Comment retrouver confiance en soi après un divorce ?

Divorce : comment retrouver confiance en soi ?

Subir un divorce est certainement l’événement le plus douloureux que vous ayez eu à vivre. Cet acte de séparation bouleverse votre quotidien et vous émeut jusqu’au plus profond de votre être. Dans ces circonstances, il est normal de perdre confiance en soi. Mais cette baisse de moral doit rester passagère. Le temps est venu de se reconstruire, lentement mais sûrement. Retrouver confiance en soi après un divorce est donc une façon de se donner la chance d’un nouveau départ.

Pourquoi perd-on confiance en soi après une séparation ?

Un divorce, qu’il soit de votre fait ou non, est toujours une étape douloureuse à franchir. Votre monde s’écroule et vous perdez pied autant que vous perdez confiance en vous. Savoir pourquoi on est autant perturbé est une avancée dans sa reconstruction. Pour vous aider à y voir plus clair, voici les principales causes de perte de confiance en soi après un divorce :

  • La culpabilité. On culpabilise d’avoir quitté son partenaire et d’être à l’origine de sa souffrance. À l’inverse, si votre partenaire est parti, alors vous avez tendance à croire que c’est de votre faute. Cette remise en doute permanente a un impact négatif et on finit par perdre confiance en soi.
  • Ressentir un sentiment d’échec lié à une relation brisée. C’est difficile de mettre une croix sur un amour qui a duré des années, car vous n’espériez pas qu’il se finisse ainsi. Il faut que vous fassiez la part des choses. Ce n’est pas parce que votre relation se termine par une séparation, que votre relation est un échec ou que vous ayez perdu votre temps.
  • Les disputes antérieures à la séparation et celles liées au divorce ont pu vous affaiblir. Lorsque l’on hausse le ton, on dit des mots qui blessent. Ces reproches s’intègrent peu à peu dans l’inconscient et font perdre confiance en soi.
  • Le changement profond et intense de son mode de vie. Après un divorce, personne ne vit plus pareil. Vous pouvez être amené à déménager pour des raisons financières ou pratiques, par exemple. Mais c’est surtout le retour au célibat qu’il faut gérer au mieux. Suis-je capable de vivre seul ? Comment gérer le quotidien sans mon mari ou ma femme ? Autant de questions qui déstabilisent.
  • Une blessure narcissique dans l’enfance. Une rupture peut être ressentie comme un rejet ou un abandon. Ce sentiment peut être d’autant plus fort si on a connu cette situation par le passé.

Quelle est la différence entre « confiance en soi » et « estime de soi » ? 

La confusion est là, tant les termes sont proches. La confiance en soi est tout ce qui se rapporte aux actions, aux gestes, aux objectifs. Avoir le courage et l’aplomb de faire quelque chose. Perdre confiance en soi, c’est avoir peur de faire ou d’entreprendre. L’estime de soi est la valeur que vous vous octroyez. Perdre l’estime de soi, c’est ne pas se sentir assez bien et se dévaloriser. 

Ces deux notions ne sont pas toujours liées. Mais elles peuvent le devenir si la perte de confiance en soi est pérenne dans le temps. À force de ne plus agir, on se sous-estime. Il est donc important de mettre en place rapidement après son divorce les actions nécessaires pour retrouver confiance en soi.

Comment retrouver confiance en soi après un divorce ?

L’après-divorce n’est pas une fin. Même si la souffrance est difficile à surmonter, il est temps de penser à vous et de vous reconstruire. Ces conseils sont là pour vous aider à reprendre le dessus.

Faire le deuil de sa relation passée

Pour avancer de votre côté, il est primordial que vous acceptiez votre divorce. Il est inutile que vous soyez dans le déni ou que vous espériez une réconciliation avec votre ex-partenaire. Arrêtez de l’appeler, de lui demander comment il ou elle se porte, enlevez les photos qui vous rappelle la vie à deux. En bref, coupez le cordon avec votre ex et faites le deuil de votre ancienne union.

Comment faire le deuil de son divorce ? Libérez-vous de vos émotions comme la tristesse et la rancœur. Il n’est jamais bon d’éprouver de la colère contre la vie, contre son ex, contre tous ceux qui auraient pu éviter ce désastre, voire pire contre vous-même. Criez votre douleur, tapez dans un coussin, faites de la boxe pendant un trimestre. Une fois le poids de la souffrance parti, vous pourrez voir votre avenir sous un nouvel angle.

Comprendre les raisons de la rupture pour se reconstruire psychologiquement

Un divorce est un tel choc qu’il est parfois difficile d’entendre les raisons profondes. L’idéal est de le demander à son ancien partenaire, sans honte ni tabou, dans le cadre d’un échange constructif. Certes, ces paroles sont douloureuses, mais elles sont indispensables. Il arrive que les causes soient difficiles à comprendre. La réponse peut être floue et subjective. Mais c’est une réponse tout de même. Idem si la rupture vient de votre volonté : il est toujours bon de s’interroger pourquoi on a quitté son partenaire. Cela vous permettra de ne pas reproduire les mêmes erreurs lors d’une nouvelle relation.

La communication est impossible avec votre ex ? Alors vous pouvez en discuter avec les amis proches ou la famille. Vous avez aussi la possibilité de vous parler devant le miroir. Cet exercice d’introspection peut vous aider à comprendre, selon votre perspective, les raisons d’une rupture avec votre ex-conjoint(e).

Peu importe la manière dont vous obtenez les réponses, l’intérêt est de tirer les enseignements de cette désunion, que ce soit une expérience enrichissante, malgré votre souffrance réelle. L’idée est d’en sortir grandi et plus fort.

Pardonner à son ancien partenaire

Le pardon est une étape majeure dans le processus de guérison. Il s’agit d’excuser son ex-partenaire de vous avoir quitté ou de pardonner à soi-même de lui avoir fait du mal en divorçant. En accordant votre pardon, c’est comme si vous arrêtiez de trouver un coupable et de le punir pour ses méfaits. La rancœur et la colère s’évaporent et la souffrance prend fin. En clair, le pardon ferme la porte du passé et ouvre celle du futur. Si vous n’êtes pas en mesure d’accéder à l’étape du pardon, essayez de comprendre au mieux les raisons de la séparation.

Se laisser le temps de remonter la pente

Personne ne vous demande de reprendre confiance en vous en une journée top chrono ! Selon les individus, la reconstruction peut prendre des mois ou des années. Cela dépend de votre résilience, c’est-à-dire votre capacité à surmonter les chocs traumatiques. Ce n’est pas parce que votre amie s’est remise de son divorce en trois mois, que vous devriez en faire autant. Sur ce terrain, tout le monde est différent et peut-être avez-vous besoin de temps supplémentaire. Les blessures émotionnelles sont comme les blessures physiques : elles mettent du temps à cicatriser. Alors donnez-vous le temps qu’il faut pour aller mieux.

Sortir de sa solitude pour se reconstruire après un divorce

Au début, on a envie de s’enfermer dans une bulle. C’est pratique pour se retrouver avec soi-même et faire le point en solitaire. Toutefois, il n’est pas bon de rester seul longtemps. Renouer avec sa vie sociale est un bon moyen de remettre le pied à l’étrier. Allez au cinéma, parlez avec des gens, invitez votre famille autour d’un délicieux repas et bien d’autres événements qui amènent à créer des contacts. Profitez de la positivité de votre entourage pour vous monter vers le haut. C’est donc important de privilégier les personnes qui croient en vous et favorisent votre bien-être.

Se tourner vers l’avenir pour enfin revivre après un divorce

À y regarder de près, la vie de couple n’est pas toujours propice au développement personnel. On pense souvent à son partenaire et à ses enfants en premier, avant de penser à soi-même. C’est ainsi que vos rêves restent sur le côté, au détriment des autres. Prenez cette rupture comme une chance. Il est temps que vous réalisiez les activités qui vous tiennent à cœur : entreprendre un voyage dans un pays lointain, apprendre à jouer d’un instrument de musique, écrire le roman qui vous trotte dans la tête depuis des années, se lancer dans une reconversion professionnelle, etc. Vous l’aurez compris, l’important est de vous fixer des objectifs et d’amorcer de nouveaux projets. Pour vous aider, demandez-vous quelle personne vous voulez devenir et ce que vous voulez vivre à l’avenir. Il n’y a aucun doute que tourné sous cette forme, vous trouverez de nouveaux buts pour vous reconstruire.

Bien chez soi, bien dans ses baskets !

Le divorce est certes acté, mais votre logement recèle sûrement des souvenirs de votre ex-conjoint(e). C’est d’autant plus vrai si vous vivez encore dans le logement que vous occupiez à deux. C’est le moment de prendre les choses en main. Rien de tel qu’une nouvelle décoration pour amener de la fraîcheur et de la nouveauté ! Peignez un pan de mur d’une couleur joyeuse, changez l’organisation des meubles, placez de nouveaux coussins sur le canapé. Et surtout, enlevez les photos et les objets qui font penser à votre ex. À la place, accrochez de nouveaux souvenirs comme la sortie au zoo avec vos enfants, votre meilleure amie qui fait une grimace, etc. Le but est de vous confectionner un nid douillet. Votre habitation doit être votre repère, votre refuge. En étant bien chez vous, vous vous sentirez mieux dans votre vie.

Prendre soin de son image

Lorsque l’on perd confiance en soi, on a tendance à se dévaloriser. On trouve ses cheveux affreux, on ne sait plus quoi se mettre sur le dos alors que l’armoire est pleine de vêtements, etc. Ce genre de malaise annonce le changement. Votre inconscient vous envoie le message qu’il refuse de vivre comme avant. Il est temps de prendre rendez-vous chez le coiffeur. Vous pouvez demander à la coiffeuse quelle coupe vous irait ou en choisir une dans leurs catalogues. C’est le moment aussi de pratiquer du sport en collectivité, de vous inscrire à la salle de gym et de changer de style vestimentaire. Quand on se sent belle ou beau, on retrouve son assurance.

Se remettre en couple après un divorce ? Oui, mais pas tout de suite !

Évitez de vous remettre en couple juste après la séparation. Laissez du temps au temps et ne vous jetez pas dans un amour éphémère. Ces relations pansements, comme on les appelle, n’ont rien de réparateur. Il faut bien comprendre que ces courtes relations amènent inexorablement à la rupture et ce, dans des conditions souvent brutales. L’effet serait dévastateur si cette relation pansement se terminait par une séparation venant de l’autre personne. Dans le pire des cas, vous pourriez vous retrouver bloqué dans une liaison où vous ne vous sentez pas à l’aise. La séduction, oui. Un nouvel amour, oui. Mais pas avant d’avoir retrouvé confiance en vous et de vous sentir assez fort(e) pour une nouvelle relation.

Consulter un spécialiste pour retrouver confiance en soi

Une séparation douloureuse, que vous en soyez l’instigateur ou l’instigatrice, peut se développer en dépression plus ou moins profonde. Quand les amis et la famille ne sont plus en mesure d’apporter leur soutien et que vous avez atteint vos limites, alors il faut savoir demander de l’aide extérieure. Dans ce cas, il n’y a pas de honte à toquer à la porte d’un psychologue ou d’un coach de vie. Rassurez-vous, il s’agit d’une aide ponctuelle. En aucun cas vous serez lié avec le thérapeute pendant des années, à moins que vous n’ayez choisi cette option. Quelques séances suffisent pour retrouver confiance en soi et démarrer une nouvelle vie.

Pour conclure, laissez le temps faire son œuvre et reconstruisez-vous à votre rythme, sans brûler les étapes. Les actions que vous mettrez en place vous permettront de reprendre confiance en vous. Vous verrez qu’un nouveau monde s’ouvre à vous et ne demande rien d’autre que d’être exploré. Et qui sait, vous pourriez à nouveau faire une rencontre qui fasse battre votre cœur.

Les limites de la coparentalité : comment les dépasser ?

la coparentalité

Vous avez des enfants avec votre ex-conjoint(e) ? Bienvenue dans le monde de la coparentalité ! En effet, un divorce ou une séparation n’est pas toujours synonyme de fin de relation. Dans la plupart des cas, les deux parents devront exercer en commun l’autorité parentale. Cela implique de communiquer afin de prendre ensemble les meilleures décisions pour le bien-être de l’enfant. Or, cette nouvelle relation n’est pas toujours simple à mettre en place, et comporte de nombreux obstacles. Heureusement, des solutions existent pour les surmonter et préserver un lien de qualité, gage d’équilibre pour l’enfant.

La coparentalité, c’est quoi exactement ?

On définit la coparentalité comme la relation qui reste entre deux parents après leur séparation. Elle existe dans tous les cas où les deux parents ont conservé leur autorité parentale, même si la résidence de l’enfant est fixée chez l’un des deux uniquement. Cependant, elle est particulièrement développée dans les cas de garde partagée, où les deux parents interviennent à parts égales dans l’éducation de l’enfant.

Le respect des droits de l’enfant

L’enfant est bien entendu au cœur de cette relation. Elle permet en effet de préserver au mieux les droits de l’enfant, notamment celui de conserver une véritable relation avec ses deux parents. La loi précise d’ailleurs que « l’autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant». L’intérêt de l’enfant implique de continuer à exercer sa propre parentalité, mais également de respecter celle de l’autre conjoint.

La coparentalité subie

Une séparation ne se passe pas toujours bien… Dans certains cas, les ex préféreraient ne plus avoir la moindre relation. Lorsqu’ils ont des enfants en commun, une rupture totale n’est pas possible. Les deux parents doivent maintenir un minimum de contact, même si cela se limite à des détails purement pratiques : horaires, dépenses… Dans ces situations conflictuelles, les modalités de garde et le cadre d’exercice de la coparentalité sont en général fixés par le juge aux affaires familiales. Les parents n’ont pas le choix de s’y soumettre.

Tout l’enjeu pour eux est alors de protéger au maximum l’enfant, en limitant les conflits. La relation peut d’ailleurs s’apaiser au fil du temps, et une coparentalité basée sur la communication peut apparaître petit à petit.

La coparentalité active

Si les tensions ne sont pas trop vives, vous pouvez décider de maintenir une relation beaucoup plus proche et de coopérer pleinement dans l’éducation des enfants. Vous et votre co-parent devenez alors de véritables associés dont le projet commun est d’élever votre ou vos enfants. Dans ce cas, le juge intervient généralement beaucoup moins, et c’est à vous de décider en commun de la place de chacun. Les relations peuvent être plus ou moins proches. Pour certains ex-conjoints, cela se limite à une communication régulière et à des prises de décision sans conflits. Pour d’autres, cela peut aller beaucoup plus loin, avec l’organisation d’activités communes par exemple.

Quelles sont les difficultés et les limites de la coparentalité ?

Par sa nature même, la coparentalité se heurte à certaines difficultés. Elle oblige deux personnes à continuer un chemin ensemble bien qu’elles aient décidé de se séparer.

Les premiers mois : des tensions presque inévitables

Les premiers mois qui suivent la séparation sont souvent les plus difficiles. Les blessures sont encore fraîches, et chacun essaie toujours de trouver un équilibre dans sa nouvelle vie de parent solo. Ajouter la création d’une relation de coparentalité à l’équation n’est pas facile.

C’est aussi parfois le moment de choix compliqués : nouveau lieu de résidence pour vous ou pour votre ex, mise en place du calendrier de garde, éventuellement choix d’une nouvelle école pour votre ou vos enfants… Toutes ces décisions à prendre en commun peuvent être source de vives tensions. Or, une coparentalité qui débute sur des bases saines a plus de chances de bien se passer par la suite. Il est donc indispensable de limiter les conflits dans cette période de mise en place de la relation.

Le cas des enfants en bas âge

La coparentalité est difficile à exercer pour les parents de très jeunes enfants. Ils sont en effet très souvent confiés à l’un des deux parents, généralement la maman. Le co-parent a alors un droit de visite et d’hébergement limité, plus ou moins important en fonction de l’âge de l’enfant. La relation qui se met en place est donc par nature déséquilibrée. En tant que parent chez qui l’enfant réside, vous pouvez mal vivre le fait de devoir tenir compte de l’avis de votre ex. En effet, il ne participe concrètement que très peu au quotidien de l’enfant. De l’autre côté, en tant que co-parent, vous pouvez vous sentir frustré de ne pas avoir une place plus importante dans la vie de votre enfant.

Une coparentalité qui évolue au fil du temps

Il arrive aussi que la relation entre les deux parents se complique lorsque l’enfant grandit. En effet, les choix éducatifs à faire sont de plus en plus lourds de conséquences : orientation scolaire, autorisation de sortir le soir… Or, au fil du temps, vous et votre ex-conjoint(e) allez évoluer chacun de votre côté, et vos valeurs respectives peuvent s’éloigner de plus en plus. Pour compliquer encore un peu les choses, votre enfant devenu pré-ado ou ado aura lui aussi son mot à dire. Il viendra donc naturellement s’immiscer dans l’équation de la coparentalité.

La coparentalité n’est donc jamais une relation figée, avec des règles établies une fois pour toutes. Elle nécessite de s’adapter en permanence, afin de toujours préserver les intérêts de votre ou vos enfants, mais aussi ceux des deux parents.

La question financière

La répartition des dépenses liées à l’éducation et au soin des enfants est souvent un sujet sensible. C’est d’autant plus le cas lorsque les situations financières des deux ex-conjoints sont très différentes. Si vous êtes à l’aise financièrement, vous pouvez être tenté d’inscrire votre enfant à une activité extrascolaire chère, ou dans une école privée. En revanche, si c’est votre co-parent qui souhaite prendre une telle décision, il peut être difficile, voire impossible pour vous de prendre en charge la moitié de ces dépenses. Il est alors nécessaire de faire des compromis, forcément frustrants pour au moins l’un des deux co-parents.

L’éloignement géographique

Entretenir une relation de coparentalité harmonieuse est souvent plus compliqué lorsque les lieux de résidence sont très éloignés. En effet, dans ce cas, l’un des deux parents est beaucoup moins présent dans la vie du ou des enfants. La relation est donc déséquilibrée. Pourtant, pour le bien de votre ou vos enfants, il est indispensable de maintenir un lien aussi fort que possible. Cela demande de la patience, de l’organisation et de la créativité !

Quand de nouveaux conjoints entrent en scène

Vous avez rencontré une nouvelle personne, ou c’est votre ex-conjoint qui a reformé un couple ? Il est normal d’aller de l’avant, mais ce changement est toujours un moment délicat. En effet, l’équilibre qui s’était établi au fil du temps est parfois totalement bouleversé par l’arrivée de cette tierce personne. Le beau-père ou la belle-mère va tout naturellement prendre un rôle plus ou moins grand dans l’éducation de votre ou vos enfants.

Cette situation est souvent la source de tension avec l’autre co-parent, en particulier si la blessure de la séparation n’est pas bien cicatrisée. Les difficultés peuvent encore être augmentées si vous ou votre ex-conjoint devenez parent d’un nouvel enfant.

Le mirage d’une relation de couple qui perdure

Il est fort possible que vous ressentiez toujours des sentiments pour votre ex-conjoint, ou que vous soyez dans la situation inverse. L’un de vous deux peut même nourrir l’espoir de voir la relation reprendre. Dans ce cas, une coparentalité active qui implique de nombreuses interactions vat venir brouiller les cartes encore un peu plus. La difficulté à tourner la page est renforcée, et le risque d’entretenir de faux espoirs est bien présent. Cette situation vient encore compliquer la mise en place de cette nouvelle relation de co-parents.

Une relation trop ambiguë entre co-parents peut aussi créer une grande insécurité chez l’enfant. Il risque de se donner la mission de réunir ses parents, et de se sentir coupable devant l’échec de ses tentatives.

Devenir co-parents sans avoir été un couple

Il arrive que la vie nous réserve des surprises. Vous êtes peut-être devenus parents avant même d’avoir été un véritable couple. Vous allez donc devoir mettre en place une relation de coparentalité alors même que devenir parents n’a jamais été un projet commun. Cette situation est particulièrement délicate, et potentiellement source de conflits profonds. Il est en effet parfois difficile d’accepter que quelqu’un que vous n’avez pas réellement choisi participe à l’éducation de votre enfant !

Comment mettre en place une coparentalité équilibrée et sereine ?

Nous avons vu que l’exercice de la coparentalité est loin d’être un long fleuve tranquille. Dans certaines situations (séparation très conflictuelle, séparation suite à des violences…), il est très difficile de créer une relation apaisée entre les co-parents. Heureusement, les séparations se font généralement dans des conditions moins dramatiques. Une relation de coparentalité apaisée va alors pouvoir se construire. Cela va cependant vous demander beaucoup d’efforts, et passer par l’établissement de règles solides.

Définissez des règles claires dès le départ

Afin d’éviter au maximum les conflits, établissez des règles complètes et précises dès la séparation. Cela concerne en premier lieu les aspects pratiques : calendrier de garde, répartition des dépenses… Essayez au maximum d’éviter les ambiguïtés, notamment en ce qui concerne les situations particulières : vacances, jours fériés… En cas d’apparition de tensions, vous pourrez toujours vous appuyer sur ces règles définies ensemble pour trancher les litiges.

Définissez également bien la place de chacun, et le cadre des interactions. Vous pouvez par exemple décider que toutes les rencontres se feront dans des lieux neutres et pas à votre domicile ou à celui de votre co-parent. Il est également possible de lister les décisions pour lesquelles chacun de vous veut absolument être consulté. Bien entendu, chaque relation est unique, et les limites seront très différentes d’une famille à l’autre. De plus, ces règles seront amenées à évoluer au fil du temps. Soyez prêt(e) à faire preuve de flexibilité !

Mettez toujours l’enfant au cœur de la relation

L’enfant que vous avez en commun est ce qui vous relie. Son bien-être doit absolument passer avant les rancunes éventuelles. Bien évidemment, ce n’est pas toujours facile. N’oubliez jamais que vous aimez tous les deux votre ou vos enfants. En cas de conflit, essayez de vous focaliser sur cet aspect de la personnalité de votre co-parent. Le but est de cesser de voir en elle ou lui l’ex-conjoint(e) qui vous a blessé(e), mais de voir au contraire un(e) partenaire qui va vous aider à créer une vie heureuse pour votre ou vos enfants.

Il est également primordial de laisser les enfants en dehors des conflits éventuels. Savoir que leurs deux parents coopèrent pour leur bien-être est un atout énorme pour leur sécurité affective. Rappelez-leur souvent que la séparation ne remet pas en question l’amour que chacun de ses parents a pour eux.

N’hésitez pas à vous faire aider

Une séparation ne laisse personne indemne, et nécessite un véritable travail de deuil qui prend du temps. Il est parfaitement normal d’avoir du mal à recréer une relation sereine avec votre co-parent. Parfois, les blessures sont trop profondes pour y arriver seul(e). Heureusement, des solutions existent pour se faire accompagner.

Le recours à la médiation familiale permet souvent de dénouer des conflits. Il est possible de demander une médiation familiale pendant la procédure de séparation, mais également après. Un professionnel vous accompagnera alors pour vous aider à poser les bases de votre nouvelle relation. Le but est que chacun de vous parvienne à voir l’autre non plus comme un ex-conjoint, mais comme un associé dans l’éducation de l’enfant.

Le médiateur familial n’est pas là pour définir des solutions à votre place. Son rôle est de vous permettre de vous exprimer et de renouer le dialogue, afin de trouver vous-même ces solutions.

Utilisez une application comme intermédiaire

Des applications existent maintenant pour faciliter la communication entre co-parents. Cela vous permet des synchroniser les emplois du temps et de gérer les finances plus facilement. Mais une application de ce type présente encore bien plus d’avantages. Elle vous offre en effet la possibilité de partager toutes les informations relatives aux enfants sans nécessiter de contact direct. C’est donc une excellente solution lorsque la relation est encore conflictuelle, ou lorsque l’on souhaite tout simplement mettre un peu de distance avec l’autre parent.

De plus, la centralisation des informations vous permet d’éviter les conflits dus au manque de communication. Cela contribue donc à créer une relation de coparentalité sereine et dans laquelle tout le monde se sent bien !

Divorce : quels sont les droits des enfants ? (FRANCE)

droits des enfants divorce

Le divorce a longtemps été vu comme une affaire d’adultes. La garde des enfants était attribuée sans que ceux-ci aient leur mot à dire. Heureusement, les mentalités ont évolué et les droits de l’enfant sont aujourd’hui pris en compte. Cela passe notamment par la possibilité pour l’enfant de donner son avis sur le mode de garde choisi. Cependant, même les bébés et les enfants trop jeunes pour s’exprimer ont des droits qui doivent être respectés dans la procédure de divorce.

L’évolution des droits de l’enfant dans la procédure de divorce

Le bien-être de l’enfant n’a malheureusement pas toujours été au centre des procédures de divorce. Cependant, au fil du temps, la compréhension des besoins de l’enfant et de ses relations avec ses parents a évolué. Cette nouvelle vision a peu à peu été intégrée dans la définition de la place de l’enfant dans les procédures de divorce.

La reconnaissance des droits de l’enfant, une avancée récente

Jusqu’à la fin des années 1980, même si l’enfant était protégé par la justice, il n’avait pas réellement de droits. Il était sous la totale responsabilité de ses parents ou d’une institution. En 1989, les Nations Unies ont écrit la Convention internationale des droits de l’enfant. Ce traité international a été ratifié par la France le 26 janvier 1990. Il établit la notion d’intérêt supérieur de l’enfant : le bien-être de l’enfant et son point de vue doivent être pris en compte dans toutes les décisions qui le concernent.

Ce principe s’applique entre autres aux procédures de divorce dans lesquelles des enfants sont impliqués. Notons que l’intérêt supérieur de l’enfant est une notion indépendante de l’âge. Les bébés et les jeunes enfants sont donc également concernés par cette avancée. Cependant, les modalités d’application du principe sont différentes en fonction de l’âge de l’enfant et de ses capacités de réflexion et d’expression.

L’évolution des droits du père en cas de divorce

Jusqu’à la fin des années 1990, la garde exclusive des enfants était généralement accordée à la mère lors des séparations. En effet, on considérait que la mère est le parent le plus important pour un enfant, surtout s’il est très jeune. Le père avait seulement un droit de visite, et pouvait éventuellement s’occuper de ses enfants certains week-ends et une partie des vacances scolaires.

Pourtant, cela faisait déjà des décennies que les papas étaient de plus en plus présents dans l’éducation et la vie quotidienne des bébés et des enfants. Tout naturellement, les pères séparés ont réclamé de bénéficier des mêmes droits que les mères, et de pouvoir s’occuper de leurs enfants après une séparation. Dès le début des années 1990, des associations se sont créées pour demander une évolution des modes de garde.

Le 4 mars 2002, une loi établit la possibilité de la garde alternée. Si la situation le permet, le juge peut décider que l’enfant passera autant de temps chez ses deux parents. Ce mode de garde permet à chacun de participer à la vie quotidienne de l’enfant et à son éducation.

La garde alternée et la préservation des droits de l’enfant

La garde alternée permet un meilleur équilibre entre les deux parents. Lorsqu’elle est appliquée dans le respect des besoins et la prise en compte de l’âge des enfants, elle permet également de préserver leurs droits. En effet, on sait maintenant qu’une relation privilégiée avec ses deux parents est un plus pour le développement d’un enfant. C’est le cas également pour les bébés et les très jeunes enfants. Il a été démontré qu’un bébé est fortement attaché aux différentes personnes qui s’occupent de lui, et pas seulement à sa mère.

Pour les enfants en âge de donner leur avis, la solution de la garde alternée permet de ne pas devoir choisir entre les deux parents. Pour les plus jeunes, elle donne la possibilité de construire des relations solides avec chacun des parents. Toutefois, le fait d’avoir deux foyers peut également désorienter l’enfant, surtout en bas âge. Il faut donc adapter le principe de la garde alternée pour leur permettre de construire des repères solides.

Droits de l’enfant en cas de divorce : que dit la loi ?

La loi précise que l’enfant a le droit d’être entendu dans le cadre d’une procédure de divorce. Aucun âge minimum n’est fixé pour que ce droit puisse être exercé. Toutefois, on ne tient compte de l’avis de l’enfant qu’à partir du moment où il est capable de discernement. Cela signifie qu’il doit pouvoir comprendre la situation et les implications de ses choix.

Le cas des enfants de plus de 6 ans

Généralement, on estime qu’un enfant est capable de discernement lorsqu’il atteint six ou sept ans. Toutefois, cela dépend de la maturité de l’enfant et de la complexité de la situation. L’opportunité d’auditionner ou pas un jeune enfant est laissé à l’appréciation du juge.

Si le juge donne son accord, une audition est organisée. Celle-ci n’est pas forcément conduite par le juge lui-même. Elle peut être réalisée par une personne travaillant dans le domaine social ou par un psychologue. L’enfant peut être accompagné d’un avocat pour lui apporter un soutien moral et l’aider à exprimer son ressenti.

Un compte-rendu de l’audition est réalisé. Toutefois, le juge n’est pas obligé de suivre l’avis de l’enfant. Il doit cependant indiquer clairement dans le jugement qu’il a tenu compte de ses sentiments. S’il a décidé d’aller contre les demandes de l’enfant, il doit indiquer les motifs de cette décision.

Le cas des bébés et enfants en bas âge

Un bébé ou un enfant de moins de trois ans n’est évidemment pas capable d’exprimer clairement son ressenti. Les enfants de trois à six ans environ commencent à pouvoir donner un avis. Cependant, on estime généralement qu’ils n’ont pas la maturité pour que cet avis soit pertinent. En effet, ils ne sont pas en mesure de comprendre réellement ce qui est en train de se passer. Pour les jeunes enfants, c’est donc uniquement aux adultes de définir ce qui est dans leur intérêt.Dans le cas où la séparation se passe bien, les parents arrivent d’eux-mêmes à un accord qui préserve au mieux le bien-être de l’enfant. Si une telle conciliation n’est pas possible, c’est le juge qui devra décider des modalités de garde qui lui semblent les plus adaptées. Le principe à appliquer dans ce cas est l’intérêt supérieur de l’enfant.

Comment tenir compte des droits de l’enfant dans un accord de garde ?

Vous avez à cœur d’aider vos très jeunes enfants à vivre le mieux possible ce bouleversement dans leur vie. Tout l’enjeu est de trouver le bon équilibre. Un bébé ou un jeune enfant doit vivre dans un environnement le plus stable possible, physiquement comme affectivement. La garde alternée classique est donc peu adaptée à cet âge. Cependant, l’enfant a également besoin de maintenir un contact proche avec ses deux parents. Il est heureusement possible de mettre en place un mode de garde alternée qui permet de concilier ces deux besoins.

La garde alternée classique, une solution moins adaptée aux jeunes enfants

Si la garde alternée à 50-50 est de plus en plus répandue pour les enfants de plus de six ans, il en va différemment pour les plus jeunes. En effet, on considère qu’un jeune enfant a avant tout besoin de stabilité affective. Cette stabilité déjà mise à mal par la séparation serait encore endommagée par une garde alternée classique.

Un jeune enfant s’attache en priorité à la personne qui passe le plus de temps à prendre soin de lui. On parle de figure d’attachement principal. Dans un couple formé d’un papa et d’une maman, la figure d’attachement principal est généralement la maman. Cependant, il arrive qu’il s’agisse du papa, si c’est lui qui est le plus présent. Dans un couple homoparental, la figure d’attachement principal dépend également de l’équilibre propre à la famille.

On estime qu’un très jeune enfant doit passer la majeure partie du temps avec sa figure d’attachement principale. S’il en est éloigné trop longtemps, cette situation génère chez lui de l’angoisse. La décision prise dans la majorité des cas est donc de confier la garde à cette figure d’attachement principale, généralement la maman. Toutefois, pour garantir le droit de l’enfant à passer du temps avec le co-parent, une garde alternée progressive peut être décidée.

S’adapter à un enfant en bas âge : la garde alternée progressive

La garde alternée progressive consiste dans un premier temps à fixer la résidence de l’enfant chez le parent reconnu comme figure d’attachement principale. Le co-parent peut héberger l’enfant durant des périodes de longueur variable en fonction de son âge. Un bébé passera ainsi généralement la plus grosse partie de la semaine avec sa maman. Le co-parent pourra le prendre avec lui une demi-journée pour commencer, puis une journée complète, puis une journée et une nuit…

Un jeune enfant n’a pas la même notion du temps qu’un adulte. Suivant son âge, il n’a pas non plus conscience que le parent absent n’a pas totalement disparu. On va donc privilégier des séjours chez le co-parent assez courts, mais fréquents. Ainsi, il vaut mieux que l’enfant passe deux fois une journée chez le co-parent plutôt que deux jours consécutifs. Il pourra ainsi profiter de son moment avec lui sans souffrir d’une trop longue séparation d’avec sa figure d’attachement.

Il ne faut pas non plus négliger l’importance d’un environnement stable dans le développement du jeune enfant. Avoir un foyer principal lui permet d’établir des repères : les lieux, l’emploi du temps, les règles de la maison… En grandissant, il deviendra de plus en plus capable de s’adapter à une situation où les repères changent en fonction du lieu de résidence.

Au fur et à mesure que l’enfant grandit, la situation peut évoluer régulièrement pour atteindre une véritable garde alternée 50-50 lorsqu’il est suffisamment mûr et stable sur le plan affectif.

Tenir compte des autres enfants de la fratrie

Établir un calendrier de garde alternée pour un jeune enfant n’est pas simple. Les choses se compliquent encore un peu dans le cas des fratries. En effet, le bien-être des enfants passe aussi par le maintien des relations avec leurs frères et sœurs. Or, en fonction de l’âge de chaque enfant, le calendrier de garde le plus adapté n’est pas forcément le même. Dans tous les cas, établir un planning de garde en ligne peut être une aide précieuse.

L’article 371-5 du Code civil indique que le maximum doit être fait pour que les fratries ne soient pas séparées. On va ainsi privilégier un accord de garde dans lequel tous les frères et sœurs sont simultanément chez l’un des deux parents. Cependant, la loi permet tout de même une séparation lorsque l’intérêt de l’enfant le réclame. Si la fratrie comprend un bébé ou un très jeune enfant, il est possible d’établir un rythme différent pour les différents enfants.

La fratrie sera ainsi séparée certains jours. Suivant la répartition des jours de garde, différents scénarios peuvent être envisagés. L’important est de veiller à ce que les plus jeunes passent du temps avec leurs frères et sœurs chez chacun des deux parents. Bien entendu, cela exige une certaine flexibilité de la part de chacun, puisqu’il faut coordonner deux calendriers de garde différents.

Si l’enfant a des demi-frères et sœurs, il est également important qu’il passe du temps avec eux, même s’il est encore très jeune. Cela lui permettra de nouer des liens avec eux, et favorisera l’harmonie familiale future. L’important est que le bébé ou le petit enfant ait sa place à part entière au sein des deux foyers.

Toujours rester à l’écoute de l’enfant

Enfin, il est primordial de toujours rester à l’écoute des ressentis de l’enfant. Si celui-ci exprime un mal-être, il doit être entendu.

Dans certains cas, le calendrier de garde devra être revu. Si les deux parents ont établi un accord amiable, ils devront le modifier ensemble. Si ce n’est pas le cas, il est nécessaire de saisir le juge aux affaires familiales pour qu’il statue à nouveau sur les modalités de garde.