Éducation : quand le divorce brouille les cartes

éducation et le divorce une source de conflits - 2houses

Comment parler d’une même voix quand on ne vit plus sous le même toit ? Comment rester cohérent quand l’amour conjugal a fait son temps ?

Benoît, 48 ans, enseignant, père de deux filles de 17 ans et 15 ans, le constate avec tristesse : ses enfants et lui ont fait l’amère expérience du conflit d’autorité, si fréquent lors des séparations. « Quand nous étions mariés, nous étions d’accord sur toutes les questions d’éducation. Lorsque nous avons divorcé, tout est devenu source de conflit. Pour moi, ce n’est pas une question de conflit d’autorité, c’est un problème de couple qui s’exprime à travers l’exercice de l’autorité, parce que c’est le dernier lien, le seul moyen de maintenir le contact. »

Une balle de ping-pong

Béatrice Copper-Royer, psychologue clinicienne, n’est pas surprise d’un tel témoignage : « Un rapport de force s’établit entre les parents, surtout si le divorce est conflictuel. Chacun a peur que l’autre prenne le dessus sur l’enfant. » Cette rivalité dont il est l’enjeu entraîne forcément des conséquences, quel que soit son âge : « Quand les enfants sont très petits et sans autonomie psychique, ils se vivent comme des balles de ping-pong lancées d’un parent à l’autre. C’est très dévastateur et déstabilisant. » En effet, coincés entre papa et maman, ils ne savent pas, et ne peuvent pas savoir, où se situe la « bonne parole ». Leurs parents sont deux références, deux points d’étayage indispensables. Si chacun met en doute le discours et les décisions de l’autre, c’est la catastrophe. Non seulement l’enfant ne sait plus où se situer, mais l’affrontement parental le renvoie à une négation de lui-même, en tant qu’être issu de ses deux parents.

Béatrice Copper-Royer emploie le terme de « maltraitance » pour qualifier l’atteinte portée aux enfants. Serge Tisseron, pédopsychiatre, parle lui de « conflit de désaveu d’autorité » pour les cas les plus graves : « Ce que les parents doivent réaliser, c’est que celui qui désavoue l’autre sape sa propre autorité, car l’enfant perd confiance non seulement dans le parent désavoué, mais aussi dans celui qui désavoue. Il ne peut renier un de ses deux parents. En conséquence, il peut renier les deux ! C’est tout le système éducatif intériorisé par l’enfant qui est détruit, il ne peut plus s’appuyer sur quoi que ce soit, il n’a plus de boussole intérieure. »

Au quotidien, cela entraîne des réactions telles que le refus d’obéir, les fugues, les crises de rage, les échecs scolaires – espace idéal pour contester les demandes parentales… À l’adolescence, les problèmes peuvent prendre une tournure plus radicale. Leila, bientôt 18 ans, ne supporte plus aucune parole adulte : « Ma mère me dit des horreurs sur mon père. Lui ne dit rien, mais je sais ce qu’il en pense. Ils m’explosent la tête. Les adultes, en fait, ils font n’importe quoi. » La jeune fille enchaîne les quatre cents coups avec ses copines, sèche les cours…

La spécificité psychique de la séparation pour l’enfant (et encore plus pour l’adolescent) tient dans ce parent absent qui prend une dimension fantasmatique : son « fantôme » occupe tout l’espace. Une ambivalence qui provoque agressivité, opposition, mais aussi culpabilité : comment éprouver des sentiments hostiles à l’égard de ses parents ? Certains enfants retournent cette violence contre eux-mêmes : scarifications, conduites à risques, tentatives de suicide forment la triste litanie des atteintes que les psys tentent de panser. « Les enfants eux-mêmes entrent parfois dans un système de manipulation, souligne Béatrice Copper-Royer. Ils espèrent inconsciemment en tirer deux bénéfices : d’une part, obtenir quelque chose du conflit – une autorisation, un objet, de l’argent (“Papa, lui, il est ok”) ; d’autre part, paradoxalement, parvenir à maintenir un contact entre ses parents à son égard, même dans le conflit (“Tout, plutôt que mes parents m’ignorent”). » Serge Tisseron abonde dans le même sens : « Les enfants, quel que soit leur âge, font en sorte qu’aucun des parents ne parvienne à régler le problème seul. Ainsi, ils sont obligés de se parler, même si c’est pour se disputer. »

Au-delà de ces manipulations inconscientes s’ajoute un écueil : celui de l’absence d’autorité. De nombreux pères et mères séparés ont peur de perdre l’amour de leurs enfants en les frustrant, en étant autoritaires. Ils craignent parfois que ceux-ci choisissent de ne plus les voir, préfèrent vivre avec « l’autre », et versent alors dans une attitude que le pédopsychiatre Daniel Marcelli qualifie de « séducation », cajolant pour faire respecter la consigne ou renonçant tout simplement à la faire appliquer. Comment l’autre parent peut-il alors faire valoir son autorité ? Il est forcément perdant à exiger, ordonner, punir… « J’ai le mauvais rôle toute la semaine et, quand les filles vont chez leur mère, c’est la fête, rien n’est grave, les devoirs sont faits ou non. Le lundi, c’est dur… résume Benoît. Je n’arrive pas à en parler avec mon ex-femme (“Tu les as toute la semaine, à toi les emmerdements, moi j’en profite le week-end”). » Pourtant, éviter de tomber dans le piège est moins difficile qu’il n’y paraît. Même s’il est des cas où les seules intelligence et bonne volonté ne suffisent plus (cas pathologiques, violences conjugales, perversité, etc.), il faut d’abord parvenir à se sentir suffisamment adulte pour s’oublier un instant au profit de ses enfants.

Chacun son contrat

Bien entendu, pas question de critiquer l’autre parent devant eux. La seule conduite à suivre reste la concertation pour les grandes décisions (choix d’études, établissements scolaires, etc.) et que chacun règne chez lui. « L’un et l’autre doivent passer un contrat pour chaque maison : “Ici, ça se passe comme ça, chez ton père (ou ta mère), c’est différent”, conseille Béatrice Copper-Royer. Il s’agit d’affirmer tranquillement la règle de vie chez soi et se dire que, de toute façon, ce qui se passe chez l’autre nous échappera toujours. »

Les enfants ne souffrent pas de passer de l’un à l’autre, « à condition que les règles soient explicites », remarque Serge Tisseron. « Au début, ça m’exaspérait de voir mon fils arriver à la maison le tee-shirt en tire-bouchon, raconte Soizic, 36 ans, divorcée et mère de Clarence, 8 ans. Puis j’ai réussi à relativiser. Dans le fond, quand il part en vacances chez mes parents, je suis tout aussi exaspérée (les chaussettes dans les sandales), et je ne dis rien… » Selon Serge Tisseron, c’est là le bon chemin : « Pour les enfants, cela devient un enrichissement formidable, un espace de liberté, car ils sont alors nourris d’influences diverses, qui ne peuvent que leur ouvrir l’esprit… » Et dans le fond, nous leur devons bien cela.

Le point de vue de Claude Halmos

Les parents séparés peuvent dire leurs difficultés

Divorcer, ne plus être en couple et rester cependant des parents cohérents est souvent le parcours du combattant. Même si l’on essaie de faire au mieux, il y a toujours des ratés qui, même anodins, peuvent être graves pour les enfants, car ceux-ci ne connaissent pas la nuance. Un désaccord mineur, une petite incohérence, et l’idée de couple parental peut s’écrouler en même temps que les repères et les règles dont ce couple était garant. Personne n’est plus d’accord ? Chacun fait ce qu’il veut ? Pourquoi ne ferions-nous pas de même ? Et la vie se met à marcher sur la tête… Il faudrait donc que les parents se concertent, mais surtout parlent à leurs enfants. Et disent (sans jamais entrer dans la confidence) leurs difficultés de parents séparés : « Se séparer quand on s’est aimés n’est pas facile. Depuis, par rapport à vous, on se trompe souvent, on n’est pas toujours cohérents. Mais on a tous les deux, parce qu’on vous aime, le souci de vous éduquer pour que vous puissiez réussir votre vie. Quand ça ne va pas, parlez-nous ! »

Christilla Pellé Douel

Pourquoi les pères divorcés obtiennent rarement la garde des enfants ?

pères divorcés et la garde des enfants - 2houses

Après un divorce, la résidence principale des enfants est très rarement confiée au père. Une discrimination que dénoncent leurs associations et que tentent de corriger les magistrats. 

La « résidence » a remplacé la « garde » des enfants dans le vocabulaire du divorce. « C’était très réducteur car cela signifiait qu’il y en avait un qui gardait l’enfant et que l’autre l’avait perdu », explique Me Béatrice Ghelber, avocate spécialiste en droit de la famille. Mais ce changement de terminologie traduit-il une plus grande égalité entre père et mère? Ça se discute.

« Le taux de discrimination à l’encontre des pères est très élevé, sans que cela dérange personne »: Gérard Révérend, président de l’association Les papas=les mamans, est en colère. Pour en comprendre la raison, il suffit de regarder les chiffres. Selon le ministère de la Justice, en 2009, dans 8% des cas, la résidence principale des enfants a été confiée au père après un divorce, contre 74,6% à la mère et 16,9% aux deux parents, enrésidence alternée.  

Et plus les enfants sont jeunes, plus l’écart se creuse, d’après Me Nicole Milhaud, avocate honoraire, qui indique que « jusqu’à 4-5 ans, les magistrats hésitent souvent à séparer l’enfant de sa mère. » Me Myriam Lasry acquiesce: « Les juges ont encore plus tendance à confier les tout-petits aux mères. La loi reprend de la vigueur quand les enfants grandissent, à partir de 6-7 ans. »

La justice comme reflet sociétal

Pourtant, la loi traite les deux parents à égalité, ne se souciant que de l’intérêt de l’enfant. Le reste relève de la décision de juges « parfois orientés », selon Me Nicole Milhaud.

C’est ce qu’a ressenti Antoine (le prénom a été changé). Sa petite fille de deux ans a été confiée en résidence principale à son ex-femme et il n’a obtenu un mercredi et un week-end sur deux ainsi que la moitié des vacances qu’après une enquête sociale et psychologique. A l’entendre, ses compétences de père ont été d’emblée mises en question par la justice.

Marc Juston, juge aux affaires familiales à Tarascon (Bouches du Rhone), nuance. « Si la résidence principale est très souvent confiée aux mères, c’est que les parents se mettent d’accord, sans même l’intervention du juge ». Et de citer une enquête du ministère de la Justice, publiée dans Infostat justice de janvier 2009, qui indique que, après les divorces par consentement mutuel prononcés entre 1996 et 2007, la résidence des enfants a été fixée chez la mère dans 71,8% des cas, en alternance dans 21,5 % des cas et chez le père dans 6,5% des cas seulement. Ces chiffres ne sont pas si éloignés de ceux des divorces pour faute, lorsque le juge fixe la résidence. Elle est alors donnée à 84% à la mère, à 11% au père et à 4,4% aux deux parents en alternance – la résidence alternée nécessite une communication entre les parents plus difficile en cas de conflit.

« Les juges ne sont pas contre les pères, insiste Marc Juston. Certes, ils accordent le plus souvent la résidence principale à la mère, mais ils ne vont pas au-delà du contrat social. On est encore dans un schéma où il est acquis que la mère doit garder son enfant et que le père doit se battre pour obtenir davantage. Le juge ne peut perdre le contact avec la société. »

La parité en question

Pourquoi en est-on encore là? « Soyons honnêtes, dans la majorité des cas, ce sont encore les femmes qui s’occupent le plus des enfants », souligne Me Nicole Milhaud. Qui y voit aussi une réaction: « Après avoir contraint les femmes à la soumission, on a voulu les aider ».

On renvoie les femmes à leur supposée fonction naturelle

« On renvoie les femmes à leur supposée fonction naturelle », s’insurge Gérard Révérend. Il admet néanmoins qu’il est souvent « difficile de faire accepter à un certain nombre de féministes, qui se battent pourtant pour la parité, que l’égalité doit exister dans les deux sens. Elles ont l’impression qu’on veut leur retirer des droits, alors que c’est tout le contraire. »

Même discours chez Me Béatrice Ghelber, qui explique que c’est par engagement féministe qu’elle défend l’association SOS Papa, parce qu' »on considère trop souvent que les enfants sont la propriété des mères. » Et que la place des hommes auprès d’eux n’est pas naturelle.

La résidence alternée comme solution?

Selon Gérard Réverend, seuls 20% des pères demandent d’eux-mêmes la résidence principale. « C’est ce modèle du père qui travaille plus à l’arrivée de l’enfant pour augmenter les revenus du foyer, alors que la femme travaille moins pour passer plus de temps auprès d’eux », explique-t-il. Et de poursuivre, avec une pointe de provocation: « La « réaction du milieu judiciaire dans son ensemble renforce ce modèle de Vichy ». La jurisprudence évolue lentement; lui voudrait un coup de pied dans la fourmilière.

Du côté des magistrats, on continue d’essayer de trouver les meilleures solutions. « Aujourd’hui, on parle de temps partagé, on cherche à équilibrer, en donnant par exemple plus de vacances au père lorsqu’il ne voit pas assez ses enfants », témoigne Me Milhaud. Pour Marc Juston aussi, il est important, « dans l’intérêt de l’enfant », qu’il n’y ait pas un parent principal et un secondaire, que « chacun ait un vrai rôle éducatif et qu’aucun ne devienne le parent du week-end. La résidence alternée permet cela. »

C’est dans cet esprit que le législateur a doté les magistrats d’un nouvel outil, dans sa loi du 4 mars 2002 relative à l’autorité parentale (art. 373-2-9): la médiation familiale. Et ce pour rétablir la communication entre les parents, par l’intermédiaire d’un professionnel compétent en psychologie et en droit. Et de les amener à un accord. Mais, plutôt que la simple alternance, une semaine sur deux, « qui ne convient pas à tous les enfants ni tous les parents », le juge Juston préfère une égalité adaptée à chaque situation. En donnant par exemple au père la résidence du vendredi soir au lundi matin, du mardi soir au jeudi matin et la moitié des vacances.

De même, Gérard Révérend penche pour des solutions tierces. Pour faire du sur-mesure, et non du prêt-à-porter. 

source

Divorcé : Déclaration d’impôts (Canada)

déclarations d'impôts au canada - 2houses

I. Crédit d’impôt pour frais de garde d’enfants

Ce crédit d’impôt fait partie des mesures fiscales prises à l’intention des familles. Il est établi en fonction de votre revenu familial, c’est-à-dire, votre revenu et celui de votre conjoint, s’il y a lieu.

Pour avoir droit à ce crédit d’impôt, vous devez:

  • répondre aux conditions d’admissibilité;
  • produire votre déclaration de revenus et remplir l’annexe C.

Pour connaître le taux du crédit auquel vous avez droit, consultez le barème fourni à l’annexe C de votre déclaration de revenus.

– Conditions d’admissibilité

– Frais de garde admissibles

– Frais de garde non admissibles

– Versements anticipés

II. Déductions relatives à une pension alimentaire

Si vous avez payé ou remboursé une pension alimentaire à un conjoint ou à un ex-conjoint, ou si vous avez engagé certains frais judiciaires ou extrajudiciaires en lien avec une pension alimentaire, vous pourriez avoir droit aux déductions suivantes, selon le cas.

Montant déductible pour une pension alimentaire payée

Si vous versez une pension alimentaire à un conjoint ou à un ex-conjoint, vous pouvez, sous certaines conditions, la déduire de votre revenu. De plus, comme cette pension n’est pas défiscalisée, la personne qui la reçoit doit l’inclure dans son revenu.

Lorsque l’entente écrite ou le jugement déterminant votre pension alimentaire ne précisent pas quelle est la somme attribuée pour le bénéfice exclusif du conjoint ou de l’ex-conjoint, la somme totale constitue une pension alimentaire pour enfant. Cette pension est alors défiscalisée et vous ne pouvez pas la déduire de votre revenu.

Pour plus de renseignements, voyez les instructions concernant la ligne 225 dans le Guide de la déclaration de revenus (TP-1.G) ou consultez la sous-section Pensions alimentaires.

Déduction pour frais judiciaires ou extrajudiciaires

Vous pouvez, sous certaines conditions, demander une déduction dans votre déclaration de revenus si vous avez payé des frais judiciaires ou extrajudiciaires

  • pour faire déterminer votre droit initial de recevoir une pension alimentaire ou pour faire réviser votre droit de recevoir une pension alimentaire;
  • pour faire déterminer votre obligation initiale de payer une pension alimentaire ou pour faire réviser votre obligation de payer une pension alimentaire;
  • pour faire percevoir une pension alimentaire.

Notez que vous ne pouvez pas déduire les frais payés pour obtenir un jugement de divorce ou de séparation.

Pour plus de renseignements, voyez le point 8 des instructions concernant la ligne 250 dans le Guide de la déclaration de revenus(TP-1.G).

Déduction pour remboursement de pension alimentaire

Vous pouvez demander une déduction si vous avez remboursé une pension alimentaire et que vous respectez toutes les conditions suivantes :

  • le remboursement a été fait dans l’année visée par la demande ou dans l’une des deux années précédentes;
  • le remboursement fait suite à une ordonnance d’un tribunal;
  • vous n’avez pas déduit ce remboursement dans une année passée;
  • vous avez inclus un montant équivalent, à titre de pension alimentaire, dans votre revenu de l’année visée par la demande ou dans celui d’une année passée.

Pour plus de renseignements, voyez le point 12 des instructions concernant la ligne 250 dans le Guide de la déclaration de revenus(TP-1.G) ou consultez la publication Les incidences fiscales d’une séparation ou d’un divorce (IN-128).

III. Modification de votre état civil

Votre déclaration de revenus contient des renseignements sur vous. Vous devez y indiquer, entre autres, votre situation le 31 décembre, soit

  • sans conjoint ou conjointe;
  • avec conjoint ou conjointe.

Si votre état civil a changé depuis votre dernière déclaration de revenus, vous devrez indiquer la date de ce changement.

Note : Si vous étiez séparé le 31 décembre en raison de la rupture de votre union, mais que la rupture a duré moins de 90 jours, vous êtes considéré comme ayant un conjoint au 31 décembre.

IV. Montant pour personnes à charge

Vous pouvez demander un montant qui réduira votre impôt à payer si vous aviez, au cours d’une année, une ou des personnes à votre charge (autres qu’un enfant aux études postsecondaires à temps plein).

Pour plus de renseignements, voyez les instructions concernant le montant pour autres personnes à charge (partie C de l’annexe A) à la ligne 367 dans le Guide de la déclaration de revenus (TP-1.G).

V. Montants pour enfant aux études post secondaires

Montant pour enfant mineur aux études post secondaires

Vous pouvez demander un montant qui réduira votre impôt à payer si, au cours d’une année, vous aviez un enfant à charge et que celui-ci

  • avait moins de 18 ans tout au long de cette année;
  • poursuivait à temps plein des études secondaires à la formation professionnelle ou des études postsecondaires.

Pour plus de renseignements, voyez les instructions concernant le montant pour enfant mineur aux études postsecondaires (partie A de l’annexe A) à la ligne 367 dans le Guide de la déclaration de revenus(TP-1.G).

Montant transféré par un enfant majeur aux études post secondaires

Si, au cours d’une année, vous étiez le père ou la mère d’un enfant âgé de 18 ans ou plus au 31 décembre de cette année, ce dernier peut vous transférer un montant à titre de contribution parentale reconnue si les deux conditions suivantes sont remplies :

  • il poursuivait à temps plein des études secondaires à la formation professionnelle ou des études postsecondaires;
  • il a complété au moins une session d’études qu’il a commencée au cours de l’année.

Pour plus de renseignements, voyez les instructions concernant le montant transféré par un enfant majeur aux études postsecondaires (partie B de l’annexe A) à la ligne 367 dans le Guide de la déclaration de revenus (TP-1.G).

VI. Montant pour personne vivant seule

Vous pouvez demander un montant qui réduira votre impôt à payer si,pendant toute une année, vous avez occupé ordinairement et tenu une habitation dans laquelle vous viviez, selon le cas,

  • seul;
  • uniquement avec une ou des personnes mineures;
  • uniquement avec votre ou vos enfants majeurs poursuivant à temps plein des études secondaires à la formation professionnelle ou des études postsecondaires.

Pour plus de renseignements, voyez les instructions concernant le montant pour personne vivant seule à la ligne 361 dans le Guide de la déclaration de revenus (TP-1.G).

Montant additionnel pour personne vivant seule (famille monoparentale)

Vous pouvez demander un montant additionnel pour personne vivant seule (famille monoparentale) si vous avez droit au montant pour personne vivant seule et que,

  • à un moment de l’année visée par la demande, vous avez vécu avec un enfant majeur qui peut vous transférer un montant pour enfant majeur aux études postsecondaires ou pourrait vous transférer un tel montant s’il n’avait pas eu de revenu;
  • pour le mois de décembre de cette année, vous n’aviez pas le droit de recevoir le paiement de soutien aux enfants versé par la Régie des rentes du Québec.

Pour plus de renseignements, voyez les instructions concernant le montant additionnel pour personne vivant seule (famille monoparentale) à la ligne 361 dans le Guide de la déclaration de revenus (TP-1.G).

VII. Partage du patrimoine familial

Les sommes que vous accumulez dans un plan d’épargne-retraite pendant votre mariage font partie du patrimoine familial. Ces sommes doivent être partagées en cas de divorce ou de séparation. Ce partage aura des effets sur la déclaration de vos revenus dans les cas suivants :

  • le transfert de biens à un conjoint;
  • le transfert de fonds détenus dans un REER ou dans un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR);
  • le transfert de fonds détenus dans un régime de pension agréé (RPA);
  • les versements à un régime enregistré d’épargne-retraite (REER)

En savoir plus sur revenuquebec.ca

Divorce : deux maisons, deux éducations ?

divorce et l'éducation des enfants - 2houses

Laxisme chez papa, rigidité chez maman… Lors d’une séparation, les principes éducatifs se trouvent souvent au cœur du conflit. Malgré les divergences de valeurs et le désamour au sein du couple, l’important est de sauvegarder le lien parental et de protéger les enfants de la guerre des ex.

Un divorce, c’est une évidence, sépare les conjoints. Pas les parents. En théorie. Mais en pratique, il arrive bien souvent que l’accord éducatif qui prévalait avant le divorce vole en éclats. Les différences de points de vue, de valeurs et de principes deviennent alors autant de sources de conflits, alimentés par la rancœur ou la rivalité. « Lorsque le père et la mère vivent ensemble, les règles éducatives ne sont pas énoncées, explique Jocelyne Dahan (directrice du Centre de recherche et de médiation à Toulouse et coauteure de Se séparer sans se déchirer, Robert Laffont, 2000). Chacun a son rôle et le consensus s’opère. Mais avec la séparation, tout se focalise sur les divergences. Et lorsque la communication est difficile, tout ce que fait ou propose l’autre parent est refusé et rejeté, juste par principe. »

Brutalement confrontés à la réalité de la séparation, parfois pris dans les tirs croisés de ces deux adultes qui continuent leur guerre, les enfants sont encore plus fragilisés par deux modes d’éducation opposés.

Des différences inévitables

« L’idéal serait évidemment que les parents séparés parviennent à assurer une certaine cohérence éducative, estime Jacques-Antoine Malarewicz (Le complexe du petit prince, Robert Laffont, 2003), psychiatre et thérapeute familial. Je dis toujours à ceux que je reçois que si les choix amoureux et conjugaux sont multiples, les choix parentaux, eux, sont limités. Concrètement, cela signifie que, dans ses deux foyers, l’enfant doit rester à sa place d’enfant – ni instrument, ni confident –; que ses parents doivent veiller à son confort physique et psychique; et qu’ensemble, ils doivent cerner les points sur lesquels ils vont garder tous deux le cap : la gestion du temps – jeu, travail –, du territoire – sa chambre – et ses liens avec l’extérieur – sorties, loisirs, téléphone portable, etc. »

Voilà pour les grands principes. Mais dans la réalité, ce sont sur des points très précis ou des modes de faire que les divergences éclatent : l’un reproche à l’autre des couchers trop tardifs, des devoirs insuffisamment contrôlés, des permissions de sortie trop généreusement accordées; ou l’inverse, une attitude trop protectrice ou trop contrôleuse. « Trop laxiste ! »; « Trop rigide ! » : ce sont sans conteste, selon les thérapeutes et conseillers familiaux, les accusations les plus fréquentes. « Chacun est persuadé d’être dans son bon droit et, curieusement, ce n’est pas faux, convient

Stéphane Clerget, psychiatre pour enfants et adolescents. Car, dans le couple, il y a toujours un parent émancipateur et un parent protecteur, et l’enfant bénéficie de cet équilibre. Le conserver après le divorce est une bonne chose. »
Si l’enfant essaie de tirer avantage des différences éducatives, sur le mode « Mais chez papa – ou chez maman –, j’ai le droit de… », pas question de se perdre en longues explications ou justifications. « Il suffit de lui répondre : “Chez ton père, ça se passe comme ça, ici ça se passe autrement !” conseille le psychiatre. L’important est qu’il comprenne qu’il y a un cadre pensé et posé pour lui dans chaque foyer. C’est cela qui le rassure et le structure. À partir du moment où il n’y a pas d’excès, ni d’un côté ni de l’autre, donc pas de préjudice pour l’enfant, peu importe si ce cadre est un peu trop lâche chez l’un et un peu trop serré chez l’autre. »

Essayer de s’entendre sur les grandes lignes éducatives, et non sur les détails, c’est aussi ce que préconise Jacques-Antoine Malarewicz aux couples séparés. Car c’est dans les détails que s’expriment la singularité et la créativité de chacun. Un mode de vie bohème chez l’un, plus traditionnel chez l’autre… Peu importe le style, l’essentiel est que les mêmes règles de vie et interdits s’imposent à l’enfant dans ses deux maisons.

Le prétendu bien de l’enfant

Le problème se pose, précisément, lorsque le mode de vie ou d’éducation de l’autre parent est jugé préjudiciable à l’enfant – bien que dans les faits, ce soit rarement le cas, observent les conseillers familiaux et conjugaux. Les ex-conjoints continuent en réalité à régler leurs comptes au nom du prétendu bien des enfants, qui en souffrent, bien plus que d’avoir à s’adapter à deux modes de vie différents.

« La séparation ou le divorce ravivent des blessures, des rancœurs, mettent à jour des divergences trop longtemps refoulées, remarque Jocelyne Dahan. Il est par exemple fréquent que dans les cas de biculturalité, après le divorce, chacun retourne vers ses traditions et ses valeurs. Il n’est alors pas rare de voir celui chez qui vit l’enfant tenter d’effacer toute trace de l’histoire de l’autre. »
Même désir d’affirmation de soi au détriment de l’autre chez ceux qui laissaient leur conjoint, par confort ou par faiblesse, prendre toutes les décisions éducatives pour deux. « Refuser tout de l’autre ou faire exactement le contraire de ce qu’il fait exprime la plupart du temps une réaction agressive contre son ex-conjoint, et non un véritable choix éducatif, assure Stéphane Clerget. Dans ces cas-là, il faut faire preuve d’un peu de patience car, avec le temps, les réactions excessives s’atténuent. N’oublions pas que seul l’enfant est un baromètre fiable. »

En effet, si le grand écart entre deux foyers est trop difficile à faire, l’enfant l’exprimera par son comportement davantage que par des mots : tristesse, colère, mutisme, repli sur soi, agressivité, troubles psychosomatiques… « Quand les symptômes se manifestent avec entêtement, il est nécessaire de s’interroger sur la façon dont il vit ce qu’on lui impose, poursuit Stéphane Clerget. Et si les conflits semblent trop importants ou si le dialogue est rompu, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide à un professionnel. L’enfant qui se sent déjà coupable du divorce a tendance à prendre sur lui plutôt qu’à remettre en cause l’un de ses parents. »

Rester « parents malgré tout »

Les professionnels de l’enfance s’accordent tous sur un point : les seules différences éducatives qui perturbent en profondeur l’équilibre de l’enfant sont toujours celles qui prennent racine dans le rejet de l’autre parent. C’est le cas lorsque le couple parental a disparu avec le couple conjugal, et que les règlements de comptes et les rivalités priment sur le projet éducatif. « La coparentalité, c’est faire survivre le couple père-mère dans la tête et le cœur de l’enfant, rappelle Stéphane Clerget. Si ce couple reste vivant, même dans le conflit, l’enfant fera avec les différences de l’un et de l’autre. »

Mais rester « parents malgré tout » impose de garder un degré minimum de communication. Or, constatent les professionnels de la famille, trop souvent, c’est l’enfant qui est chargé de faire l’agent de liaison. Un rôle dont les adultes ne mesurent pas toujours les conséquences. « L’enfant messager se croit responsable de la parole qu’il porte, laquelle est rarement un compliment ou un salut amical, analyse Stéphane Clerget. Il se sent responsable de la colère, de la tristesse ou de l’agacement qu’il suscite en transmettant les messages et, avec le temps, il va finir par vivre sa propre parole comme potentiellement dangereuse. Ou alors il va “érotiser” cette fonction d’intermédiaire qui lui permet de s’imaginer prendre la place du père ou de la mère, ce qui est tout aussi ravageur pour lui. »

Selon Jocelyne Dahan, inutile pourtant de se forcer à se rencontrer lorsque la séparation a été très douloureuse pour l’un ou l’autre. « Afin de pouvoir s’entendre par la suite, il faut respecter le rythme et le travail de deuil de chacun, sans oublier toutefois qu’informer le coparent de tout ce qui concerne la vie de son enfant est un devoir et non une faveur ! » L’essentiel est que l’enfant sente que, au-delà des divergences qui les opposent et les séparent, son père et sa mère gardent un projet commun : lui assurer le meilleur présent et le meilleur avenir possible. Lorsque cette certitude, vitale, reste ancrée dans l’enfant, envers et contre tout, alors les parents peuvent se dire qu’ils n’ont pas trop mal rempli leur mission.

Témoignage

« C’est rigolo d’avoir deux maisons », Anatole, 10 ans

« Ça va faire quatre ans que mes parents sont séparés et je me suis complètement habitué à la garde alternée, même si, parfois, je préférerais ne pas avoir à changer de place. Ça m’énerve quand j’oublie quelque chose ou quand j’ai envie de voir mon autre parent. Parfois, je n’ai pas envie de repartir, parce que j’ai pris mes habitudes. Mais la plupart du temps, je trouve que c’est rigolo d’avoir deux maisons. Je vois d’autres gens, j’ai d’autres amis de quartier, d’autres affaires, que je redécouvre chaque semaine. Par exemple, ma chambre est beaucoup plus grande chez mon père ! Mes deux parents ont retrouvé quelqu’un dans leurs vies. La différence, c’est que, chez mon père, j’ai une petite sœur. Du coup, il y a toujours quelqu’un à la maison. Mais le week-end, on ne peut pas tellement sortir. Alors qu’avec ma mère, on bouge beaucoup plus, c’est mieux ! Ce qui est bien aussi chez mon père, c’est que je vais plus tard au lit et qu’on regarde toujours des films quand je n’ai pas école le lendemain, alors que chez ma mère, je me couche tôt. »

Source

Critiques du film « Les papas du divorce »

les papas du dimanche

Les papas du dimanche est un film réalisé par Louis Becker avec Thierry Neuvic, Hélène Fillières, Olivier Baroux. Les Papas du dimanche est adapté d’un livre éponyme écrit par François D’Epenoux

Synopsis:

Trompé par sa femme, Antoine quitte le foyer et va s’installer chez Léo, son ami d’enfance. Léo et sa femme Léa, vont l’aider à surmonter cette épreuve. Le plus dur pour lui, c’est le manque de ses trois enfants. Le fameux week-end sur deux qui fait de vous un Papa du dimanche, un peu amateur, comme l’est un pêcheur ou un conducteur du dimanche. La vie doit continuer, le sourire et la joie revenir. Un apprentissage difficile puis progressivement joyeux de cette nouvelle vie où même une nouvelle rencontre amoureuse trouvera peut-être sa place…

Bande Annonce:

Critique Presse (2.0/5) :

Le Parisien

Thierry Neuvic est vraiment un acteur formidable. Ce papa poule émouvant parvient à nous embarquer dans son sillage, tout comme Olivier Baroux (…) et la belle Hélène Fillières, idéale amoureuse pour un horizon plus radieux.

Le Point

Malgré une mise en scène purement fonctionnelle et la menace des clichés, « Les papas du dimanche », dans le genre sociologique, touche juste et bénéficie des prestations de Marilyne Canto et Hélène Fillières.

Le Figaroscope

Louis Becker ne quitte pas les chemins balisés et signe un télé-film bien conventionnel.

Critiques Spectateurs (3,4/5)

titto66

Vraiment , voila un tres bon film sur un sujet difficile , mais traiter avec delicatesse. Les comediens sont tres bons, felicitions aux enfants.Attention voila un nouveau becker dans le monde de la realisation et ca commence plutot bien.

Didier Grange

Antoine, la quarantaine découvre tout à coup que sa femme qui lui a donné trois beaux enfants la trompe avec son associé… Il la quitte et se réfugie chez un couple d’amis… Pour lui c’est le début d’une nouvelle vie, il va falloir réécrire une nouvelle page avec tout ce que ça comporte… Pas besoin d’avoir connu le divorce pour apprécier ce genre de film, et surtout l’outrage subi par ce très honnete père d efamille pourtant idéal… Se reconstruire à cet age ne doit pas etre si aisé, et on compatit avec lui, on l’encourage, on l’attriste, on l’applaudit… Bref, un excellent divertissement avec un exellent acteur principal Thierry Neuvic aux faux airs de Marc Lavoine ! A voir ! 15 sur 20 !

César D.

il manque un petit quelque chose pour que ce film fasse « cinéma », mais c’est très bien joué (les adultes et les enfants sont tous très justes). alors oui, c’est un téléfilm, mais un excellent téléfilm. les situations sont très plausibles, les dialogues réalistes. pour une fois, on voit le divorce vu par le père et les enfants. et les amis!

MimaNounoune

Très joli film : émouvant, touchant, drôle et optimiste. Louis Becker a su traiter simplement un sujet qui concerne beaucoup de familles. Des scènes évidentes dans ce genre de contexte mais tellement réalistes que les personnes concernées s’y retrouveront. Les acteurs sont justes, on dirait qu’ils ne jouent pas. Allez y.

3 bonnes raisons de voir ce film

  1. Pour découvrir la première réalisation du fils de Jean Becker et du petit fils de Jacques Becquer
  2. Pour la bande-originale (chanson inédite de Pauline Croze, reprise de Noir Désir par Sophie Hunger…)
  3. Une comédie douce et touchante, portée par Thierry Neuvic.

    Critique de Louis Becker via Allocine.com

La résidence alternée doit être une option et non une obligation, Par Danielle Moos, Avocat.

garde alternée et enfants

Des députés veulent faire adopter une nouvelle loi imposant, par défaut, la garde alternée des enfants aux parents. Une telle loi, selon Danielle Moos, avocat spécialisée en droit de la famille, n’est pas souhaitable. En effet, le juge doit garder toute la latitude nécessaire pour apprécier, en son âme et conscience, et au cas par cas, la solution la plus conforme aux intérêts des enfants.

Depuis la loi du 4 mars 2002, la résidence alternée est un principe inscrit dans le Code civil. C’est donc un choix supplémentaire qui s’offre au juge lorsqu’il doit trancher le sort des enfants dans le cadre d’une séparation des parents. Après avoir honni des années durant ce mode de garde, dont on supposait qu’il déséquilibrait l’enfant, certains psychologues l’ont préconisé avec force. Ce qui a conduit en mars 2009 les députés Mallié et Decool à concevoir une proposition de loi visant à « affirmer avec force que la résidence en alternance égalitaire est préférable dès lors que l’un au moins des deux parents la demande sur la base de critères matériel, géographique et moral. » Une nouvelle mouture de cette proposition (n° 3835) a été déposée en octobre 2011, mais elle n’est toujours pas inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale.

Tel le rocher de Sisyphe…

Que penser des incessantes variations du législateur qui croit remédier au mal-être des enfants par un empilement continu de lois ? Tel Sisyphe déplaçant son rocher, le législateur fait, défait et refait ce qu’a voté son prédécesseur, selon les convictions du moment.

Comment les juges aux affaires familiales pourraient-ils se satisfaire d’une loi qui se veut innovante, mais qui leur impose une solution ?

Aucune loi ne peut éviter la souffrance des enfants

Si l’on considère le point de vue de l’enfant, que souhaite-t-il au plus profond de lui ? Que ses parents, ses véritables génies tutélaires, restent ensemble et que lui-même, fruit de leur amour, soit le ciment indestructible d’un foyer uni. Et aucune loi ne pourra l’empêcher d’avoir ce sentiment.

On a bien souvent dit que les enfants étaient les oubliés du divorce. C’est vrai dans la mesure où leur intérêt propre est de moins en moins pris en compte, pour ce qu’il est, à savoir la grande proximité d’un enfant à son père et sa mère si l’on souhaite qu’il grandisse normalement.

Mesure-t-on ce que ressent un enfant lorsqu’il doit se partager entre deux résidences, deux milieux familiaux différents puisque, la plupart du temps, ses parents, désormais divorcés, ont refait leur vie et partagent l’existence d’un autre conjoint ? Et sa douleur lorsqu’il voit son père ou sa mère dans les bras d’un nouveau compagnon ou d’une nouvelle compagne ?

Ce ne sera jamais dans la loi qu’il faudra chercher les remèdes à cela.

La résidence alternée, une cote mal taillée.

La résidence alternée que certains voudraient voir généralisée n’est pas la panacée car tout dépend, en fait, de son adéquation avec le milieu et le caractère de l’enfant concerné.

Et elle ne mérite ni ce surcroît d’honneur ni cet excès d’indignité que les uns ou les autres lui confèrent. En fait, pour s’exprimer simplement, c’est une cote mal taillée, qui ne compensera jamais aux yeux de l’enfant la séparation irrémédiable de ses parents. Bien sur, la résidence alternée présente bien des avantages, notamment celui de ne pas éloigner durablement un enfant de l’un de ses parents. A la condition que l’enfant soit bien accueilli et bien intégré dans une nouvelle fratrie, ce qui n’est pas toujours le cas.

En d’autres termes, l’enfant doit se faire une place par lui-même, en ne comptant que sur ses propres forces, ce qui peut, parfois, le dépasser largement.

Le problème posé par la résidence alternée est un fait de conscience, et aucune loi ne pourra le mesurer et encore moins le résoudre. Elle peut, tout au plus, tenter d’y suppléer en accordant à l’enfant en souffrance la possibilité de diviser par deux son mal de vivre.

Laissons les juges juger en âme et conscience

Le législateur a été bien inspiré de faciliter, en quelque sorte, le divorce. Mais force est de constater que cette « dépénalisation sociale » du divorce a conduit maints parents à dissoudre le lien matrimonial avec une aisance déconcertante, prouvant que le sort de leurs enfants n’était pas leur préoccupation première.

Les juges aux affaires familiales n’ont pas de besoin de lois supplémentaires. Les lois existantes leur donnent toute une panoplie de solutions et de modulations des modes de garde des enfants. C’est à eux d’adapter leur jugement au cas spécifique de chaque enfant.

Ils doivent faire preuve d’une grande souplesse et surtout d’une grande empathie pour sentir ou deviner le traitement qui sera le plus profitable à l’enfant en l’aidant à surmonter ce terrible handicap qu’est la destruction de la cellule parentale où il est né.

A quand la résidence des enfants chez un tiers ?

Les juges ne sont pas au bout de leurs peines. La société évolue très vite, et dans une direction que l’on ne pouvait pas soupçonner il y a encore quelques années.

En effet, certains juges et avocats assistent de plus en plus souvent, avec effroi, à des scènes où les parents se disputent non pas «  comme autrefois » la garde des enfants ou la résidence alternée, mais au contraire, rejettent la charge et la responsabilité du ou des enfants sur l’autre conjoint qui, à son tour, s’en défend. Aucun des deux parents ne veut la garde.

Alors, à quand la résidence des enfants chez un tiers ? Cela se produit déjà.

Quel que soit le cas de figure, aucune solution ne sera jamais totalement satisfaisante pour les enfants. C’est presque la quadrature du cercle. Les avocats saisis de tels dossiers doivent faire preuve de lucidité et les juges aux affaires familiales d’une vigilance accrue. Car de leur décision, plus ou moins éclairée, dépend l’avenir radieux , ou lugubre, de nos adultes de demain.

Danielle Moos,  Avocat.

Comment rassurer ses enfants et éviter au maximum l’impact négatif du divorce ?

enfants et divorce

Parler et expliquer : 
Il faut que la situation soit claire pour lui, à savoir que sa place d’enfant est toujours préservée, et qu’il n’est pas responsable de la séparation et qu’il n’est pas en son pouvoir de modifier la situation.
Il faut le rassurer en paroles et en actes, sur l’amour de ses 2 parents, sans l’impliquer dans les conflits conjugaux.
Rester disponible et ouvert à ses questions : lui répondre simplement avec des mots de son âge et de façon authentique. Cacher la vérité à son enfant ne ferait qu’alourdir ses angoisses.
Or un enfant à qui l’on cache un événement grave, est un enfant qui peut développer divers troubles, dont de graves difficultés scolaires.

Relativiser les mauvais résultats : 
Ne pas se focaliser sur les résultats scolaires : les baisses de notes sont facilement trop investies par les parents, comme un signe d’échec. L’enfant n’est pas une machine à notes, de plus, s’il est suivi et aidé dans ses devoirs avec souplesse et régularité, il peut très vite récupérer ses moyens. Au contraire, si les parents se focalisent trop sur leur enfant en termes de réussite ou d’échec, l’enfant peut en venir à refuser tout apprentissage. Il est bon de rappeler aux parents que c’est en  » ratant  » que l’on apprend le plus !

Encourager, rassurer, redonner confiance :
Rester attentif à la souffrance de l’enfant, dans la période post-divorce, et ne pas hésiter à consulter en cas de troubles persistants tels que, cauchemars, peurs récurrentes, troubles du comportement, repli ou agitation excessive, irritabilité, perte d’appétit ou boulimie. Une étude, menée dans les années 85 par des chercheurs et professionnels de l’enfance, a démontré que la principale répercussion sur l’enfant résidait dans une forte baisse de confiance en lui, plus que dans les difficultés scolaires.

Conclusion :
Un enfant aimé, encouragé et respecté dans son identité et ses capacités réussira non seulement mieux à l’école, mais aussi dans sa vie. C’est pourquoi, nombres d’enfants de divorcés, dont les propres parents se sont montrés aimants et attentifs ont développé plus de capacités d’adaptation, de débrouillardise et de combativité que des enfants de familles unies, parce qu’ils avaient dû mobiliser leurs ressources et passer ce cap, accompagnés par leurs parents.

article de Marie Delambre pour elledivorce.com

Interview: «L’enfant se construit dans le dialogue avec ses parents»

dialogue et les enfants pour le divorce - 2hoses

INTERVIEW. – Claude Halmos, psychanalyste formée par Françoise Dolto, spécialiste de l’enfance, vient de publier Dis-moi pourquoi. Parler à hauteur d’enfant (Éd. Fayard).

Comparé au dialogue avec les professionnels, qu’est-ce qui  est vraiment spécifique au dialogue parents-enfant?

Claude HALMOS. – Le dialogue avec les professionnels (médecins, «psys»… ) est très important pour l’enfant car il crédite ceux-ci d’un savoir et d’un pouvoir et a donc souvent l’impression qu’à travers eux c’est la société tout entière qui le juge. Mais leur influence dépend toujours de l’image de lui-même qu’a l’enfant. Image qui se construit dans le dialogue avec ses parents. Quand un parent écoute son enfant, répond à ses questions, il lui signifie qu’il est un interlocuteur valable, digne de confiance et d’intérêt. Et il l’assure que son désir de savoir, loin d’être coupable, est légitime et positif puisqu’il lui permet de développer son intelligence. En lui parlant, le parent apprend à son enfant qui il est, ce qu’est le monde et lui donne la boussole qui lui permettra, toute sa vie, d’y circuler sans crainte.

De quoi un parent doit-il être conscient lorsqu’il parle à son enfant?

Le parent doit garder en tête que, lorsqu’il parle à son enfant, il lui donne par là même le droit de s’exprimer. Dès lors, si ce dernier n’a pas compris ce qui lui était dit, peu importe, car il pourra interroger à nouveau. Mais il est important, avant de répondre à un enfant, de l’interroger pour savoir ce qu’il croit être la bonne réponse, ce qu’il imagine. Cela permet de partir du point où il en est pour le faire progresser dans la connaissance ou, au contraire, le détromper.

Qu’est-ce qui le plus souvent parasite le dialogue parent-enfant?

Parler à son enfant a toujours été difficile pour les parents car ils craignent de le perturber en ne trouvant pas les bons mots, en en disant trop ou pas assez, etc. Mais ils se sentent, me semble-t-il, plus démunis encore aujourd’hui. Parce que le statut de l’enfant a changé mais surtout à cause de l’inflation de «conseils psys» qui envahissent les médias. Et qui tendent à leur faire croire qu’il y aurait, pour chaque problème, pour chaque âge, une «bonne façon de dire». C’est un leurre. Chaque parent doit parler à son enfant comme il le sent, comme il le peut, avec les mots qu’il trouve et sans craindre les émotions qui surgissent. L’enfant n’a que faire du «bien parler» car il entend toujours, au-delà des mots, l’amour et l’attention dont ils sont porteurs.

Et qu’est-ce qui peut aider le parent?

Je crois que ce qui permet au parent de se sentir une légitimité, c’est de se souvenir de l’enfant qu’il a été, des questions que cet enfant se posait et de la souffrance éprouvée quand elles restaient sans réponse. C’est cette conviction de la nécessité de la parole qui peut permettre au parent de dépasser ses craintes et de parler.

Peut-on tout dire à un enfant?

Il ne s’agit en aucun cas de tout dire à un enfant car il doit, dans le dialogue, rester à sa place d’enfant. On doit donc lui dire ce qui le concerne: sa filiation, ce qui va l’affecter (la maladie ou la mort de ses proches) ou modifier sa vie (divorce, déménagement, nouvelle naissance…), mais uniquement cela. Dans un divorce, par exemple, on doit lui expliquer la séparation du couple, le fait que ses parents, même séparés, continueront à se charger ensemble de son éducation. Mais il n’a rien à savoir des dissensions du couple. Cela ne le regarde pas et il faut le lui expliquer clairement.

Lien vers le livre (Amazon): « Dis-moi pourquoi: Parler à hauteur d’enfant »

Interview de Pascale Senk pour sante.lefigaro.fr

« La garde alternée, un débat mal posé »

garde alternée

Le principe ne saurait souffrir de remise en cause s’il est considéré que la résidence alternée (le terme de résidence s’étant substitué à celui de «garde » précisément depuis la loi n° 2002-305 du 4 mars 2002) doit préserver des liens privilégiés et diversifiés de l’enfant avec chacun de ses parents séparés, c’est-à-dire éviter que l’un des deux ne soit qu’un parent du dimanche et des vacances, trop facilement mis à l’écart d’une prise en charge du quotidien. La résidence alternée ne peut qu’encourager les parents à maintenir un dialogue sur leurs choix éducatifs, et un partage de responsabilités, dans l’intérêt de leur enfant.

Ce qui est davantage sujet à caution, et beaucoup moins discuté, ce sont les modalités de la résidence alternée. Beaucoup de décisions sont inopportunes au regard de l’équilibre de l’enfant. Le critère de l’intérêt de l’enfant reste méconnu des parents qui entendent avant tout obtenir un temps égal à celui de l’autre parent. La Cour de cassation a tranché que la résidence alternée pouvait aboutir à autre chose qu’un enfant coupé en deux et que la qualité de la relation devait primer sur un temps strictement partagé à égalité.

Mais il faut savoir que les magistrats sont tenus de prendre leur décision en fonction des demandes des parents sauf à refuser, de manière motivée, une demande qui leur paraîtrait préjudiciable à l’intérêt de l’enfant. Enfin, la représentation de la mère comme figure d’attachement incontournable reste encore très prégnante, quand bien même les pères présenteraient des qualités identiques de garantie d’une bonne construction de la personnalité de l’enfant ; irait-on reprocher à un veuf de mettre en péril l’avenir de son enfant en l’élevant seul ?

Un enfant a besoin pour grandir de chacun de ses deux parents et de sentir que chacun de ses parents reconnaît les qualités de l’autre. Le décompte du temps devient dès lors secondaire, l’essentiel restant la disponibilité que chacun des parents, compte tenu de sa vie professionnelle et personnelle, peut accorder à l’enfant pendant un temps donné.

 

De son côté, l’enfant a besoin de stabilité et de pouvoir se poser ; l’organisation de la résidence alternée doit d’abord tenir compte de ce besoin essentiel. Il ne faut pas s’étonner qu’un enfant finisse par exploser littéralement en morceaux lorsqu’il se trouve contraint, à longueur d’année, de ne jamais passer plus de deux nuits dans le même lit, au motif que chacun des parents veut « profiter » au maximum et ne supporte pas plus de deux jours de séparation d’avec l’enfant, confondant l’intérêt de celui-ci avec le sien propre! Un partage par quinzaine peut être envisagé si cela apporte plus de confort à l’enfant; des parents géographiquement éloignés peuvent décider d’une rotation par année, voire tous les deux ans si l’un d’eux est domicilié à l’étranger. Toute solution incluant une inégalité de temps doit être recherchée si elle apporte un meilleur équilibre à l’enfant. Enfin, qu’elle soit alternée ou non, la résidence doit être évolutive dans ses modalités lorsque l’enfant grandit pour ne pas être une contrainte à laquelle il se soumet au détriment de ses propres aspirations et pour se préserver de la persistance d’un conflit parental.

Il ne s’agit donc pas de savoir si la résidence alternée est bonne ou non pour l’enfant, mais surtout d’abandonner l’idée que celui-ci est la propriété de ses parents, et comme tel, réduit à la position d’un objet à découper suivant le pointillé, comme un chiffon de papier. Si les parents manquent d’imagination pour inventer le cadre de vie de leur enfant, il n’appartient pas aux juges de le faire à leur place.

Source: Article tiré du blog du journal Le Monde et rédigé par Colette Clément-Barthez,  Magistrate retraitée, ancienne conseillère juridique de la Défenseure des Enfants

Les souffrances des enfants du divorce

enfants et divorce - 2houses

 

Selon une étude de l’Union des familles en Europe, 48 % d’entre eux affirment que la séparation a perturbé leur vie amoureuse.

 A l’heure de la banalisation du divorce, la souffrance des enfants a-t-elle été oubliée ? Alors que 2,9 millions de mineurs vivent avec un seul parent et que près d’un mariage sur deux se termine par une rupture, il s’agit de «réussir son divorce» et de «préserver le couple parental».

Un credo illusoire, selon l’Union des familles en Europe.«Comment vit-on vraiment le divorce de ses parents ?», s’est interrogée l’association, qui prône la défense des intérêts des familles et souhaite contrebalancer les thèses actuelles sur le «divorce heureux».

Dans une enquête, elle a posé la question à 1137 personnes, âgées de 18 ans à plus de 56 ans, «victimes» d’une rupture parentale.

Pour l’écrasante majorité (88 %), cette séparation a eu des effets à long terme sur leur personnalité. Certains disent avoir peur d’être abandonné, manquer de confiance, souffrir de dépression. «J’ai un sentiment de culpabilité étouffant», se plaint un sondé. «J’ai peur que tout s’écroule du jour au lendemain», ajoute un autre. «Je ne fais pas confiance aux hommes», constate une troisième. Quelques éclaircies nuancent néanmoins ce tableau. «Je sais m’adapter à toutes les situations», «cela m’a permis de mûrir plus vite», avancent les plus optimistes.

«Le divorce a rendu une poignée d’entre eux plus coriaces. Mais c’est presque devenu un tabou de dire que les enfants souffrent énormément du divorce de leurs parents, s’insurge Dominique Marcilhacy, porte-parole de l’association, aujourd’hui, tout le monde défend la même thèse : si les parents vont bien, les enfants vont bien. Tenir un autre discours serait trop culpabilisant. Avec plus de 55 % de divorces prononcés par consentement mutuel, on entretient le mythe du divorce heureux.

Mais cette procédure ne règle en rien les conflits des parents.» Comme le soulignait le sociologue Paul Archambault dans une enquête pour l’Ined publiée en 2002, le séisme du divorce joue aussi un rôle dans la réussite scolaire des enfants. «La durée des études est réduite en cas de dissociation parentale» , relevait le chercheur. Ce sondage tend à le confirmer. 56 % des personnes interrogées évoquent des études écourtées, des conditions matérielles peu propices à la course aux diplômes ou encore des difficultés de concentration. Pour 41 % d’entre eux, l’onde de choc se répercute jusque dans leur vie professionnelle. Les plus pressés de s’extraire de la vie familiale ont pris le premier travail venu. Les plus affectés disent qu’ils traînent encore leur manque de confiance au bureau. Quelques-uns ont fait le choix d’un métier de «réparation», comme la médiation, pour panser leurs propres blessures.

 

«Certains s’en sortent très bien»

Enfin, 48 % des personnes interrogées projettent l’ombre de la séparation jusque dans leur propre vie sentimentale. «Beaucoup rêvent d’une union solide et, paradoxalement, peinent à s’engager» , selon le pédopsychiatre Stéphane Clerget. Si la détresse des enfants de divorcés ne fait plus les gros titres, elle se confesse plus en plus souvent dans les cabinets de pédopsychiatres. «Le nombre de consultations autour de la question du divorce a explosé depuis une quinzaine d’années, souligne Stéphane Clerget. Désormais, les rendez-vous ont même lieu en amont de la séparation.» Les enfants vont-ils mieux pour autant ? «Certains s’en sortent très bien. Pour cela, il faut avant tout qu’ils gardent le lien avec leurs deux parents et que des derniers arrêtent de les impliquer dans leurs disputes» , résume Stéphane Clerget. Une ligne de conduite apparemment difficile à tenir. 40 % des sondés indiquent ne pas avoir maintenu de lien régulier avec le parent qui n’avait pas la garde, généralement le père.

Quant aux querelles, elles ont la vie dure. 61 % des ex-conjoints continueraient à ferrailler sur la question sensible de la pension alimentaire. Dans cette ambiance, près de la moitié des enfants de divorcés avouent qu’ils ont dû faire un choix affectif entre leurs deux parents. Plus des deux tiers ont entendu leur père ou mère refaire régulièrement le procès de l’absent. Un souvenir cuisant. «Ne pas dénigrer l’autre parent et tenir l’enfant à l’écart des disputes» : c’est la leçon qu’ils retiennent tous de cette expérience malheureuse.

 

 
source: article de lefigaro.fr par Agnès Leclair
article original: http://www.uniondesfamilles.org/enquete-enfants-du-divorce.htm