douel

source: Psychologies.com

Les enfants avant tout par « Un papa »

un enfant et papa toujours important - 2houses

Mon témoignage est un peu à contre courant des divorces énoncés sur votre site. Néanmoins, que les statistiques donnent une image meilleure du divorce ne peut que me réjouir. Tout comme la loi qui rend en grande partie obsolète le divorce par faute. Il y a déjà assez de colère dans un couple qui se sépare, et l’amour et la haine ne sont pas du domaine du raisonnable, alors les blessures de l’un de l’autre… A quoi bon rajouter une peine supplémentaire aux enfants ?

Nous avons une petite fille partie trois fois aux urgences, pour crise de spasmophilie. Mon ex-épouse a mis cela sur le compte des problèmes d’acariens, puis une autre fois sur le fait que je fume. Au final, l’allergologue a conseillé qu’elle ait rapidement une aide psychologique. Chose que je souhaitais depuis le début. Après avoir tenté bien des astuces données par mon psy, j’ai vu à quel point le déni de l’autre était d’une force redoutable. Cette psychothérapie de couple où j’espérais soit un rebondissement du couple, soit un divorce pas trop nul, s’est arrêtée sur une porte qui claque. L’ultime tentative pour une médiation fut un refus catégorique. Les moyens de la guerre donc, et d’une guerre qui n’en finit plus. Pour faire la guerre, il faut être au moins deux, et on ne peut pas décréter la paix tout seul.
Vous disiez dans cet article, que la mère est, après le divorce, tout à la fois la garante d’une autorité parentale, mais aussi celle par qui l’image du père existe encore au-delà du père. Je sais que cela arrive heureusement. Dans la recherche systématique de la casse de l’image du père, je sais que l’on me dit qu’un jour, trop en faire se retourne contre soi. Je ne voudrais pas que mes enfants et surtout la plus petite, soient tristes à nouveau. Tout cela est bien vain.
Il m’est assez difficile de comprendre toutes les motivations qui font que certains pères laissent leurs enfants. Baissent-ils les bras devant la loi ? Dans l’adversité ? Dans la lâcheté ?
La fin de mon témoignage, c’est un vœu à l’adresse des hommes et des femmes, pour que nos orgueils, nos blessures, ne soient jamais plus importants que le devenir de nos enfants.

Un papa.

Source: Psychologies.com

Il ne veut plus voir son père ou sa mère

enfant refuse de voir un de ses parents - 2houses

Lorsqu’un enfant refuse de voir l’un de ses parents, il convient de s’interroger sur ses motivations réelles et de tenter de rétablir leurs liens, car il en a besoin pour construire son identité, conseille le professeur de psychologie Gérard Poussin.

Comment réagir lorsque l’enfant d’un couple séparé refuse de voir son autre parent, celui qui ne l’héberge pas le plus souvent ? La réponse est délicate, car elle met en cause notre propre vécu de la séparation. Demandez-vous, pour commencer, si l’enfant n’exprime pas ainsi son soutien au parent resté seul, surtout s’il le voit souffrir tandis que l’autre a refait sa vie ? Nous-même, ne le vivons-nous pas comme une revanche ? « La manipulation parentale n’est pas toujours consciente, remarque Gérard Poussin, psychologue clinicien et professeur de psychologie, mais elle est à bannir pour l’équilibre de l’enfant, qui porte en lui son père et sa mère, et risquerait de se sentir scindé en deux s’il n’est pas autorisé à aimer l’autre parent. »

Un autre problème se pose à l’adolescence, lié au désir d’autonomie et au rejet de l’autorité. Si un parent se montre trop rigide ou trop intrusif, l’enfant peut être tenté d’habiter chez le plus laxiste, quitte à noircir le tableau : « Maman est invivable », « Papa se désintéresse de moi »… « L’idéal serait, conseille Gérard Poussin, que les parents discutent pour cerner les motivations réelles de l’adolescent (Se sent-il rejeté par son beau-parent ? A-t-il simplement envie de sortir tous les samedis soir ?) et réfléchissent ensemble au moyen de maintenir le lien. » Si les parents ont du mal à communiquer, une médiation familiale peutêtre profi table. Enfin, ne négligez pas d’éventuelles situations de maltraitance. Interrogez-le à ce sujet, recueillez l’avis d’un tiers pour vérifi er qu’il ne fabule pas et mettez-le en sécurité au besoin. Dans tous les cas, il importe de repérer les signes précurseurs (désinvestissement scolaire, violences verbales ) avant que la relation se dégrade. Lorsqu’un enfant refuse de voir son parent, il est souvent trop tard.

Par Anne Lanchon via Psychologies.com